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Revue Biologique

DU NORD DE LA FRANCE

PUBLIÉE SOUS LA DIRECTION DE

Théod. BARROIS | Paui HALLEZ | R. MONIEZ Professeur agrégé | Professeur de Zoologie Professeur d'Histoire Nature d'Histoire Naturelle à la Faculté | à la Faculté des Sciences à la Faculté de Médecine de Médecine de Lille, | de Lille. de Lille.

Pr CO PRISE

Abonnement pour la France et l’Étranger. . . . . Par An : 45 fr.

(Etranger : le port en sus).

(L'abonnement part du 4er Octobre @e chique année)

Sans avis contraire et par écrit, l'abonnement sera continué.

LLCLE IMPRIMERIE TYPOGRAPHIQUE ET LITHOGRAPHIQUE LE BicoT FRÈRES

68, rue Nationale, et 9-11 et 11 bis, rue Nicolas-Leblanc.

2 LT ROME

ESPÈCES & GENRES NOUVEAUX

DÉCRITS

dans la Revue Biologique de 1890-1891

PProtozoaires

pages

RhAbAos y I ATENANULICHÉNOR PTE NL LEE (Le Ce AN TE RER RER 291 TrichoANaS UND IQUENOT, 27. MER RNA TE NE M RENE EEE RER EE 289 ee ANbeRONLS CUENOT ER LAN PR ER EE AE NE 290

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Vers Nematobothrium Guernei MONIEZ. . . . . . . CRAN RE | 184 Onchocotyle Prentnfi SxiNT-REMy 5/00) TT ER EE AE CINE PA Crustacés

Didpiomus Galebr Eh /BARROIS NS LE RE M M er ESS 231 _ Dortett D :BARR OISE NL ET RE RE RC UE IN ER SE ER DER VND 277

Œgyptiacus Th; BARROIS 1/2 RM NET JT ANS TD RE 316 Erpeiovypris spot Moniez he ee LE RE er AT IN RS PRES 909

Arachnides Erenubus Font, MoREr ET en ed ie el An da Di ARR nd ve ASSURE 235 Insectes

Lipuro TuberclaiMoNEZz LE 6 4 CORNE. PACE I AUTRE 66 Phutoplus bréviians Us /HacRED. M, 2740000 be Ce EAN UE FPS RUES 108 Mippotastant'FOcREC ., + NUS ETS I TR AUS) CPE 56

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MOntest EF OBREU AN) ORP RE PRES LENS CU EN ANS 10 CNT EE MERE RES 188

TABLE DES MATIÈRES

PAR ORDRE ALPHABÉTIQUE DES AUTEURS

pages Barrois (Théodore). Notes de voyage d’un Naturaliste à la mer Morte . . 44.151 Notes préliminaires sur la faune des eaux douces de l'Orient : I. Sur . trois Diaplomus nouveaux des environs du Caire Ge 14 figures dans JÉNTENEC) RME Tee ENS SAS ON MEN Na 0 27e oO Sur la présence du Lumbricus Pino bas) ER re à Groffliers. 117 Sur la présence à Chinon (Indre-et-Loire) d'une Orchestie terrestre (O. cavimana Hezzer), nouvelle pour la faune française . . . . 80 BOUTAN (L.). Le manteau et la coquille du Re us œustralis [Scutus) (avec 4 figures dans le texte), . . . . en ME CG 214 BuISINE (A. et P.). Sur l'analyse des matières grasses. . . . . .. . . 262 BaRCILeITeS PAPETERIE RE SAN NRA NN 310. 391 Busor (Paul). Note préliminaire sur la se VEN de l'Ammocoetes bran- chialis en Petromyzon Planeri . . . s ES 201

Contribution à l'étude de la métamorphose de r nn A ubbetes br énehiele en Petromyzon Planeri (pl. VI, VII, VIN, IX, et 1 fig. dans le texte). 301.325 .365 .417.474

CuéNorT (L). Protozoaires commensaux et parasites des Echinodermes (note pré- Debbie) Vel( NES PMR TRE MEET ERA RTE Tr AE RE el EE 285 Curris (F.). Un cas de sténose de la pulmonaire avec occlusion partielle de l’in- fundibulum et perforation ventriculaire (pl. 1) . . . . . . . . 81 Fockeu (Henri). Galles observées dans le Nord de la France (supplément et AlTLUUBS AUX AEUXIDTENLIÈTESTIISLES) PA MNT RE EAU NN 34 = Notes sur les Acarocécidies : IL. Phytoptocécidie du Marronnier produite par le Phytoptus Hippocastanti Focxeu (avec 3 figures dans le texte). 56 IT. Phytoptocécidies de l'Alnus glutinosa. Description de deux Phytoplus nouveaux (avec 5 figures dans le texte). . . . . . 106 III. Quelques considérations sur les Phytoptocécidies. Diagnose du Phytoptus Moniezi nov. sp. (avec 1 figure dans le texte) . . . . 188 Faune locale : la Laverna decorella Srepuess, dans le Nord de la France. 159 Un cas de Polydactylie (avec 2 figures dans le texte) . . 1... . 238 Note faunistique : Sur la présence à Chinon de la Cecidomyia do tte DORE LEE AN ETS EE EU PE AN CRE 487 GUERNE (J. DE). La Princesse Alice, nouveau Yacht du Prince de Monaco.— Le lancement. L'organisation des laboratoires . . . . . . + . 224 HaLLez (Paul). Le laboratoire de zoologie maritime du Portel . . . . . 90 KoœŒuLER (R.). Quelques remarques à propos d’un travail récent sur les Cirrhi- ALERT 2 SEE 9 ÉRMPUÈNRE af EU ARR TE er IAE QAR SE AE RER EEE ON SAONE LaAMBLEG (E.). Notions générales sur les mutations de matières et les transfor- mations de l'énergie chez les êtres vivants (Leçon recueillie par DE PAUSE 1182) PANNE TA RTS AN EN ES CE EE PTS 319.357.398.429 LamgLiNG (E.) & DERoIDE (E.). Note sur le dosage des matières albuminoïdes danses imides SéTeEUx A 0 MAN LE UE ER Se 21

31990

pages

MacaQuix (A), Les Annélides polychètes des côtes du Boulonnais (4"° liste) (fin). D Sur la reproduction des Autolylæ (avec 2 figures dans le texte). 172 Notes morphologiques sur les Annélides. 2 : . ... . 2? 455 MontEez (R.).:— AcarienS!/ observés en France (d'e/liste)" 100 +1 AO 24 Notes sur les Thysanoures : IV. Sur deux Podurides qui vivent dans les fourmillières (Cyphodeirus albinos Nicozer et Lipura luberculata MoniEz) (avec 3 figures dans le texte) Dent deu ES AR ANE 6% V. Espèces"nouvelles "pour la faune française: 6 2 1, CO 0e CS Notes faunistiques : D RATAPES bombi Micarz. 20 Le genre Dinobryon . s 2e AA À HORS 116 _— Faune locale : nuubtu le LE La at Me PET AT TE 160 _ Sur la bifurcation accidentelle que peut présenter la chaîne des Cestodes et sur'les anneaux dits surnuméraires (pl.'IV) ._ MO L t 135 _— Sur les différences extérieures que peuvent présenter les Nematobo- thrium à propos d’une espèce nouvelle (N. Guernei) . . . 184 Eremœus Fockeui, Oribatide nouveau (avec 2 figures dans le texte). . 235 Sur l’Allantonema rigida v. Sres., ir de différents Coléoptères coprophages. . . . £ SENTE} IEEE Te 282 Allantonema rigida. Note additoenele RG T NUS EURE 284 = Les mâles chez les Ostracodes d’eau douce. = . . REY: 304 Sur une question de priorité à propos de l'Eremœus RES FAT TE 427 Les/Nymphese/RmbALISEE EE. ENT PIN) Fe RREE 470 Nicozas (A.). Nouvelles observations d' Ppopayse sus-épitrochléenne chez l'Homme (PL APTE EPP RESUME RCA A CA UE OR Le Aer 121 PREUDHOMME DE BORRE. Matériaux pour la faune EMEA des Flandres. Centurie. Coléoptères . . + . . . DE LL NE 0 NIET SaiNT-REMY (G.). Sur une espèce nouvelle de Polystomien du genre Onchocotyle DIES ee CRT TE EME Aa be PA ee 1 CLR RSR AE STE ET Recherches sur la structure de l'appareil génital dans le genre Hicro- bothrium OLssox. Communication préliminaire (avec une figure dans Jettexte) 11cm QU pe US M SUR SN AT ÉTERR 213 Synopsis des Trématodes monogénèses Qi > AR CL O0 nee 1 | ViALLANES (H.). Note sur la ponte d’une Seïche d'espèce indéterminée , . 114 VizLor (A.). La classification zoologique dans l’état actuel de la science. 245 Bibliographie. Avis de la AU TE de la XVI° centurie des Cry ProgAINeS Vogeso-Rhenans . . s, | LIANT AREE Nr Y- RAA , 120 Botanisch Jahrbæk (Annuaire de Botanique publié par la Société de Botanique DoboNEA, à Gand, par J. Mac LEop) . . . . . . 195.240 Die Thier-und Pfianzenwelt des Süsswassers (Einfübhrung in das Studium derselben}rnar.le-D’:Otto. ZaACHARDIS CNET Te 488 Chronique. Le Yacht « PRINCESSE ALice » à Boulogne. . . . . . . . 440

ANNÉE 1890. No 1. 4er OCTOBRE.

REVUE BIOLOGIQUE

DU NORD DE LA FRANCE SEL

Paraissant le de chaque mois

MATÉRIAUX à POUR LA FAUNE ENTOMOLOGIQUE DES FLANDRES

COLÉOPTÈRES

QUATRIÈME CENTURIE "” par Alfred PREUDHOMME DE BORRE

Membre de diverses Sociétés savantes

Famille des SCARABÉIDES SOUS-FAMILLE |. Laparosticti (suite)

1. Geotrupes sylvatieus Panzer. Taille d’environ 14 à 18 mill. Ovale, court et convexe. D'un noir plus ou moins violacé ou bleuâtre, rarement avec une nuance verdâtre, quelquefois encore d’un beau bleu foncé luisant. Corselet à côtés fortement ponctués et à disque présentant aussi quelques points, rares chez le mâle, un peu moins clairsemés chez la femelle. Élytres à 14 stries, dont 7 entre la suture et le calus huméral; ces stries sont ponctuées, mais peu profondes et assez peu marquées, à peine plus que les nombreuses rides transversales qui coupent les interstries et les stries. Tibias posté- rieurs ne présentant pas plus de deux carènes transversales entières vers leur sommet, la troisième étant incomplète. Cuisses postérieures

(1) Voir pour les 3 précédentes Centuries, le Bulletin scientifique du Département du Nord : 14882, page 206. 1883, page 165. 1886, page 53.

Re Dai

inermes dans les deux sexes. L’arête supérieure des tibias antérieurs est plus fortement dentelée chez le mâle que chez la femelle, mais

sur une moindre étendue. Espèce extrêmement commune et qu’on trouve en abondance dans les bois. Thourout, Grammont, Bug- genhout.

2. G. vernalis L. Taille d'environ 18 mill., souvent plus

petit. Ovale très court, convexe. D'un noir un peu violet ou même bleuâtre, brillant. Il présente des variétés d’autres nuances, mais qui ne se rencontrent pas dans le pays. Corselet finement ponctué. Élytres à peu près lisses et présentant seulement quelques vestiges effacés de stries. Tibias postérieurs à deux arêtes transversales. Abdomen densément couvert de points pilifères. Les mâles ont la tranche inférieure de leurs cuisses postérieures dentelée d’une série de denticules souvent mousses ou tronqués; dans le même sexe, le tibia des pattes antérieures a son arête inférieure en rateau de dents aiguës un peu espacées et la dent terminale de l’arête externe fourchue. Espèce commune dans la région maritime, rare ailleurs. Knocke, Heyst, Blankenberghe, Wenduyne, Ostende, Mariakerke, Ypres.

SOUS-FAMILLE II. Melolonthi

3. Hoplia philanthus Suzer (argentea Burm.). Taille de 7 à 9 mill. Ovale, peu rétrécie en arrière. Noire, avec les élytres d’un brun chocolat quelque peu violacé, plus claires et même rougeâtres chez les femelles et certains mâles. Corselet et élytres parsemés de quelques squamules grises; d’autres, aussi assez clairsemées, un peu bleuâtres, sur le pygidium et l'abdomen. Les mâles ont les pattes brun-rougeâtre; les femelles, rougeâtre clair. Chaperon séparé

du front par une suture droite. Antennes ayant dix articles, neuf,

parfois seulement chez la femelle. Corselet sans aucune carène longi- tudinale médiane. Tibias antérieurs tridentés. Tarses antérieurs à deux ongles, dont l’externe très court, l’interne grand et fendu vers le sommet; tarses intermédiaires aussi à deux ongles inégaux; tarses postérieurs n'ayant qu'un grand ongle un peu fendu en dessous du sommet. Oostduynkerke.

4, Rhizotrogus æstivus Ouiv. Taille d'environ 16 mill. Ovale

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LL

allongé. D'un testacé un peu rougeûtre, avec la région suturale des élytres rembrunie, ainsi qu’une bande longitudinale sur le corselet, sujette à manquer. Pubescence restreinte à la poitrine et aux cuisses. Tête assez grossièrement ponctuée. Antennes de 10 articles, dont les trois derniers forment une massue, allongée chez les mâles, courte chez les femelles. Corselet frangé de cils en avant et sur les côtés, assez densément couvert de gros points, dont les -intervalles offrent encore une ponctuation extrèmement fine et dense. Écusson à peine visiblement pointillé. Élytres à suture un peu boursouflée; les autres côtes sont à peine perceptibles. Pygidium rugueusement ponctué. Ongles des tarses pourvus d’une dent à la base. Ypres (M. Boedt).

d. Polyphylla fullo L. Un de nos plus grands coléoptères, ayant une taille d'environ 35 mill., et une forme ovale très massive. Noir (la variété marmorataest d'un brun rougeûtre clair); des écaillettes blanches garnissent le chaperon, le bord des yeux, une raie longitudinale médiane et deux latérales plus vagues sur le corselet, l’écusson, et une abondante vermiculation de taches sur les élytres. Une pubescence grise abon- dante couvre la poitrine et est remplacée sur l’abdomen par un duvet court très serré. Chaperon concave et transversal. Antennes de dix articles, dont les sept derniers chez le mâle, les cinq derniers chez la femelle, forment Ia massue lamellée, très petite chez celle-ci, en panache énorme chez le premier. Corselet trapéziforme, mais avec un angle saillant sur les côtés. Élytres rugueusement coriaces. Pattes rela- tivement faibles; les crochets du tarse ont une dent à la base chez le mâle, vers le milieu chez la femelle. C’est dans le commencement de juillet qu’on rencontre cette espèce, caractéristique de la zone maritime; elle passe presque toujours la journée enfoncée dans le sable des dunes, d’où elle sort pour voler au crépuscule. Nieuport, Middelkerke, Mariakerke, Ostende, Wenduyne, Blankenberghe, Heyst, Knocke.

6. Melolontha vulgaris Fapr. Taille de 25 mill. environ. Il se rencontre des individus ayant seulement environ 20 mill. En ovale un peu allongé. Tête d’un noir un peu bronzé, avec le chaperon rougeûtre. Corselet noir bronzé brillant, parfois avec le disque rougeàtre (var. discicollis), parfois entièrement rouge (var. ruficollis). Écusson d’un noir verdâtre. Élytres d’un brun rougeàtre, sans filet noir le long du bord extérieur (caractère essentiel). Dessous du corps d’un noir brillant, avec

A RDax

une rangée de taches triangulaires de poils blancs sur le côté des segments abdominaux. Antennes, palpes, pattes et pygidium, en tout ou en partie, d’un testacé rougeûtre. Poitrine fortement velue; une assez forte villosité, sujette à disparaître, sur la tête et le corselet; une pubes- cence blanchâtre extrèmement courte se voit aussi assez souvent sur les élytres et, quand elle prend assez d'extension pour les faire paraître tout enfarinées, on a la variété albida. Quelquefois, les élytres, ainsi que les pattes, sont d’un brun plus ou moins noirâtre ou violacé, très rarement tout à fait noires; c’est la variété lugubris. Ponctuation de la tète assez forte, plus dense sur le chaperon, qui est finement rebordé, et très légèrement sinué en avant. Antennes de dix articles; la massue lamellée est très longue et de sept articles chez les mâles, courte et de six articles chez les femelles. Corselet latéralement anguleux au tiers de sa longueur, les côtés ensuite redressés et les angles postérieurs pointus. Un sillon médian et, sur les côtés du disque, deux bandes d’une ponc- tuation plus fine et plus dense que celle du milieu et des régions latérales. Écusson ponctué au milieu, un peu plus large que long, à côtés fortement curvilignes. Élytres coriacées; suture saillante; quatre côtes sur chaque élytre, dont deux en dehors du calus huméral. Le pygidium se prolonge en une queue plus ou moins longue et large, généralement plus longue chez les mâles. Elle est parfois échancrée au bout (var. lunata). Je ne crois pas devoir donner la liste de toutes les localités d’où j'ai pu observer un insecte aussi commun que le Hanneton. On le rencontre évidemment partout chez nous à l’état d’insecte parfait. Mais il serait important d’arriver à connaître s’il en est bien de même à l’état de larve, la nature du sol doit exercer une grande influence sur le choix de ses lieux de dévelop- pement. Le sol très sablonneux ne lui semble pas spécialement favorable.

7. M. hippocastani Fagr. La taille moyenne de cette espèce est de 20 à 22 millimètres. Elle se distingue encore de la précédente par les points suivants: Le corselet est habituellement rouge, avec des poils gris-blanchâtre dans les deux fossettes alignées du sillon médian, ainsi que sur les côtés. Toutefois il peut être aussi bordé de noir (var. coronata), et mème noir, ainsi que les pattes (var. nigripes), ou noir, les pattes restant plus ou moins rouges (var. tibialis). Un caractère essentiel réside dans le liséré noir, souvent un peu effacé en arrière, qui borde l’élytre extérieurement; un autre se trouvera dans la queue

BAR PRE

du pygidium, qui, chez le mâle, n’a pas des bords continuant directement ceux du pygidium ; elle est d’abord étroite, puis s’élargit généralement un peu en spatule, restant toujours de dimensions fort inférieures à celles du M. vulgaris; chez la femelle, elle se réduit à une petite saillie plate rectangulaire. Heyst, La Panne.

SOUS-FAMILLE III. Pleurosticti.

8. Phyilopertha horticola L. Taille d'environ 10 millimètres. Tête, corselet, écusson, pattes et dessous du corps d’un noir le plus souvent bleuâtre, violacé ou verdâtre métallescent. Élytres d’un testacé rougeàtre luisant, parfois d’un brun très noirâtre (var. ustulatipennis). Des poils d’un gris noirâtre sur le corselet, les élytres et le pygidium ; d'autres blanchâtres sur le dessous du corps. Tête rugueusement ponctuée ; l’épistome non prolongé en saillie, large en avant, arrondi aux angles. Corselet moins densément ponctué, la base fortement bisinuée. Stries des élytres grossièrement ponctuées. Ongle externe des tarses antérieurs très gros chez les mâles. Les femelles ont pour autres caractères distinctifs la moindre dimension de la massue des antennes et l'existence, sur de premier tiers du bord latéral de l’élytre, d’une rigole élargie, extérieurement limitée par un bourrelet noir assez épais. Espèce des plus communes et des plus abondantes, souvent fort nuisible aux cultures. Lombartzyde, Oostduynkerke, Lichtervelde, Thourout, Staden, Ypres, Snep près Gand, Sleydinge, Schellebelle, Denderleeuw, Grammont, Onkerzeele, Buggenhout.

9. Anomala ænea DE GEer (Frischii Fap., Burm. Ericus.). Taille de 12 à 15 mill. environ. En ovale assez court et relative- ment assez large. Quant à la couleur, qui varie extrêmement, on s'accorde assez à prendre pour forme typique les exemplaires à corps noir-verdâtre luisant, ayant la tête, l'écusson et le corselet vert brillant, ce dernier souvent bordé de jaune et parfois taché de jaune sur le disque, et les élytres testacé-jaunâtre, à reflets vert métallique; parfois le pygidium est taché de jaune. Mais on ren- contre fréquemment des variétés entièrement vert métallique et d’autres d’un bleu foncé plus ou moins verdâtre ou plus ou moins violacé. Les antennes ont leur massue brun-noirâtre et une tache noire sur le premier article. Tête, corselet et écusson densément

NA HER

ponctués. Chaperon tronqué et subsinué en avant, faiblement rebordé. La base du corselet faiblement bisinuée, nullement marginée. Élytres striées-ponctuées, un peu ridées en travers; interstries pointillés. Pygidium couvert de points un peu cicatriculés. Les ongles externes des larses antérieurs et intermédiaires bifides; l'ongle interne des antérieurs sans dilatation subite de sa partie basale. Knocke, Heyst, Blankenberghe, Wenduyne, Ostende, Oostduynkerke, Ypres, Exaerde.

10. A. oblonga Fagr. (dubia Scop.). De la même taille; mais d’une forme plus oblongue et plus parallèle. Quant à la coloration, les exemplaires typiques sont d’un noir bleuàtre foncé et luisant, mais on en trouve également de bleus, puis de bleus avec la tête et le corseiet verts, enfin d'autres la couleur testacé-jaunâtre se montre et finit par occuper toutes les élytres et même d’autres parties, comme chez l'espèce précédente, dont Muzsanr ne la re- garde que comme une variété. Le caractère presque unique, et peut-être douteux, sur lequel on a basé l'A. oblonga, est la forme de l’ongle interne des tarses antérieurs qui, dans sa première moitié, se renfle. brusquement à partir du milieu. Un caractère peut-être préférable est qu'elle à les élytres sans rides transversales comme celles de l'espèce précédente. Extrèmement rare. Un exemplaire a été autrefois pris à Blankenberghe par feu C. Van VOoLxEm.

11. Oryctes nasicornis EL. Taille de 30 mill. environ. Ovale, large et robuste. D’un brun marron brillant, avec une pubescence assez forte sur la plus grande partie du dessous du corps. Tète portant chez le mâle une corne dressée, un peu arquée en arrière; chez la femelle, une simple protubérance tuberculeuse. Chez le mâle, le corselet est largement, mais peu profondément excavé sur les deux tiers antérieurs; cette troncature bornée postérieurement par une crête saillante trituberculeuse; des dépressions très rugueuses sur les côtés de la troncature et vers les angles antérieurs; le reste finement ponctué. Chez la femelle, le corselet est plus rugueusement ponctué, avec une assez large concavité antérieure. £cusson en triangle curviligne, rugueusement ponctué en avant. Élytres couvertes d’une très fine ponctuation, dont les points, petits, mais ocelloïdes, tendent à une disposition en séries; une strie de points ocellés le long de la

M AUS

suture et les indices de quelques stries fines sur la partie extérieure du disque. Pattes robustes. Tibias antérieurs tridentés. La larve vit dans le tan, et c’est dans les endroits cette matière est accu- mulée, comme dans les couches des horticulteurs, que linsecte se

rencontre, souvent en abondance. —- Ypres, Gand, Grammont. 12. Oxythyrea stictiea L. Taille d'environ 9 à 12 mill. En

ovale court un peu large, déprimé en dessus. D'un noir un peu bril- lant, souvent verdâtre et quelquefois un peu cuprescent, avec des mouchetures blanches ; couverte d’une pubescence d’un blanc plus ou moins grisätre ou plus ou moins flave, beaucoup moins apparente en dessus. Tète fortement ponctuée, carénée longitudinalement sur le front; chaperon en carré long, rebordé en avant et sur les côtés, un peu sinué antérieurement. Corselet subtrapézoïdal, avec un angle plus ou moins marqué vers le milieu des bords latéraux, densément ponctué, sauf sur une ligne médiane longitudinale quelque peu sail- lante; de chaque côté de celle-ci, une série longitudinale de trois points-fossettes remplis de poils blancs. Écusson en triangle très aigu, ponctué sur sa base. Élytres marquées de quelques sillons longitu- dinaux et de points sur leurs intervalles; la suture est relevée en forme de côte et on voit sur le disque deux autres saillies costi- formes : l’interne très courte, l’externe arrivant au calus apical; sur le bord, un peu après l'épaule, une forte échancrure; lélytre est marquée d’un grand nombre de petites taches de duvet blanc; celles du bord et du sommet plus grandes que celles du disque; pygidium également marqué de plusieurs taches blanches. Tibias antérieurs bidentés vers le bout dans les deux sexes. Les mâles se distinguent en ce que leur abdomen offre une dépression médiane longitudinale, les quatre premiers segments portent une tache de duvet blanc

velouté. Espèce très commune, très abondante et nuisible aux arbres fruitiers. Ypres, Grammont, Onkerzeele. 15. Cetonia aurata L. Longue d'environ 20 mill. et large de

10. Déprimée en dessus. D’un beau vert métallique brillant, très doré en dessous, moins en dessus. Dessous du corps et pattes revêtus plus ou moins densiment d2 poils roux doré. Tète carrée, arrondie en avant du chaperon, avec une sinuosité médiane; fortement ponc- tuée ; front portant des poils jaunes. Corselet presque trois fois aussi large à la base qu’en avant; côtés arrondis; base trisinuée ; ponc-

:2 09 es

tuation forte et serrée sur les côtés, plus faible et plus espacée sur le disque. Écusson grand, triangulaire, lisse ; une ligne de cils devant sa base. Élytres à côtés parallèles ; suture lisse et costi- forme; les vestiges plus ou moins apparents de deux autres côtes ; marquées d'une quantité de points en forme de croissants, formant presque des séries régulières; outre quelques petites taches acces- soires, sujettes à manquer, une sorte de feutre blanc forme sur chaque élytre trois traits étroits transversaux : la première paire après la moitié et presque contiguë à la suture, la troisième après le troisième quart de lélytre et dans la mème disposition ; à égale distance entre ces deux paires, deux autres rubans transversaux, plus longs, un peu flexueux, partant du bord externe et n'arrivant pas aussi près de la suture. Pygidium très rugueux. Le mésosternum (caractère essentiel) fait saillie en avant des pattes intermédiaires en une sorte de pommeau globuleux, nullement aplati. Les mâles ont un sillon longitudinal médian plus ou moins prononcé sur l'abdomen. Ypres, Knocke, Grammont.

14. Gnorimus nobilis L. Taille d'environ 17 mill. Vert mé- tallique brillant, plus ou moins cuivreux en dessous, il y a une pubescence gris-jaunâtre. La tête et le corselet densément ponc- tués ; les élytres très rugueuses; le pygidium couvert d’aspérités. Celui du mâle bombé et un peu recourbé en dessous; celui de la femelle échancré au somincet. Tibias intermédiaires du mâle forte- ment recourbés; ceux de l: femelle presque droits. Grammont.

15. Trichius abdominalis MéNÉrRIÉS (gallius Der., fasciatus Gory

et Percx.). Taille de 11 à 14 mill. Noir, avec le derrière”"dela”

tète, le corselet, tout le dessous du corps densément couverts d’une forte villosité flave; au pygidium, également velu, le centre l’est plus brièvement, d’où résulte une sorte de tache ronde. Écusson noir. Élytres jaunes, avec la suture et le bord externe noirs, ainsi que trois paires de taches contiguës au bord externe; celles de la première paire ne s'étendant jamais en fascie basale; les deux autres paires parfois prolongées vers la suture, élargies et réunies par des traits longitudinaux. Angles de Ia bise du corselet presque droits. Tibias intermédiaires mutiques ou pourvus seulement d'une dent assez peu marquée. Le mâle à les tibias amérieurs un peu rétrécis

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vers le sommet, faiblement bidentés au bout extérieurement, tandis que leur éperon terminal interne reste de beaucoup plus court que le 4er article du tarse. La femelle a, au contraire, le tibia antérieur ‘élargi et fortement bidenté extérieurement à l'extrémité, en même temps qu’un fort éperon interne y dépasse le {1% article du tarse. Grammont.

16. Valgus hemipterus L. Taille d'environ 8 mill. Ovale-oblong et d'aspect un peu anguleux, avec la partie centrale des élytres abso- lument aplatie. Noir et couvert au dessus de squamules noires, entre- mêlées de squamules d’un blanc sale, formant diverses taches sur la tête, le corselet et les élytres. Squamules blanches couvrant tout le pygidium, sauf deux taches noires chez le mâle. Dessous du corps revêtu de squamules blanchâtres. Chez certains exemplaires, la couleur générale est brun rougeûtre. Corselet avec un large sillon médian, s'évasant en arrière et bordé par deux arêtes saillantes. Un caractère remarquable distingue à première vue la femelle : son pygidium est terminé inférieurement par une forte et étroite tarière horizontale. Thourout, Grammont.

Famille des CARABIQUES (ADDITIONS)

17. (Après €. arvensis CENTURIE [, 20). Carabus eatenulatus ScopoLi. Taille de 20 mill. et plus. Noir bleuâtre, avec les élytres vaguement bordées de bleu. Corselet cordiforme. Élytres portant des lignes longitudinales serrées et un peu crénelées, dont trois sont plus fortement découpées assez régulièrement par une série de points enfoncés. Locre, près Ypres (M. Bogpt).

18. (Avant N. brevieollis CExT. I, 13 (Nebria livida L. (sabulosa Des.). Taille d'environ 15 mill. Ovale allongée, avec des élytres assez convexes. D'un noir brunâtre brillant, avec le corselet {sauf la base et le bord antérieur), une large bordure aux élytres, envahissant en arrière presque le quart postérieur, les antennes, les palpes et les mâchoires, le labre et le devant de l’épistome, enfin la totalité des pattes, d’un testacé rougeâtre. Tète ponctuée. Corselet fortement cordiforme, à angles posté-

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rieurs droits; les côtés fortement arrondis en avant; un mince sillon longitudinal médian aboutissant en avant et en arrière à deux forts sillons transversaux. Stries des élytres fortes et ponctuées; trois points enfoncés sur le 3 interstrie. Très rare. Prise autrelois près d’Ostende par M. SINGELÉE.

19. (Après B. biguttatum. Cent. If, 64) Bembidium iricolor BEepEL. Taille de 4 à 5 mill. Même forme. Noir brillant, avec des élytres noir de poix à reflets irisés, le sommet et une tache un peu avant le sommet, testacés ; 1er article des antennes et pattes brun-rougeûtre. Six stries ponctuées sur chaque élytre ; les internes atteignant presque le sommet; très exceptionnellement un rudiment de 7e strie externe. Aux antennes, les articles du milieu, plus allongés que chez biguttatum, sont environ trois fois aussi longs que larges. Rare. Nieuport (Col- lection PUTZEYS).

20. (Après B. guttula, Cent. Il, 66). B. Mannerheïmi SAuLB. Même taille que B. quttula. Noir, moins brillant, n’ayant pas comme lui une tache rouge vers le sommet de l’élytre, lequel est seulement un peu rougeâtre. Premier article des antennes et palpes testacés. Corselet de même forme que chez quttula, mais un peu plus large. Stries des élytres comme chez quttula. Très rare. Bois de la Douve, entre Warneton et Ploegsteert (M. LETHIERRY).

21. (Après P. eupreus, Cent. I, 69, et en même temps comme revision de cette espèce) Pæcilus versicolor SrurM (pauciseta C. G. THomsox, cœrulescens BEDEL). L'espèce très commune du P. cupreus L., Des., ScHaum, etc., est très variable, comme l’est généralement toute espèce fort commune, et, au milieu des variations, on voit se dégager plus ou moins complètement des espèces ou sous-espèces nouvelles. Laissant de côté quelques formes spécifiques méridionales, on s'accorde assez bien, depuis THomson (Skand. Col. IX, 1867), à donner le rang d’espèce à une forme qui se distingue du P. cupreus proprement dit par les caractères suivants :

La partie postérieure de la tête est lisse (sauf quelquefois de légères rides), tandis que chez le P. cupreus (P, puncticeps Tous.) elle est marquée d’une fine ponctuation fort dense et visible, sinon à l'œil nu, du moins avec un très faible grossissement. Au corselet, la

se MUnre

striole externe de la base est un peu oblique et assez sensiblement à une égale distance du sommet de l’angle et de la striole interne plus forte, caractère qui se combine avec un plus fort élargissement, vers la base, de cette partie déprimée du bord latéral, qui forme une espèce de gouttière. Chez cupreus vrai, il y a, en même temps qu’une moindre largeur de cette gouttière en arrière, une plus faible distance entre la striole externe et l’angle, lequel est plus arrondi que chez versicolor ; en même temps, la base est plus grossièrement ponctuée vers les côtés. Enfin, si on compte les cils ou soies formant série au bord interne du tibia postérieur, on en trouve au moins huit chez le cupreus, et au plus six ou sept chez le versicolor; mais ce caractère n’est d’un érhploi satisfaisant qu'avec des exemplaires bien frais. La taille ne fournit pas un caractère constant, mais, d’une manière générale, on peut dire que versicolor est plus petit et qu'il ne s’y trouve guère d'exemplaires offrant les tailles de 11 à 12 mill. et plus, fréquentes chez cupreus. Au point de vue de la colo- ration, plus souvent que chez le cupreus, le versicolor offre de belles nuances irisées; au surplus, les deux formes sont fort variables sous ce rapport. Chez le cupreus seulement on a rencontré des variêtés à pattes rouges (a/ffinis ou erythropus). En pratique, il n’est pas en somme difficile de représenter dans une collection les deux formes par des exemplaires bien typiques dans les caractères par lesquels on les sépare; mais il n’en est pas tout à fait de même quand l’étude se fait sur des centaines d'exemplaires recueillis au hasard; il s’en trouve alors ces caractères distinctifs restent am- bigus. J'en conclurais que les deux espèces, dérivées d’une même souche, plus voisine du versicolor que du cupreus, comme le lucu- blandus de l'Amérique du Nord semble le prouver, n’ont pas encore rompu complètement leurs attaches pour devenir de bonnes espèces.

Considérant donc comme annulée l’énumération que j'avais donnée des lieux de provenance du P. cupreus dans la Centurie I, je donne maintenant une série de localités pour chacune des deux formes séparément

P. eupreus : Ostende, Blankenberghe, Heyst, Nieuport, Oostduyn- kerke, Bloemendael, Thourout, Staden, Selzaete, Aeltre, environs de Gand, Wachtebeke, Schellebelle, Denderleeuw, Grammont, Buggenhout.

P. versicolor : Bloemendael, Thourout, Staden, Sleydinge, Sel- zaete, Aeltre, Wachtebeke, Tête-de-Flandre, Grammont.

22, (Après A. interstinetus., Cent. IT, 85) Argutor strenuus Panzer. Taille d'environ 6 mill. Noir de poix; antennes et pattes rougeàtres. Corselet subcordiforme ; base marquée d’une seule striole de chaque côté. Ponctuation des stries des élytres assez apparente. Côtés du corselet en-dessous ponctués. Saillie prosternale non rebordée. Blankenberghe, Heyst, St-Gilles-Waes, Selzaete.

23. (Après le précédent) A. diligens SrurM. Taille d'environ G mill. Noir de poix un peu brillant, avec les antennes et les pattes rougeàtres. Corselet un peu rétréci en arrière; sa base ponctuée, avec une impression en strie de chaque côté. Striés des élytres légèrement ponctuées. Les côtés du corselet en-dessous sans ponc- tuation. Point de rebord à la pointe du prosternum. Assez rare. Blankenberghe (M. Remy).

24. (Après A. piceus., Cent. I, 60) Anchomenus fuliginosus Panzer. Taille de 6 à 7 mill. Brun-noir de poix, avec les élytres et les pattes plus claires; ces dernières presque testacées. Corselet à côtés arrondis, un peu rétréci en arrière. Élytres ovales, à côtés un peu dilatés et arrondis, avec les stries fines et les interstries plans. Rare. Bois de la Douve (M. LETHIERRY).

25. (Après 0. azureus, Cent. IT, 15) Ophonus cordatus Durr. Taille de 7 à 9 mill. D'un brun de poix rougeàtre, plus clair en- dessous ; très souvent la tête, le corselet et les bords latéraux et suturaux des élytres s’éclaircissant aussi au point d’être franchement rougeñtres. Antennes aussi rougeàtres; pattes d’un testacé clair. Corselet cordilorme, très brusquement rétréci vers la base, dont les angles sont droits. Ponctuation du dessus générale ‘et les stries des élytres très finement ponctuées. Très rare. Knocke (M. E. Coucxe).

26. (Après 0. rupicola. Cent. IT, 14) 0, puncticollis Payk. Taille de 6 à 8 mill. Brun-rougeûtre, plus foncé sur les élytres. Antennes et pattes rougeàtres. Corselet assez graduellement rétréci vers la base, dont les angles sont droits. Ponctuation du dessus générale ; celle du corselet plus forte, mais assez clairsemée sur le disque ; celle des élytres très dense, mais beaucoup plus fine. Blankenberghe (M. Remy).

27. (Après H. rubripes, Cent. II, 22) Harpalus consentaneus Der. Taille d'environ 10 mill. Forme allongée et assez étroite. D'un noir luisant, avec les côtés du corselet finement bordés de rougeâtre; les antennes, tibias et tarses aussi rougeàtres. Corselet à côtés arrondis; angles antérieurs saillants; angles postérieurs quelque peu plus ouverts qu'un angle droit; un sillon médian assez marqué en arrière; de chaque côté de la base une impression large et médiocrement profonde renfermant quelques gros points. Stries des élytres profondes et interstries bien convexes. Très rare. Blan- kenberghe (M. REMY).

28. (Après H. anxius. Cent. II, 28) H. flavitarsis Des. Taille de 5 mill. Large et court. Noir, avec les antennes, la base des tibias et les tarses rouges. Corselet à côtés un peu arrondis; les angles postérieurs obtusément arrondis; les impressions de la base peu marquées ; les bords un peu rougeâtres par transparence. Stries des élytres fines et profondes. Rare. St-Gilles-Waes (M. Remy).

29. (Après Aeupalpus consputus. Cent. IT, 36) Bradycellus verbasei Durr. Taille de 5 mill. Ovale, convexe. D'un brun-rou- geûtre assez clair, avec de l’irisation. Antennes et pattes testacées. Corselet à angles postérieurs obtus. Bois de la Douve (M. LETHIERRY).

30. (Entre Br. distinetus, Cent. II, 12 et Br. collaris, Cent. IIT, 58) Br. harpalinus Des. Taille de 4 à 5 mill. environ. Brun- rougeàtre, avec les antennes et les pattes d’un ferrugineux plus clair. Angles postérieurs du corselet un peu arrondis, Élytres striées ponctuées. Bois de la Douve (M. LETHIERRY).

31. (Après A. binotatus, Cent. II, 7) Anisodactylus nemorivagus Durr. Taille de 9 mill. environ. Noir, avec les pattes, les deux premiers articles des antennes et deux taches frontales, rouges. Corselet avec des angles postérieurs presque droits et terminés en denticule; la base rugueusement ponctuée et marquée d’une striole de chaque côté. Un sinus assez accentué vers le sommet de chaque élytre. Rare. St-Gilles-Waes (M. Remy).

TARA:

Famille des HALIPLIDES (ADDITION)

32, (Après H. badius, Cent. II, S8S) Haliplus variegatus SrurM. Taille de 3 X à 3 % mill. Très ovale, les côtés du corselet et des élytres formant une courbe continue. Tète et corselet rou- geätre clair, se rembrunissant sur le vertex et le bord antérieur du corselet. Élytres testacées, avec quelques taches brunes assez vagues. Corselet sans strioles basilaires, ponctué en avant et surtout en arrière, une ligne de points plus forts s'étend le long de la base. Stries élytrales très fortement ponctuées ; ponctuation des interstries fine et éparse. Rare. Bois de la Douve (M. LETHIERRY).

Famille des DYTISCIDES (ADDITIONS)

39. (Avant Bidessus geminus, Cent. III, 1) Hydrovatus elypealis Saarp. Taille de 2 % mill. environ. En ovale très court et un peu convexe. Brun-jaunâtre ferrugineux, plus clair sur la tête et le corselet. Densément, mais faiblement ponctué aciculairement sur le dessus. Cavités cotyloïdes postérieures fortement séparées. Les hanches ont une ponctuation forte et régulière. La femelle n’est pas aussi brillante que le mâle et a le chaperon arrondi en avant, tandis que celui du mâle est un peu proéminent, tronqué et légèrement sinué de chaque côté. Les antennes du mâle sont plus épaisses. Très rare. Comines (M. LETHIERRY).

34. (Après H. tristis, Cent. III, 18) Hydroporus neglectus SCHAUM. Taille de 2 à 2% mill. De la même forme que 1. tristis, mais plus petit et surtout un peu plus étroit. Tète rougeûtre antérieurement ; corselet brun-marron clair ; élytres brun-rougeûtre. Ponctuation beau-

coup plus fine. Très rare. Bois de la Douve (M. LETRIERRY).

35. (Après le précédent) H. vittula Er. Taille dépassant peu 3 mill. Ovale, pubescent, noirâtre, avec la tête un peu rougeûtre antérieu- rement ; côtés du corselet rougeâtres ; aux élytres, une vague tache

basale et une bande longitudinale non interrompue et suivant le bord latéral, blanchâtres. Pattes rougeàtres, avec les tarses noirâtres. Bois de la Douve (M. LETHIERRY).

36. (Après A. chalconotus, Cent. III, 28) Agabus neglectus Er.— Taille de 8 mill. Un peu plus large et plus acuminé en arrière. De la même couleur noir-bronzé. Sa leinte générale est un peu plus mate et sa ponctuation plus fine. Comme 4. chalconotus, il a les antennes, le labre, le bord de l’épistome, deux taches sur le vertex, les pattes (cuisses rembrunies) et une fine bordure au corselet et aux élytres, rougeûtres. Dernier article des antennes non rembruni au sommet, comme celui de A. chalconotus. Rare et souvent confondu, sans doute, avec A. chalconotus. Bois de la Douve (M. LETHIERRY).

37. (Après KI. obseurus, Cent. III, 32) Iybius guttiger GYLL. Taille de 9 mill. #. Ovale, médiocrement convexe. Noir brillant, non métallique. Antennes, pattes et bord postérieur des segments abdo- minaux, rougeâtres. Sur chaque élytre, deux séries longitudinales de petits points ; une linéole courte après le milieu et une petite tache

apicale, rougeâtres, sujettes à s’effacer. Très rare. Bois de la Douve. (M. LETHIERRY).

Famille des LUCANIDES

(SA PLACE EST AVANT CELLE DES SCARABÉIDES)

38. Platycerus caraboïdes L. Taille d'environ 12 mill. Couleur variant du bleu au violet et au vert bronzé métallique. Antennes et pattes noires ; celles-ci quelquefois rouges (var. rufipes, plus fréquente chez la femelle). Tête petite, un peu excavée en avant, fortement ponctuée ; les mandibules quelque peu plus développées chez le mâle que chez la femelle. Corselet à côtés arrondis, densément, mais assez finement ponctué; le bord antérieur à peu près aussi large que la base chez le mäle, plus étroit chez la femelle ; Les angles antérieurs droits et mème un peu saillants, surtout chez les mâles. Elytres striées- ponctuées ; interstries rugueux. Hollebeke (M. LETHIERRY).

16

famille des SCARABÉIDES (ADDITION)

39, (Après G. stercorarius, Cent. IIf, 97) Geotrupes foveatus Marsa. (putridarius Muzs.). Taille d’au plus 17 mill. Mème forme. Couleur généralement plus vive, souvent bleuâtre, et l’écusson par- ticulièrement plus bleuâtre et plus métallique. Corselet et élytres se comportant, pour la ponctuation et les stries, comme chez l'espèce

précédente, ce qui le différencie du G. spiniger, dont il se sépare :

plus encore par l’abdomen aussi densément ponclué et pilifère sans raie médiane glabre, que le G. stercorarius. Tibias postérieurs à trois arêtes transversales. Les mâles se distinguent de ceux du stercorarius en ce qu'ils ont l’arête inférieure du tibia antérieur pluridentée et que l’antépénultième dent de l’arète externe n’est pas en retrait d’alignement ; enfin, chez ces mêmes mâles, la dent de la cuisse pos- térieure est très faible et manque quelquefois. On voit donc qu’en définitive les femelles ne se distinguent de celles du stercorarius que par leur plus petite taille et par une légère différence dans la colo- ration. Cette espèce n’est, du reste, pour quelque auteurs, qu’une simple variété du G. stercorarius. Très rare. Opdorp (M. REMY).

Famille des HÉLOPHORIDES

40. Empleurus poreulus Benez. Taille de 4 % mill. Oblong, un peu convexe. D’un gris terreux clair, avec quelques petites taches brunes sur les élytres. Antennes, palpes et pattes d’un testacé-rougeûtre ; aux palpes maxillaires, le 2e article est remarquablement grèle et allongé (1). Corselet creusé de cinq sillons longitudinaux flexueux, séparés par des reliefs un peu aplatis et inégaux. Élytres à intervalles alternes costiformes, étroits et bordés de séries de points assez forts; l'angle huméral nullement dentiforme. Les exemplaires de WESMAEL sont des Dunes, et je l’ai pris moi-même à Wenduyne. Heyst(M. Bivort).

(1) D'où feu WeEsmAEL avait, dans sa collection, distingué sous le nom de longipalpis, celle espèce, qui a été confondue partout jusque dans ces dernitres années, avec l'E.

rugosus. De cette dernière, deux exemplaires belges, mais sans indication de province,

se trouvaient aussi dans la collection Wesmael, et jusqu'ici aucune capture n'en est yenue à ma connaissance ; ceux qui m'ont été présentés comme tels, étaient l'E. porculus.

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LE dy VREES

42. E. nubilus FaBr. Taille de 3 à # mill. Oblong. D'un gris terreux, avec les pattes, antennes et palpes testacé-rougeàtre clair. Corselet subquadrangulaire, faiblement sillonné longitudinalement entre quatre reliefs peu marqués et tomenteux. Élytres à stries crénelées et interstries alternes costiformes ; l’angle huméral nullement saillant. Parfois de petites taches brunes sur les élytres. Bloemendael, Gram- mont, Tête-de-Flandre.

42. Helophorus aquatieus L. (grandis ILziG., Fatrm. et LAB.). Taille variant de 4 à 9 mill. Ovale allongé. D’un testacé assez bru- nâtre, avec la tête et le corselet bronzé à reflets cuivreux. Pattes d’un testacé clair. Suture frontale anguleuse, avec le sommet de l’an- gle prolongé en arrière en un trait longitudinal. Corselet transverse, rétréci vers la base, les angles postérieurs droits; marqué de cinq sillons longitudinaux, dont les quatre externes fortement flexueux au milieu; entre ces sillons, des reliefs déprimés, assez grossièrement ponctués et faiblement tomenteux. Élytres fortement striées-ponctuées, avec une courte striole de points près la base, entre la 1re et la 2e stries. Femelles notablement plus grandes que les mâles. Les petits exemplaires, à ponctuation des reliefs prothoraciques moins forte, constituent la variété œæqualis THomMson, qui diffère par quelques autres caractères, mais se rattache au type par toutes les transi- tions. Heyst, Gand.

43. 'H. griseus Ericus. (brevipalpis BEDEL). Taille de 2 à 3 mill. Oblong, les côtés assez parallèles, médiocrement convexe. D’un testacé brunâtre assez clair et assez luisant, avec la tête et le corselet d’un bronzé cuivreux. Dernier article des palpes renflé et relativement court. Les trois sillons médians du corselet assez marqués; les re- liefs finement granulés. Élytres fortement striées-ponctuées; les in- crstries convexes; le plus souvent il y a sur les élytres deux points noirs, mais ils sont sujets à disparaître. Commun. Ostende, Knocke, Oostduynkerke, Selzaete, Wachtebeke, Tête-de-Flandre.

44. H, granularis L. Taille d'environ 2 % mill. Oblong, avec le corselet un peu plus large que la base des élytres. Subconvexe. Grisâtre un peu foncé et un peu nuancé de taches rembrunies ; tête et corselet d’un vert métallique un peu cuivreux. Reliefs du corselet très aplatis

DRE

et faiblement ponctués; sillons latéraux minces et assez flexueux. Élytres finement striées-ponctuées, Plusieurs variétés (affinis MarsH., brevicollis Taoms., ete.) ont été basées sur la coloration des pattes et des élytres ; mais elles présentent des transitions continues à la forme typique. Oostduynkerke, Grammont.

45. H. æneipennis Tous. Taille d'environ 3 mill. Un peu allongé et subparallèle, faiblement convexe. D'un brun foncé un peu métallescent; antennes et pattes testacées; la tête et le corselet obscurément cuivreux ; reliefs du corselet fort déprimés. Élytres à stries assez fortes ; leurs points assez petits. Pas de dépression discale un peu en arrière de l’écusson. Knocke.

46. H. obseurus Muzs. Taille d'environ 3 mill. Ovale allongé et subparallèle, assez convexe. D’un brun-noisette luisant, avec le corselet d’un bronzé verdâtre assez terne. Pattes et antennes rougeâtres. Élytres régulièrement et assez fortement striées-ponctuées. Sur leur disque, un peu au-delà de la pointe de l’écusson, une petite dépression plus ou moins marquée, de chaque côté de la suture. Knocke, Gand.

47. Hydrochus brevis Hergsr. Taille de 23% à 3 mill Ovale allongé, assez convexe. D'un noir un peu terne. Devant de la tête den- sément ponctué ; trois sillons sur le front entre les yeux. Corselet creusé de sept fossettes, très raboteux et grossièrement ponctué. Élytres striées- crénelées ; les interstries impairs en carènes crénelées au sommet, cessant au dernier cinquième postérieur. Ploegsteert (M. LETHIERRY).

48. H. carinatus GErMar. Taille d'environ 2% mill. Allongé, avec les côtés des élytres assez parallèles. Noir; pattes rougeûtres, avec les cuisses et les tarses rembrunis. Tête fortement ponctuée, marquée de trois fossettes entre les yeux. Corselet très fortement ponctué et creusé de sept fossettes. Élytres fortement striées-crénelées, avec les interstries alternes notablement relevés en carènes, qui se poursuivent jusque vers le dernier cinquième de la longueur. Ploegsteert (M. LETHIERRY).

49. H. elongatus Scnazzer. Taille de 4 mill. environ. Allongé et un peu convexe. Noir-bronzé un peu métallescent, avec la tête et le corselet bronzé cuivreux terne. Pattes brunes. Tète et corselet

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marqués de forts points; le dernier occupé par sept fossettes ou dépressions arrondies. Élytres fortement striées-crénelées, avec les intervalles alternes relevés en côtes, celles du 3 et du allant jusque vers le milieu de l’élytre, les externes plus prolongées ; le 4e interstrie est également costiforme, mais seulement en arrière. Sleydinge.

50. H. angustatus GEerMar. Taille d'environ 3 % mill. Allongé et subcylindrique. D'un vert cuivreux brillant, noir en dessous; autennes, palpes et tarses roussâtres. Tète et corselet fortement ponc- tués ; ce dernier, marqué de sept grandes fossettes fort peu pro- fondes. Élytres fortement striées-ponctuées, à interstries simplement un peu convexes, les externes principalement. Grammont.

51. Ochthebius granulatus Murs. Taille d’environ 2 % mill. Ovalaire et assez convexe. D'un vert métallique brillant en dessus. Tête rugueusement ponctuée ; deux fossettes sur le front entre les yeux. Corselet très fortement rétréci vers la base, densément ponctué, avec trois sillons longitudinaux, un médian et deux derrière les yeux, et quatre fossettes assez peu distinctes. Élytres striées-ponc- tuées, à interstries alternes, tant soit peu relevés en côtes. Ostende (collect. CnHapuis).

2. 0. marinus Payx. Taille de 4 % mill. Ovale, avec les élytres un peu dilatées au milieu. D’un jaune verdâtre métalles- cent, la tête et le corselet vert métallique; antennes et pattes testacées. Corselet à côtés régulièrement arrondis, faiblement rétréci vers la base; quatre impressions, deux médianes transverses et deux latérales longitudinales. Élytres finement striées-ponctuées; inter-

stries plans. Ostende, Knocke. 53. 0. margipallens Larr. Taille de 41 mill. Ovale un peu

convexe. Vert brunâtre bronzé assez brillant. Corselet marqué d’un fin sillon médian, deux latéraux et deux fossettes ; la ponctuation assez fine; les côtés un peu arrondis et rétrécis vers la base. Élytres finement striées-ponctuées. Grammont.

04, 0. pygmæus GYLLENH. (riparius STURM, impl'essus BEDEL).,

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Taille de 2 mill. environ. Ovale. Bronzé assez foncé, avec les antennes et les pattes testacées. Corselet un peu élargi au milieu, rétréci en avant et en arrière, densément ponctué, avec un sillon médian et, de chaque côté, assez près du bord, une fossette, Élytres finement striées-ponctuées. Audenarde.

Famille des HYDROPHILIDES

99. Hydrophilus piceus L. Long de 40 à 45 mill. sur une largeur d'environ 20 mill. Ovale allongé, naviculaire, assez convexe. D’un noir

verdâtre luisant en dessus, franchement noir brillant en dessous, avec

la poitrine densément revètue d’un très court duvet brun doré. Antennes et palpes roux, ainsi que les franges de poils des tarses. Tête lisse, avec quatre fossettes ponctuées, deux contre le bord interne des yeux et deux plus longues, obliques, en avant des premières. Corselet lisse, avec un espace grossièrement ponctué près de chaque bord latéral et, sur le disque, deux impressions ponctuées un peu en arrière du bord antérieur et deux points à la base en avant des côtés de l’écusson. Écusson trian- gulaire, lisse, très grand. Élytres terminées à l’angle sutural par une petite épine, plus forte chez les mâles; elles sont marquées de fines stries géminées, se prononçant davantage vers le sommet; l’intervalle entre les stries d’un même couple marqué d’une ligne de points. Le centre du sternum, relevé dans toute sa longueur en une forte arèête aplatie au sommet et se terminant en arrière des cuisses postérieures par une très longue et très forte pointe. Le centre de tous les segments abdominaux relevé en une carène longitudinale. Chez le mâle, le 5e article des tarses antérieurs dilaté en une forte palette triangulaire, et la partie antérieure de l’arête sternale creusée en une fossette allongée, plus forte que chez la femelle. Ostende, Blankenberghe, Heyst, Grammont.

(A suivre).

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NOTE SUR LE DOSAGE

des matières albuminoïdes dans les liquides séreux

PAR MM. LAMBLING et DEROIDE

Nous avons été conduits, au cours de l'analyse d’une série de liquides provenant de ponctions abdominales ou pleurétiques, à comparer entre elles quelques-unes des méthodes généralement em- ployées pour le dosage des matières albuminoïdes.

En ce qui concerne d’abord les méthodes par pesée, nous ne pouvons que signaler une fois de plus les mécomptes auxquels expose parfois le procédé classique de ScHerErR (1) (coagulation de l’albumine par la chaleur en présence d’une petite quantité d’acide acétique). Il arrive, en effet, que si l’on n’est pas tombé sur les proportions convenables d'acide acétique, la coagulation se fait mal, et il est impossible d'obtenir un liquide filtré limpide. En outre, la coagulation de l’albumine n’est pas toujours complète dans ces condi- tions, comme il est facile de le démontrer en ajoutant au liquide filtré quelques gouttes d’une solution de tannin. Nous nous sommes, au contraire, très bien trouvés du procédé à l'alcool de Scaminr et Puzs (2), procédé très fidèle, d’une exécution facile, et qui n’a que ce seul inconvénient d’être un peu coûteux. Voici comment on opère :

Cinq à vingt centimètres cubes du liquide albumineux, très légè- rement acidulés par de l’acide acétique, sont additionnés d’un volume d'alcool fort tel que le mélange contienne 70 °/, d'alcool absolu. Le liquide est porté à l’ébullition, et le précipité qui s’est formé, recueilli sur un filtre taré, est lavé avec de l'alcool à 700; 150 à 200cc suffi- sent en général. Finalement on lave à l’éther et on dessèche à 1200. On défalque le poids des cendres déterminé par incinération. Puzs a montré que ces cendres représentent la totalité des sels insolubles contenus dans le liquide primitif et que les sels solubles passent

(1) Horpe-SEyLer : Traité d'analyse appliquée à la physiologie, ete….., traduit par Schlagdenhauffen. Paris, 1377, p. 387. (2) J. Puzs : Pflüger’s Arch., t. XIII, 1876.

MED EE entièrement dans le filtrat, à la condition d'employer toujours, pour opérer les lavages, de l'alcool à 70°, Nous ne pouvons que confirmer les résultats de PuLs en ce qui concerne l'exactitude de ce procédé. L'erreur a oscillé entre 0 gr. 20 et 0 gr. 50 pour 100 gr. d’albumine, en opérant sur 5 à 20 centimètres cubes de liquide à 2—7°/, d’albumine.

Nous avons étudié en même temps deux procédés de dosage approxi- matif. Le premier consiste à étendre le liquide albumineux de quantités connues d’eau jusqu’à ce que le liquide ne donne plus, au contact de l'acide nitrique, d’anneau laiteux appréciable. En général, on détermine le degré de dilution pour lequel l’anneau laïi- teux n'apparaît distinctement qu'entre la deuxième et la troisième minute. Ce procédé, étudié par un grand nombre de chimistes et notamment par Muscuzus (1), a été récemment repris par BRANDBERG (2) sous la direction de HamMaRrsTEN. Nous nous sommes assurés qu’il présente des avantages dans l’analyse sommaire des urines albumi- neuses. Mais pour ce qui concerne l'examen des liquides séreux, il est inférieur à celui de Reuss (3) dont nous nous sommes principa- lement occupés. Par lexamen d’un grand nombre de liquides séreux {exsudats et transsudats), R£euss a montré que la variation de densité de ces liquides tient presqu’uniquement aux variations de la proportion d’albumine. Les autres matériaux solides et princi- palement les sels ne subissent que des oscillations très faibles. Reuss à résumé ses résultats par la formule empirique que voici:

Q “+ (D 41000) 2,8

= 8 dans laquelle Q désigne le poids d’albumine pour 100€ du liquide et D la densité du liquide à 15°.

Ce procédé empirique n’a pas rencontré grand crédit jusqu'à présent. Nous avons pu constater cependant, contrairement à notre attente, qu’il donne des résultats d’une précision très suflisante. Voici quelques exemples de déterminations comparées qui ont porté, les sept premières sur des liquides séreux extraits par ponction de la cavité abdominale (et non spontanément coagulables), les trois sui- vants sur du sérum de sang de cheval, les deux derniers enfin sur des exsudats pleurétiques qui se sont spontanément coagulés quelques

(1) Muscuzus : Gazette médicale de Strasbourg, 1880, p. 68, (2) BranpgerG : Maly’s Jahresb., t. X, p. 265. (3) Reuss : Deutsch. Arch. f. klin, Med., t. XXVIII, p. 317.

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heures après l’extraction. Les densités ont été prises au picnomètre de SPRENGEL à la température de 15°.

PROCÉDÉ A L'ALCOOL D Q L65 % 1020,5 ES9 % 1/90 1022,0 5,45 3,71 1017,1 3,61 5:59 1023,0 5,82 5,38 1021,8 5,37 3,88 1017,8 3,87 4,6% 1019,8 4,62 7,24 1026,5 7,14 8,23 1029,1 8,11 7,02 1026,5 7,14 4,71 1020,1 4,74

On voit que les écarts observés sont extrêmement faibles. D'autre part, il n’est pas nécsssaire de déterminer la densité au picnomètre. Un bon densimètre (1), donnant des résultats exacts à une demi- unité près, c’est-à-dire permettant de distinguer une densité 1020 d'une densité 1020,5, fournira des resultats très suffisants pour les besoins de la clinique, à la condition toutefois que les observations soient faites à la température de 15°.

(1) Les lectures sont beaucoup plus commodes et plus exactes si l’on veut faire usage de deux densimètres à tige assez longue, allant l'un de 1000 à 1020, l’autre de 1020 à 1040.

ACARIENS OBSERVÉS EN FRANCE (PREMIÈRE LISTE)

PAR R. MONIEZ

Professeur à la Faculté de Médecine de Lille.

L'étude des Acariens a été généralement fort négligée en France, alors que, à l’étranger et en Italie tout particulièrement, elle a été poussée fort loin. Les espèces dont nous donnons la liste ont été récoltées pour ainsi dire par hasard, en chassant des Thysanoures et nous n’en avons fait l’objet d'aucune recherche suivie, néanmoins nous avons pu trouver dans ces conditions des espèces fort curieuses, dont plusieurs sont nou- velles, ou n'avaient encore été vues qu'une fois : ces résultats devraient bien inciter à la recherche des Acariens les naturalistes de notre pays. Ce sont, au reste, de bien intéressants animaux et qui mériteraient toute leur attention par leurs mœurs et l’extrème diversité de leurs caractères autant que par les phénomènes curieux de polymorphisme, de parthé- nogénèse, etc., qui ont été observés sur beaucoup d’entr’eux et que l’on retrouverait sans doute sur un très grand nombre : il y a tout un monde bien peu connu encore! Il serait aussi fort intéressant d'étudier leur répartition géographique dans ses grandes lignes : il semble que pour la plupart des espèces qui vivent dans des conditions ordinaires, il en soit de tous les petits Arthropodes terrestres comme des types de la faune d’eau douce, et qu'ils ont été, par des causes diverses, transportés à peu près partout; il n’en serait que plus intéressant de savoir pour quelles raisons certaines espèces sont limitées dans l’espace et c’est le

principal intérêt que présenteront les recherches fauniques sur ces

animaux.....

Nous avons marqué d’un * les espèces non signalées encore dans la faune française; il est entendu que nous ne citons ici que les espèces trouvées par nous-mêmes : nous n'avons pas jugé devoir donner le tableau de toutes les espèces rencontrées jusqu'ici en France, elles sont d’ailleurs assez peu nombreuses; trop peu de recherches ont été faites à ce sujet.

ORIBATINES

Oribata alata HermM. Indiqué en Alsace; sous les écorces et dans le bois vermoulu à forèt d'Hardelot (Pas-de-Calais).

O. setosa Kocx. Mousses de la dune de Condette (Pas-de-Calais) ; Environs de Lille.

O. punctata Nic. Commune : Lille ; forêt d'Hardelot.

O. humeralis HerM.— Indiqué en Alsace; commun au Portel (Pas-de- Calais) sous les pierres de la falaise.

O. ovalis Koca. Commun dans les bois de Satory d’après NicoLer; mousses humides dans la forêt d'Hardelot.

O. pyriformis Nic. Mousses humides de la forêt d'Hardelot.

0. globula Nic. D’après cet auteur, l'O. globula ne paraît pas très commun. Très abondant sous les pierres. J’ai cité l'O. globula dans mon travail sur les Acariens et Insectes des côtes du Boulonnais (Rev. biol. du N. de la France, 1890).

Cepheus tegeocranus HerM. Très commun partout dans les environs de Paris, dit Nicozer; il vit dans les mousses en Alsace d’après HERMANN. Nous l’avons récolté dans les fortifications de Lille, il est assez commun.

Oppia bipilis Herm. Avec l’espèce suivante dans les mousses et la forêt d’'Hardelot. Très commun partout, aux environs de Paris, “d’après NIcoLer.

Notaspis tibialis Nic. « Bois de Meudon » d’après Nicozer. Mousses dans la forêt d’Hardelot; août.

*N. pilosa Kocx. Rare en Angleterre (Michaël). Vallée du Cousin, près d’Avallon, cette espèce est commune sous les pierres.

Eremœus oblongus Kocn. Bois de Meudon, Ville d'Avray, Satory, Vincennes d’après Nrcozer; fortifications de Lille, dans les mousses.

Nothrus palustris Kocn. Très commun dans les bois de la Brêche (Nicozer); forêt d'Hardelot.

= He

N. sylvestris Nic. Bois d’Aulnay, environs de Sceaux, d’après NicoLer ; sous les pierres dans la vallée de Cousin, près d’Avallon.

N. horridus Herm. Mousses aux environs de Strasbourg (HERM.) ; très commun dans les mousses humides aux environs de Paris (Nic.); dans les mousses humides des fortifications de Lille.

N. bistriatus Nic. Sous les pierres, sur la falaise du Portel.

Damœus geniculatus Kocn. Très commun partout aux environs de Paris (Nicozer); forêt d’Hardelot, Mailly-la-Ville (Yonne); forêt de Phalempin (Nord).

*Nicoletiella cornuta Can. et F. En août, parmi les Sphaignes, dans la forêt d’Hardelot. On sait que le genre Nicoletiella, avec ses deux espèces, est des plus remarquables entre les Acariens, par suite des ‘aractères ambigus qu'il présente. Ces animaux n'avaient été trouvés jusqu'ici qu’en Italie et dans la forêt d’Epping, en Angleterre.

Hermannia picea Koca (H. crassipes Nic.). Très commune partout aux environs de Paris (Nic.). Je n’ai trouvé cette espèce qu’au Por He sous les pierres de la falaise.

Belba geniculata Lan. Nicorer indique cette espèce remarquable, comme très commune aux environs de Paris. Je l’ai rencontré sous les pierres, à Lille, au Portel et à Chaumont-en-Bassigny.

Hoplophora dasypus Duc. (H. nitens Nic.). Très commune dans les bois des environs de Paris d’après Nicozer ; DUGÈS en a trouvé un indi- vidu dans les Ardennes. Je ne l’ai rencontré jusqu'ici que dans les mousses, à la forêt d’Hardelot, La conformité dans la disposition de la carapace entre les Hoplophora et quelques formes voisines et celle que l’on observe chez les Marica (Hydrachnides), est bien remarquable et ne peut manquer de frapper l'observateur; ce n’est d’ailleurs qu'un terme des séries parallèles qu’il serait bien intéressant d'établir, entre les Acariens terrestres et ceux qui se sont adaptés à la vie aquatique.

GAMASINES

Holostaspis marginatus Herm. Très commun, bouses, fumiers, etc. Lille. Le Portel (— Gam. copromorqus MEGx. ).

2 on

*A. lonqulus BErL. Découvert récemment (1887), par BERLESE en Sicile, dans les mousses, elle est rare. Je l'ai trouvé dans le fumier, jardins de la Faculté de médecine de Lille, août.

Gamasus crassipes Lin. Espèce qui paraît très répandue. Lille, et tous les environs; Le Portel; Amiens, Chaumont, etc. (— Gam. fungorum MÉGN. ).

*G. magnus Kram. -- Sous les pierres; Le Portel, Lille. G. fucorum (— G. horticola MÉGn.). Cette espèce très commune

partout et dans les conditions les plus diverses, vit aussi au bord de la mer. Nous en avons longuement parlé dans nos Acariens et Insectes marins des côtes du Boulonnais (loc. cit. p. 4, 1890).

*G. rubescens CANESTR. J'ai trouvé cette espèce, récemment décrite par CANEsrriINI, dans un tas de fumier à Lille.

*G. littoralis CAN. Je me suis longuement étendu sur cette espèce dans mes Acariens et Insectes marins des côtes du Boulonnais (loc. ci D A1.)

*Gamasus calcaratus Kocn. Çà et à Lille, sous les pierres ; peu commun ; Le Portel.

G. pulchellus BerL. Correspond exactement à la diagnose de l’auteur italien, à la différence que les rares soies qui se trouvent sur la carapace sont courtes. D’après BerLese, le G. pulchellus serait une nymphe hébontomorphe du G. calcaratus. Nous l’avons trouvé au Portel et à Mailly (Yonne), sous les pierres ; assez commun dans cette dernière localité.

*G. furcatus CAN. Espèce décrite, il y a peu d'années, par CANES- TRINI, qui la trouvait dans le Trentin et en Vénitie, dans du fumier ; jardins de la Faculté de médecine.

*G. nemorensis Kocx var. cervus KR. Sous les feuilles mortes, jar- dins de la Faculté ; juillet.

*Sejus hirsutus Kocn. Sous les feuilles mortes; jardin de la Faculté ; août.

*Hypoaspis pectinifer CAN. Décrit pour la première fois par G. CANES-

Z'dR DE

TRINI, qui la trouvait en Italie et en Tunisie ; jardins de la Faculté de médecine ; août.

*Iphis bombicolens CAN. Se trouve sur les Bourdons, au milieu des Hypopes du Gamasus fucorum et du Disparipes Bombi, mais pas abon- damment ; août. N'a encore été indiqué que par G. CANESTRINI.

*Lœlaps tumidulus Kocn. Dans les mousses à Lille ; août.

*L, claviger BerL. BerLEsE le donne comme vivant dans les mousses en Italie ; je l’ai trouvé à Lille, dans du fumier ; on ne l’a pas encore indiqué ailleurs.

*Zercon marinus Brapy, Mz. J'ai signalé les particularités intéres- santes que présente cette espèce dans mes Acariens et Insectes marins des côtes du Boulonnais.

*Epicrius glaber BerL. Cette espèce, d’après BERLESE, est assez rare dans le Trentin et la Vénétie, elle vit dans les mousses, j’en ai récolté quatre individus dans une bouse de vache au Portel (P.-de-C.).

*Uropoda lamellosa Can. et Berz. Cette espèce n'avait été signalée jusqu'ici que dans le Trentin; je l’ai trouvée sous les pierres de la falaise du Portel. +

U. orchestiidarum Barr. Cette espèce découverte par TH. BarRois à Groffliers (Pas-de-Calais) sur les Orchesties, qui la portent tant que dure son état larvaire, a ét5 trouvée à l’état parfait par CHEVREUX, sous les pierres de la plage du Croisic. Le Portel (larvaire).

TROMBIDINES

Trombidium bicolor HEerm. On le trouve dans les jardins, dit HERMANN, mais rarement. Je l’ai récolté sous les pierres de la falaise du Portel en août.

*T. pusillum Her. Un individu, dans l'herbe, à Chinon ; figuré par HERMANN sans aucune indication.

T. holosericeum L. À Lille; fortifications.

T. phalangii De Geer. Très commun à Lille.

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29

RHYNCHOLOPHINES

Rhyncholophus cinereus Duc. Fort commun pendant l'été, dit Ducës, aux environs de Montpellier. Je l’ai trouvé à Lille dans les mousses des fortifications et je l’ai rencontré au Portel, sur la falaise ; M. DocLFus m'en a remis un individu pris dans les dunes de Cabourg (Calvados).

*Rhyncholophus opilionoides Kocx. J'ai trouvé- cette espèce sous les pierres, dans un lieu sec, à Chaumont-en-Bassigny. BERLESE, de même que CanEsrRinr, donnent cette espèce de Kocx comme synonyme de Rhynchol. phalangisoides De G&er.

R. miniatus (HerMm.) Berz. D'’Alsace « se trouve, mais rarement, dans le fatras des inondations », dit HERMANN. Dans l'herbe des fortifications de Lille; j'ai trouvé aussi dans la même localité le Rh. rhopalicus de Kocu, qui serait la forme jeune du À. miniatus.

R. rubipes Trouess. Décrit par M. TrouessarT; je me suis déjà occupé de cette espèce dans mes Acariens et Insectes marins des côtes du

Boulonnais, p. 21.

R. quisquiliarum HEerx.— Se trouve, d’après HERMANN, dans les mêmes conditions que le Rh. miniatus. Je l'ai récolté parmi les mousses, dans la forêt d'Hardelot.

R. squammatus (HerM.). BERL. A Grofiliers (Pas-de-Calais), dans l'herbe. ERYTHRŒINES Actineda vitis Scar. Cette espèce observée en Alsace par HERMANN,

trouvée dans les départements de l’Ain et des Ardennes par DuGés, est citée par TRouEssART comme provenant de Wimereux (Pas-de- Calais) et du département de Maine-et-Loire. Je l’ai récoltée à Chinon ; elle est commune à Lille et abonde en particulier dans les jardins de la Faculté de médecine, en automne; je l’ai aussi récoltée en divers autres points du département du Nord.

*Geckobia Latasti MÉGN. Cette espèce, qui vit en parasite sur les Geckos, a été observée d’abord à Alger; BERLESE l’a retrouvée en

x

Sicile : d’après cet auteur et contrairement à ce que l’on avait

ei)

supposé d’abord, les larves vivent également en parasites sur les Geckos. M. le Dr DELPLANQUE nous à remis une douzaine d'individus de cette espèce qu’il avait récoltés à Villefranche (Alpes-Maritimes) sur le Platydactylus facetanus.

CHEY LETINES Cheyletus eruditus Scar. Communs dans le vieux foin à Lille et dans les magasins de tabac. Cheyletus venustissimus Koca. Se trouve dans le foin avec le pré-

cédent; se rencontre aussi dans les magasins de tabac, il est infiniment moins commun que le Ch. eruditus.

BDELLINES Bdella vulgaris HerM. Très commune et depuis longtemps signalée en France. *B. vulgaris var. littoralis Mz. Voir R. Moniez : Acariens et

Insectes marins du Boulonnais, p. 21.

*B. longirostris HEerm. Gervais la mentionne comme « espèce d'Allemagne » sous le nom de Zd. ornata; pour Herman, elle n’est pas commune. Nous avons rencontré très communément cette espèce à Lille et dans les environs, dans le Pas-de-Calais (Le Portel), la Somme (Cayeux), l'Aisne (Coucy), la Haute-Marne (Chaumont), l’Yonne (Avallon),

*Bdella sylvatica Kr. Cette espèce, très nettement caractérisée, n'avait pas été revue depuis Kramer; elle n’est pas rare dans les mousses des fortifications de Lille (septembre).

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*Eupalus croceus Koca. Forèt de Phalempin, sur un tronc d'arbre; un seul individu.

EUPODINES

Linopodes motatorius L. (Trombidium longipes de WMerm.). Très commun partout, « vit entre les mousses » HERM.

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#*Nôrneria terricola KR. (1). Commune à Lille dans les mousses des fortifications et dans les jardins.

N. halophila LaB. Décrite pour la première fois par LABOULBÈNE qui l’avait reçue de Brest. Nous renvoyons pour l’histoire de cette espèce, au mémoire précité p. 24. Le N. halophila est commun sur les côtes du Boulonnais.

*Eupodes variegatus Kocx. Très commun à Lille sous les pierres, les feuilles mortes, etc.

*Penthaleus ovatus Kocx. Un seul individu dans les mousses des fortifications de Lille.

Ereynetes limacum Scar. N'est pas rare sur les Limaces des caves.

Tydeus foliorum Scar. Indiqué par HERMANN, sur les fleurs, dans le jardin botanique de Strasbourg ; n’est pas rare sur les feuilles des arbres ; trouvé aussi dans le foin, à Lille.

TARSONEMINES

Pediculoides ventricosus Newr.— Feu le D' BERTHERAND à soumis, à mon examen, de nombreux individus jeunes de cette espèce qui s'attaque à l'Homme et a fait le sujet d’un travail de ce médecin distingué : Les éruptions cutanées et La poussière des graines de céréales (Journal de médecine et de pharmacie de l’Algérie, mai 1888, p. 103).

*Disparipes bombi Mica. N'est pas bien rare à Lille sur les Bourdons de diverses espèces.

TYROGLYPHINES

Glycyphaqus spinipes Kocx. Très commun dans le vieux foin, dans les magasins de blé, les magasins de tabac. Il était aussi très abondant sur des emplâtres de cantharides que m’a remis M. le pharmacien militaire en chef DEeBray (Lille).

G. domesticus DE GEER. Egalement très commun. G. plumiger K. Dans le vieux foin à Lille, juillet.

(1) Voir R. Moniez : Acariens et Insectes marins des côtes du Boulonnais, p. 25.

sg RS

Carpoglyphus passularum RoBin (Phycobius anonymus Can., Trichodactylus anonymus BERLESE, etc.). Je l’ai trouvé sur des figues sèches, sur le glucose du commerce et aussi, mais rarement, sur du fromage (fromage de Septmoncel). Il est curieux de constater que le mémoire dans lequel Rogin à étudié cet animal, a échappé aux acarinologues.

Aleurobius farinæ De GEER.— Extrèmement fréquent; magasins de tabac, de houblon, etc. ; dans la farine, sur les fromages secs, etc.

Tyroglyphus siro Linx. Beaucoup moins commun que le précédent, avec lequel il est souvent confondu. Je ne l'ai trouvé qu’une fois, à Lille, sur du fromage de Chester.

Tyroglyphus longior GEeRv. Sur les divers fromages.

Tyroglyphus ovatus Troup.— Trouvé dans la farine par TROUPEAU; je l’ai souvent rencontré sur du fromage de Hollande de différentes prove- nances, au milieu de Tyr. farinæ. Le mémoire TRouPEAu décrit cet

animal a échappé à tous les acarinologues, qui d’ailleurs ne paraissent pas avoir retrouvé cette espèce.

*Tyroglyphus agilis G. CAN. Sur des pommes de terre gâtées à Lille.

Tyroglyphus entomophagus LaB. Se trouve d'habitude dans la collec- tion d’Insectes ; il déterminerait l’affection appelée vanillisme. Nous l’avons observé en abondance sur le safran conservé à la phar- macie militaire à Lille.

Rhizoglyphus spinitarsus Herm. N'est pas rare sur les racines pourries. *Ilistiostoma fimetarium Cx et BerL. Dans des bouses de vache au

Portel ; août ; n’a été indiqué jusqu'ici qu’en Italie. TETRANYCHINES

Tetranychus telarius Dur. Commun à Lille.

» russeolus Kocn. Jardins de la Faculté; septembre. |

x

*Bryobia prætiosa Kocn. Commun à Lille, sous les pierres un peu humides. Je reviendrai sous peu sur le genre Bryobia.

#*Caligonus scapularis K. Je n'ai encore trouvé cetle espèce qu'une fois, dans une bouse de vache à Ambleteuse.

M: à QE

HYDRACHNINES

En collaboration avec mon ami TH. Barrois, j'ai publié un Cataloque des Hydrachnides recueillies dans le Nord de la France, avec des notes critiques et la description d'espèces nouvelles (Lille 1887). 72 espèces sont indiquées dans ce travail. La plupart n'avaient pas encore été signalées en France. Toutes ces espèces vivent dans l’eau douce. J’ai fait connaître différentes formes marines dans d’autres publications.

*Nautarachna asperrimum nov. g. nov. sp. R. Montez, Note sur une Hydrachnide marine. Revue biol. du Nord de la France, t. 1 (1888).

R. Montrez : Note sur une Pontarachne de Banyuls-sur-Mer. Rev. biol. du u ) Lacazei MZ. | Nord de la France, t. 2 (1890)

*Pontarachna punctulum Fi. =

Je mentionne pour terminer un Halacaride que m'a remis M. le prof. HaLLez qui l'avait pêché au Portel, l’Halacarus spinifer Lonm.

GALLES OBSERVEES DANS LE NORD DE LA FRANCE

PAR LE D' H. FOCKEU

Préparateur d'histoire naturelle à la Faculté de Médecine de Lille.

(Supplément et additions aux deux premières listes) (4)

CHAMPIGNONS

URÉDINÉES

Puccinia asteris DuBY

Une Puccinie détermine à la face inférieure des feuilles de l’Aster tripolium de petites pustules brunâtres, de 4 à 2 milim. de diamètre, et très peu saillantes. Cette production me semble analogue à celle qui a été signalée par Dugy sur différentes espèces d’Aster (notamment sur l’A. alpinus et VA. salignus), et que cet auteur attribue au Puccinia asteris Dugy.

Cette mycocécidie est assez commune à Grofiliers.

Uromyces dactylis OTTH.

Excroissance jaunâtre, de forme allongée, à surface rugueuse, située sur le pétiole ou à la base du limbe des Ranunculus acris, repens et bulbosus. On observe en ce point une hypertrophie très manifeste du parenchyme au sein duquel sont implantés les appareils reproducteurs du champignon :la phase uwredo est connue sur Poa nemoralis, Dactylis glomerata et quelques autres Graminées.

Mycocécidie très commune dans notre région (Armentières).

(1) Voir : Première liste des Galles observées dans le Nord de la France par H. Focxec. Revue biologique du Nord de. la France, 1re année 1889, n°: 3, 4 et 5. Deuxième liste des Gallles observées dans le Nord de la France par H. Focxeu. Ibid., année, no* 2 et 6.

RSS

LEMEC Ta Puccinia coronata CoRDA

La phase uredo de ce champignon se développe sur plusieurs Grami- nées (Bromus mollis L., Holcus lanatus L., Alopecurus pratensis L., Avena sativa L., etc.), mais n’y détermine pas de galle, tandis que la phase æcidium (Æcidium Rhamni Pers.) produit une hypertrophie du parenchyme qui se traduit extérieurement par une excroissance irrégu- lière, d’un beau jaune orangé très vif, à surface rugueuse et située sur le pétiole ou le limbe des feuilles et sur les rameaux des Rhamnus cathartica et frangqula.

J’ai observé cette Mycocédie au bois d’Ohlain (Pas-de-Calais) et dans la forêt de Mormal (Nord).

Puecinia caricis SCHUM.

Galle en forme de bourse, saïillante à la face supérieure des feuilles de l’Ortie dioïque, et s’ouvrant largement à la partie inférieure : elle est irrégulièrement bosselée et de coloration jaune pâle, elle ressemble par sa forme à la galle du Pachypapa marsupialis Kocu des feuilles du Peuplier.

Les œcidium et les spermogonies du Puccinia caricis Scaum. se déve- loppent dans le parenchyme hypertrophié. La phase wredo vit d’après SCHROETER Sur quelques espèces de Carex; elle n’y détermine pas de galle.

Cette mycocécidie que j'ai dèjà signalée en Auvergne (1) s’observe assez fréquemment dans notre région, je l’ai surtout trouvée en grande abondance à La Chapelle d’Armentières (Nord).

Gymnosporangium fuscum D. cC.

J’ai observé cette mycocécidie sur le Juniperus communis d’une facon sporadique dans notre région et surtout à Vizernes (Pas-de-Calais). Elle consiste en une hypertrophie des rameaux aux endroits se développent les téleutospores du champignon.

La phase œcidiale correspondante porte le nom de :

“Roestelia cancellata REBENT et détermine sur les feuilles de Pyrus- communis des pustules arrondies ou irrégulières, longues de 1 centimètre, de couleur jaune orangé, faisant surtout saillie à la face supérieure et sur

(1) H. Focer, Note sur quelques galles observées en Auvergne. Revue biologique du Nord de la France, {"° année 1889, No 11.

DA ES

lesquelles apparaissent à la fin de Juillet les spermogonies insérées sur la face inférieure de la feuille.

J’ai trouvé cette mycocécidie du Poirier dans plusieurs jardins des environs de Lille et à Groffliers.

Æcidium elatinum DE BaARy.

Ce champignon produit sur les rameaux des Pins des tumeurs globu- leuses, chancriformes, d’où s'échappent des branches rabougries et qu’on appelle vulgairement « balais de sorcières ». Tout le monde connaît ces difformités bizarres qu’on pourrait prendre de loin pour des touftes de Gui : elles sont assez communes dans tous les bois de notre région : j'en ai observé une notamment dans la forêt de Mormal qui avait la grosseur d’une tête humaine.

HYMÉNOMYCÈTES

Exobasidium Rhododendri WoRoN.

La galle produite par ce champignon est appelée en Suisse, elle est très commune « Alpenrosenapfel. » Elle peut, en effet, atteindre la grosseur d'une pomme dont elle a du reste la consistance ; sa surface est mamelonnée, glabre, et sa coloration d’un vert très pâle. On la trouve dans cette région à la face inférieure des feuilles du Rhododendron ferru- gineum, arbuste commun sur les coteaux alpestres. J’ai observé cette même mycocécidie, dans le Jardin botanique de la ville de Lille, sur les feuilles d’un ARhododendron davouricum, plante originaire des plateaux de l’Altaï; j'ai constaté, de plus, que les Rh. ferrugineum et hirsutum voisins de la touffe infestée étaient complètement indemnes; il est intéressant de signaler l’Exobasidium Rhododendri comme parasite (accidentel peut-être) du Rhododendron davouricum.

DISCOMYCÈTES

Exoascus bullatus Fucx.

Ce champignon produit sur les feuilles du Poirier (Pyrus communis.) et du Cratæqus oxyacantha des boursoufflures irrégulières, saillantes à la face supérieure et de coloration jaune pâle, qui présentent plus tard, vers la face inférieure, un revêtement poudreux. J'ai récolté assez fré-

PRET LS

quemment ce galloïde dans les jardins de notre région : il ne porte, du reste, aucun préjudice bien grave aux arbres fruitiers. Le même champi- gnon détermine sur les rameaux du Cratæqus oxyacantha des tumeurs slobuleuses comparables aux « balais de sorcières » des Pins. (Bavay. Forêt de Mormal). Exoasceus betulæ FUCK.

Ampoules saillantes à la face supérieure des feuilles du Betula alba.

Galloïde assez commun. Emmerin, Condé.

Exoaseus cœrulescens SAD.

Ce champignon produit sur les feuilles de Chène des ampoules ana- logues aux précédentes, saillantes également à la face supérieure et occupant parfois toute une moitié du limbe. Galloïde disséminé sporadi- quement dans presque tous nos bois.

Exoaseus ulmi Fucx.

Elevures analogues aux précédentes à la face supérieure des feuilles de l’Orme champêtre (Ulmus campestris) avec décoloration du parenchyme. Galloïde très commun.

Exoascus epiphyllus SAp.

Plissements irréguliers, faisant surtout saillie à la face supérieure des feuilles de l’Alnus incana, avec décoloration par place.

Très commun.

Exoasceus deformans Fux.

Ce champignon produit sur les feuilles de Pècher une déformation que nos horticulteurs désignent sous le nom de « Cloque du Pêcher ». C’est un galloïde qui apparaît au printemps et consiste en boursoufflures irrégu- lières surtout saillantes et la face supérieure, tandis que l’épiderme infé- rieur se couvre à ce moment d’une pruine blanchâtre. Cette maladie n'affaiblit pas beaucoup les arbres fruitiers.

Observé dans les jardins de Saint-Maurice (Lille) et à Groffliers.

INSECTES COLÉOPTÈRES

Ceutorhynchus contractus ScH.

J’ai déjà signalé la galle produite par ce Coléoptère sur le Sinapis arvensis, J'ai observé dernièrement des productions analogues que je

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crois déterminées par le mème insecte sur le Myagrum perfoliatum (Lille. Jardin botanique de la Faculté de médecine).

J’ai trouvé également une galle de Coléoptère sur le Cakile maritima (Groffliers, dunes de l'embouchure de l’Authie).

HYMÉNOPTÈRES

Spathegaster Taschenbergi ScuLrpL. forme sexuée corres- pondant à la forme parthénogénétique Dryophanta scutellaris (D. foli). Très petite galle ovoïde, de 2 à 3 millim. de longueur, et terminée par une pointe mousse. De couleur violette et recouverte d’un fin duvet blan- châtre, cette galle est insérée sur les jeunes rameaux des Quercus pedun- culata et sessiliflora. Je l'ai trouvée pendant le mois de mai à Lille (Bois de la Deüle) à Emmerin et à Ohlain (Pas-de-Calais).

? Chalcidide.,

J'ai récolté à Grofiliers, pendant le mois d’août 1889, sur la Petite Cen- taurée (Erythræa centaurium PErs.), des galles que j'ai retrouvées cette année au même endroit et en assez petit nombre. Ces galles sont hémis- phériques, de 3 à 4mm de diamètre, insérées vers la base de la tige et sans coloration spéciale. J’en ai retiré de petits hyménoptères dont quelques- uns encore renfermés dans un cocon brunâtre et que je crois pouvoir rapporter à la famille des Chalcididæ.

LEPIDOPTÈRES

r'eleia sp.

J'ai observé sur la tige des Epilobium hirsutum et montanum des renfle- ments ou nodosités galliformes, hémiphériques, de la grosseur d’un petit pois, situées surtout un peu au dessous des régions nodales ou à la base des pétioles et présentant, à leur partie inférieure, un orifice fermé par un petit bouchon blanchâtre. Vient-on à ouvrir ces galles, on y trouve un petit cocon dont l’extrémité fait saillie par l’orifice signalé et à l’intérieur duquel vit un élégant microlépidoptère dont l’espèce m'est encore inconnue. Galles communes à Lille, Arras, Groffliers.

HÉMIPTÈRES

Schizoneura lanigera HAUSM.

Ce puceron parfois si commun sur les arbres fruitiers de notre région, détermine par ses succions répétées une hypertrophie verruqueuse des

mnt et pos.“

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rameaux des Pommiers (Pyrus malus. L.) et de différentes espèces du genre Pyrus. Psylla buxi L.

J’ai trouvé au jardin botanique de la ville de Lille sur le Buxus pyra- midalis L. le galloïde en forme de rosette que j'avais déjà signalé dans notre région à l'extrémité des rameaux des Burus communis et semper- virens L.

Aphis gallarum KALTB.

Ce puceron détermine un enroulement et une coloration rouge des feuilles qui terminent l’axe de l’Artemisia vulgaris. L. Galloïde assez commun à Grofiliers.

DIPTÈRES

Lasioptera rubi HEEG.

Tumeurs ligneuses, glabres, à surface irrégulière, situées sur les rameaux de différentes espèces de Rubus et toujours unilatérales. Elles semblent faire hernie à travers l’écorce qui se fendille longi- tudinalement à ce niveau : elles peuvent atteindre jusqu'à 3 et 4 centimètres de longueur et sont pluriloculaires.

Communes à Phalempin et dans presque tous nos bois.

Cecidomyia saliciperda Dur.

Cette Cecidomyie dépose ses œufs en grande quantité dans l'écorce du Salix fragilis et détermine en ce point, sur une longueur de quelques centimètres, un épaisisssement annulaire, verruqueux, qui se creuse plus tard d’une infinité de trous après la sortie des insectes.

Emmerin, Bois de Raismes, Douai.

Cecidomyia terminalis Lw.

Galloïde fusiforme affectant les feuilles terminales du Salix fragilis. Cassel.

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TABLE ALPHABÉTIQUE

DES PLANTES CITÉES

avec le nom des Champignons et Insectes gallicoles trouvés sur chacune d'elles.

Alnus incuna (Anime blanc) : 52.7. CCR AC: Exoascus epiphyllus.

Artemisia vulgaris (Armoise commune). . . . . . . Aphis gallarum.

ASCOT NID OMS RS RM MEME Er ee Puccinia asteris.

BeLUlaalbTABouleAu DANCE RME AE TRIER Exoascus betulæ.

Buœus pyramidalis (Buis pyramidal). . . . . nt APSyIla/buxti.

Cole emaniimanC marino) ee METRE ?

Cralægus oxyacantha (Aubépine épineuse). . . . . Exoascus bullatus.

Epilobium hursutum (Epilobe hérissé) . . . . . . |

Les Teleia sp.

Epilobium montanum (Epilobe des montagnes) . . .

Erylhraea centaurium (Petite centaurée) . . . . . ? Chalcidide.

Juniperus communis (Genévrier commun). . . . . . Gymnosporangium fuscum.

Myagrum perfoliatum (Neslie paniculée). . . . . . Ceuthorhynchus contractus?

PÉrTSGUUULIQnIsBeCheEr) EME RENE EU Exoascus deformans.

PANUE: (ÉRS NRA UE Re ET ner 7 NS PET ARE EN DE Le Æcidium elatinum.

PUrUS COMMUNES APOITIOr) 45.) ee EUROS ee EN EE Exoascus bullatus.

Pyrus malus (Pommier)... eee ren le Schizoneura lanigera.

Quercus (ORETEN) A VAR Mie, SAIT MER LT ALES { Ex0B$ CH onu ISARBRES : Spathegaster Taschenbergi.

Ranunculus bulbosus (Renoncule bulbeuse). . . . . } : Uromyces dactylis.

Ranunculus repens (Renoncule rampante) . . . . .

Rhamnus cathartica. (Nerprun purgatif) . . . . . . PA

Rhamnus frangula (Nerprun bourdaine) . . . . . . ir en

Rhododendron davouricum (Rosage de la Dayourie). Exobasidium rhododendri.

RUDUS (BONES ST AE) 27e CE LS AMEL EE EE Lasioptera rubi.

Salix fragilis (Sanlo fragile). + + . . « . :. .., LLtrRUS Meme

Ulmus camyestris (Orme champêtre). . . . . . . . Exoascus ulmi.

Urtica dioica (Ortio dioïque). . . . . AS TOR ONCUE Puccinia caricis.

58902 LILLE, LE BIGOT FRÈRES. Le Gérant, Tu. BARROIS

ANNÉE 1890. No 2. 4er NOVEMBRE.

REVUE BIOLOGIQUE

DU NORD DE LA FRANCE

Paraissant le de chaque mois

Sur-une espèce nouvelle de Polystomien du genre /2C20CO[{YIE Dress.

PAR G. SAINT REMY.

Docteur ès-sciences, Préparateur à la Faculté des Sciences de Nancy.

Durant un séjour que nous venons de faire au laboratoire de Zoologie expérimentale de Roscoff M. de Lacaze-DUTHIERS avait bien voulu nous accorder une hospitalité bienveillante dont nous sommes heureux de pouvoir le remercier ici, nous avons fait quelques recherches, encore incomplètes, sur la faune des Trématodes de cette région : la présente note a simplement pour but de faire connaître une nouvelle espèce de Polystomien appartenant au genre Onchocotyle Dies.

Ce genre est caractérisé par un corps grêle et allongé, terminé en arrière par un plateau ou disque fixateur qui porte six ventouses profondes, armées chacune d’un fort crochet, et un petit appendice très mobile. On admet jusqu'ici quatre espèces (2) dont on trouvera les caractères détaillés dans OLsson, Bidrag till Skandinaviens Helmin-

(1) Recherches faites au laboratoire de zoologie de la Faculté des Sciences de Nancy, dirigé par M. le Professeur FRIANT.

(2) Lisrow (Compendium der Helminthologie, p. 282) indique encore une autre espèce sous le nom de (0. Scymni ainosi WaAGENER, mais rien dans le texte de WaAGENER ne l'y autorise : cet auteur ditsimplement dans une note qu’une certaine particularité anatomique de Dactylogyrus existe aussi chez des Tristomum et chez Polystoma borealis V. BEN., et qu'il l’a retrouvée « chez un nouveau Polystoma des branchies de Scymnus ainosus », sur lequel il ne donne aucune autre indication.

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thenfauna, 1 (Kongl. Svenska Vet. - Akad. Handlingar, XIV, 1875-6) et sommairement reproduits par E. O. TascaeNBEeRG dans ses Weitere Beiträge zur Kenntniss ectoparasitischer mariner Trematoden, 1879, p. 5. Ces espèces sont les suivantes :

1. O. appendiculata Kuax, vivant sur les branchies de Scyllium catulus, Mustelus vulgaris, M. laevis, Galeus canis, Raja batis, observé également sur Hexanchus qgriseus par TaAscHENBERG (Naples), et que nous avons aussi trouvé à plusieurs reprises sur Acanthias vulgaris (Roscoff), mais chaque fois en très petit nombre (1-2 exemplaires), ce qui nous paraît indiquer qu'il s’agit d’un habitat accidentel.

2, O. borealis P.-J VAN BEN., vivant sur les branchies de Scymnus borealis.

3. O. emarginata OLsson, vivant sur les branchies de Raja clavata.

4. O. abbreviata OLssoN, vivant sur les branchies de Acanthias vulgaris.

Nous y ajoutons une cinquième espèce désignée et caractérisée de la façon suivante (1) :

5. O. Prenanti n. sp. : Corps déprimé, allongé, présentant en avant un orifice buccal petit, en arrière un disque fixateur arrondi dans lequel le tube digestif se ramifie entre les ventouses disposées en cercle; appendice caudal bifide à son extrémité et armé de deux petits crochets au point il se divise. Longueur du corps : environ 9 mill. ; largeur : environ 1, 5 mill. Habitat : Branchies de Raja oxyrhynchus nous l’avons trouvé plusieurs fois en abondance aux mois de juillet et août.

Par la présence des deux petits crochets sur l’appendice caudal cette espèce s’écarte des trois dernières que nous avons indiquées et se rapproche de la première, O0. appendiculata, mais elle difière essentiellement de celle-ci par la disposition des ventouses et de la portion terminale du tube digestif. Dans O. appendiculata les ven- touses sont disposées en deux séries linéaires, parallèles, sur les côtés d’un plateau à peu près rectangulaire, tandis que dans notre espèce les ventouses sont disposées en cercle sur un disque arrondi. De plus, chez O0. appendiculata, la partie postérieure du tube digestif, résultant de la réunion des deux tractus latéraux, se divise en deux

(1) Nous dédions cette espèce à notre ami le PRENANT qui a publié des recherches d'Helminthologie.

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branches non ramifiées dont l’une se porte dans la partie ventrale du disque, l’autre dans la partie dorsale et de dans l’appendice, tandis que chez notre espèce la branche destinée spécialement au disque s’y divise en deux rameaux qui se subdivisent eux-mêmes dans les intervalles des ventouses. Enfin cet 0. se distingue encore de O. appendiculata par sa bouche plus petite que chez ce dernier,

O. Prenanti s’écarte des trois autres espèces par la présence des crochets sur son appendice caudal; de plus par divers autres caractères il se différencie de chacune d'elles. Chez O0. borealis, la bouche est grande et le plateau est rectangulaire comme chez O. appendiculata et non pas arrondi; chez O0. emarginata, l’appendice inerme n’est pas divisé à son extrémité; chez O. abbreviata, le disque fixateur est arrondi, mais la portion terminale de l'intestin, comme le texte d’OLsson l'indique et comme sa figure (27 A, loc. cit.) le montre, se divise en deux rameaux qui ne se subdivisent pas et se comportent comme chez 0. appendiculata.

Nous donnons pour terminer un tableau dichotomique qui permettra de déterminer plus facilement les diverses espèces du genre Onchocotyle. Nous sommes obligés d’attribuer plus d'importance à l’appendice caudal qu’au disque fixateur dont la forme est pourtant caracté- ristique, parce que l'espèce O0. emarginata a été créée par OLSssoN sur un exemplaire unique auquel manquait une partie du disque, dont par suite la forme n’est pas relatée.

rectangulaire ; ventou- ses disposées en deux | 0. appendiculata Kuuw. [. et armé; séries parallèles... | plateau fixateur arrondi; ventouses dis- hi . posées en cercle..... 0. Prenanti n. sp.

bifurqué ! rectangulaire; ventou- | ses disposées en deux | 0. borealis P. v. Ben. Appendice et inerme ; séries parallèles... ... caudal plateau fixateur

arrondi; ventouses dis-

posées en cercle O. abbreviata OLsson.

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DODDIURAUÉ ET INErME.- 2... 5: Me ..... | O0. emarginata OLssox.

PR AE

NOTES DE VOYAGE D'UN NATURALISTE

A LA MER MORTE

Par Théod. BARROIS

Professeur-agrégé à la Faculté de Médecine de Lille.

Au mois de mars de la présente aunée, Monsieur le Ministre de l’Instruction publique voulut bien me charger d’une mission scien- tifique à l'effet d'étudier la faune de la Syrie. Je me proposais surtout d'explorer les lacs du bassin du Jourdain, et en particulier les eaux de cette mystérieuse Mer Morte, objet de tant de fables et de légendes. Pour les anciens, on se le rappelle, l'immense crevasse au fond de laquelle se serait engloutie la Pentapole maudite était perpétuellement le siège d’émanations sulfureuses, de vapeurs empestées; tout être vivant fuyait avec horreur ces rives désolées, et si par hasard, quelque imprudent oiseau venait à s’aventurer à portée de ces miasmes méphitiques, il s’abimait aussitôt dans le gouffre mortel.

Depuis longtemps, les explorateurs sérieux ont fait bonne justice de ces fantastiques traditions; M. pe Sauccy et le professeur LOoRTET, entre autres, ont vu nager à la surface de la Mer Morte des bandes de Grèbes et de Canards; j'ai observé le même fait, et tué, en face même de Sodome (Djebel-Ousdoum), une Guignette (Totanus hypoleucos L.) qui courait le long de la rive.

Vers la fin du siècle dernier, quelques voyageurs prétendirent au contraire que les eaux du lac Asphaltite étaient peuplées ; c’est ainsi qu'HasseLqQuisTr aflirme que les Mollusques sont communs sur le rivage, et que, malgré le dire des Arabes, la Bahr Loût (Mer de Loth : c'est le nom que les Bédouins donnent à la Mer Morte) doit contenir des Poissons : « Cochleæ et Conchæ communes in ripis. Pisces nulli ex traditione Arabum, sed credibile inveniri, cum Cochleæ dentur (1). »

(1) FR. HasseLquisr : Reise nach Palästina in den Jahren 1749 bis 1752, ete..…., herausgegeben von CarL LiNNæÆus, p. 558, Rostock 1762.

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Ces prévisions furent confirmées par d'autres voyageurs, et le fait était de science courante, ainsi qu’en témoignent les lignes suivantes, extraites du grand ouvrage de ScaMarDA sur la répartition géogra- phique des animaux : « Dans les eaux de la Mer Morte, dont le poids spécifique atteint 1,21, vivent néanmoins le Sarqus Salviani, le Melanopsis costata et quelques autres Mollusques (1). »

Il est réellement bien établi qu’on voit échouer parfois sur les rivages de la Mer Morte de nombreux Poissons morts, et des coquilles de différents Mollusques, Gastéropodes et Lamellibranches. Mais ces animaux ne proviennent point de la mer elle-même, ainsi qu'en ont témoigné tous les naturalistes qui, dans ces dernières années, ont étudié ce mystérieux bassin, entre autres M. LARTET, attaché à l’expédition du duc de Luyxes, êét MM. LorTEer et TRISTRAM, auxquels nous sommes redevables de si précieux documents sur la faune de la Syrie. La plupart de ces cadavres ont été amenés par le Jourdain, dont les eaux ne se mêlent que très lentement à celles du . lac Asphaltite; de nombreux Poissons, des Unios sont ainsi entrainés fort avant dans le lac, et ne meurent que lorsque la proportion de sels est incompatible avec toute existence. En outre, tout le pourtour de la Mer Morte est parsemé de sources, riche- ment minéralisées, jaillissant souvent à quelques mètres de la rive, et dont le cours emporte naturellement jusqu’au lac soit les petits Poissons {Cyprinodon) qui y vivent en troupes serrées, soit les Gastéropodes (Melanopsis, Neritina, etc.), également forts abondants. A peine ont-ils subi le contact de ces eaux délétères, que tous ces animaux manifestent une anxiété et une agitation toujours croissante, jusqu'à ce qu'enfin la mort vienne les saisir, ce qui arrive très rapidement. Depuis longtemps déjà Pococke, pour démontrer expé- rimentalement l’action nocive des eaux de la Mer Morte sur les organismes vivants, avait proposé de mettre dans ces eaux quelques Poissons de mer; fait assez curieux, CHATEAUBRIAND, lors de son voyage en Palestine, rapporta une certaine quantité de ce liquide dans le but de tenter cet essai, que d’autres occupations l’empéchèrent de mener à bonne fin (2). L'expérience a été faite par Larter et par le Rév. TrisrraM qui arrivèrent tous deux au même résultat, et constatèrent

(1) L. Scamarpa : Die geographische Verbreitung der Thiere, p. 53, Wien 1853.

(2) F. pe CareauBrIAND : Ilinéraire de Paris à Jérusalem, t. IL, p. 20, éd, Calmapn Lévy, Paris 1881,

Loop

que les petits Poissons qui peuplent les sources minérales voisines du lac meurent très rapidement lorsqu'on les plonge dans les eaux de ce même lac: j'ai moi-même répété plusieurs fois cette expérience tant sur les Poissons que sur les Mollusques susdits. Un fait parais- sait donc bien établi lors de mon arrivée en Palestine, c’est que nul Poisson, nul Mollusque ne pouvait vivre dans les eaux de la Mer Morte, et qu'aucun observateur n’y avait jusqu’à ce jour constaté la présence de Crustacés macroscopiques.

Etait-on en droit d'en conclure qu'aucun organisme n’habitait ces ondes maudites ? Il était permis d’en douter, et une récente expérience m'avait rendu très circonspect à cet égard : les eaux douces des lacs Açoréens passaient aussi autrefois pour être absolu- ment privée de toute vie, et j'y avais rencontré une faune, sinon très riche, au moins fort appréciable. Aucun dragage d’ailleurs n'avait été exécuté au sein de cette mer étrange, nulle recherche suivie sur les organismes inférieurs n'avait été tentée avec les procédés perfectionnés de l’outillage moderne.

Ce fût une des premières questions que je me proposai de trancher. Dans ce but, j'organisai ma caravane à Jérusalem avec l’aide de MeLzuem Ouarpy, l’excellent et dévoué drogman qui avait déjà guidé M. Lorrer dans ces contrées. L'accès de la Mer Morte à son extré- mité septentrionale est fort aisé ; c’est une excursion que font communément presque tous les touristes que la passion des voyages ou la foi religieuse amènent en Palestine, et il suffit pour cela d'une escorte d’un seul Arabe que, suivant une convention régu- lièrement établie, délivre avec la plus grande facilité le cheikh de Jéricho (Er-Riha). Mais lorsqu'il s’agit d'atteindre la partie méri- dionale de la Bahr Loût, de traverser le désert de Judée, il faut employer les plus grandes précautions et passer un traité en bonne et due forme avec un cheikh assez puissant pour vous garantir non-seulement la vie sauve, mais surtout le libre passage de la caravane sans qu'elle soit exposée au pillage de ces hordes sauvages, sur lesquelles le gouvernement ture n’a qu’une autorité purement nominale et fictive. Parfois aussi les différentes tribus de Bédouins sont en guerre entre elles, et il est de toute impossibilité au voyageur de s’aventurer au milieu de ces bandits, toujours prêts à vous dépouiller sans merci dès que l'occasion s’en présente et ne reculant point devant l'assassinat s'ils se sentent les plus forts.

24 n7-—

Au mois d'Avril dernier, la paix était générale dans les parages que je comptais visiter, et je pus donner suite au projet que j'avais formé de remonter la Mer Morte, le long de la rive oocidentale, depuis son extrémité Sud, c’est-à-dire depuis Sodome, jusqu'à son extrémité Nord. Grâce à l’inépuisable obligeance de notre excellent Consul général de France à Jérusalem, M. Ledoulx, auprès duquel j'ai reçu un accueil dont je ne saurais trop le remercier, je pus conclure un traité avec le cheikh Soueïlem, des Abou-Daouk, branche de la grande tribu des Djâhalin, qui devait m’attendre à Hébron avec son escorte et ses chameaux

Je quittai donc la Ville sainte /El-Kods), le 10 Avril, à la tête d’une nombreuse caravane, car outre les tentes et les accessoires, outre l'outillage scientifique nécessaire à ces sortes d’expéditions, alcool, bocaux, flacons de toute espèce et de toutes dimensions, j’em- portais avec moi plusieurs dragues de différents modèles, un appareil à pêcher au filet fin par des profondeurs déterminées (1), et enfin un canot Berthon de toile, démontable en deux parties, suffisamment vaste pour contenir trois hommes et le matériel indispensable pour des recherches de ce genre; 650 mètres de cordes constituaient à eux seuls la charge d’un mulet.

La première étape est toujours courte ; il faut mettre les hommes et les bêtes en train : aussi campons-nous un peu au delà de Bethlé- hem, au pied du château de Bourak, à quelques mètres des vasques de Salomon, immenses réservoirs creusés par le fastueux monarque et destinés à l'irrigation des jardins royaux du vallon d’Ortas, ainsi qu'au service du temple de Jérusalem, l’eau arrive encore en partie de nos jours. A la grande stupéfaction des quelques fellahs qui nous entourent, je monte mon canot de toile et sillonne à plu- sieurs reprises ces eaux que nulle barque n’avait encore sans doute effleurées. A l’aide de mes moucres (c’est le nom qu’on donne aux muletiers), je capture un grand nombre de Grenouilles et une quin- zaine de Couleuvres aquatiques (Tropidonotus hydrus) qui nageaient élégamment en ondulant à la surface de l’eau. Le long des murs des réservoirs fourmillent des myriades de Daphnies (Daphnia Schæfferi), et les pêches au filet fin, par un à deux mètres de profondeur,

(1) Cet appareil, inspiré par celui de S. A. le Prince de Monaco, a été construit sur mes indications par mon ami H. WARTEL ; j'en donnerai prochainement la description.

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fournissent une véritable purée de Copépodes (des Diaptomus, et sur- tout des Cyclops, d'un rouge vif).

Le lendemain, nous campions à Hébron, en face de ce mystérieux Haram, bâti, suivant la tradition, sur l'emplacement de la caverne de Macpélah, reposent les restes vénérés de Sarah, d'Abraham et de plusieurs autres patriarches, tombes sacrées que nul européen ne peut entrevoir. Le cheikh Soueïlem nous attendait avec l'escorte promise, composée de dix Bédouins au teint de bronze, vêtus pour tout costume d’une chemise, jadis blanche, aujourd'hui de couleur indéfinissable, par-dessus laquelle ils passaient le soir leur grand manteau (Abbâye), rayé de blanc et de noir, et coiffés d’un foulard (Keffiyé), aux teintes passées, serré autour de la tête par une corde de poil de Chameau; à dire vrai, mes Arabes avaient bien plu- tôt l’air de brigands de grand chemin que de gardes du corps. Autour de leur campement primitif, établi, comme le nôtre d’ailleurs, au milieu des tombes du cimetière musulman, étaient couchés sept grands Chameaux efflanqués, chargés de transporter notre eau et l'orge de nos montures. À partir d’Hébron, en effet, nous nous enfon- cions dans les rocailles arides du désert de Judée, et nous ne pou- vions plus compter que sur nous-mêmes pour le ravitaillement de la caravane.

Deux fortes étapes nous séparent encore de Sodome ; le 12 avril, nous couchons dans le Ouàdy-Soummarât, au voisinage d’un campement de Bédouins Abou-Daouk, et le jour suivant nous dressons nos tentes au fond du ravin resserré de Zoueirah, au point même M. pe SauLcy avait campé en 1851. Dominant le défilé du haut d’un massif isolé, les ruines d’un vieux château se dressent dans le ciel d'azur ; deux citernes, encore en bon état aujourd’hui, nous permettent d’étancher largement notre soif, et l’eau nous semble délicieuse, bien qu’elle soit plus que tiède et que d'énormes Branchipus, d'espèce nouvelle autant que je puis croire, y fourmillent en troupes serrées. La chaleur est écrasante dans cette fournaise ne pénètre pas un souffle d'air ; les parois de calcaire blanc du ravin ont emmagasiné durant la journée d'énormes quantités de calorique, et, à 4 heures, le thermomètre marque encore 33°. On étouffe sous les tentes, ouvertes cependant sur toutes leurs faces, et la nuit me parait d'autant plus longue que limpatience m'agite de toucher enfin aux rives de cette Mer Morte, dont quelques kilomètres nous séparent à peine.

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Aussi le lendemain 14 avril, suis-je sur pied avant 4 heures du matin, et nous descendons bientôt la fameuse montée des Scorpions de l’Ecriture ; nulle épithète ne fût jamais mieux méritée, car ces vilains animaux y pullulent d’une façon vraiment extraordinaire : on ne peut retourner une pierre de taille un peu forte sans en déranger. toute une famille. En une demi-heure, le sentier nous amène sur une plage basse, plantée de Tamaris, de Gommiers (Acacia Seyal surtout) et de Soudes arborescentes. A nos pieds, unie comme miroir, resplendit la Bahr Loût, d’un bleu d’outremer intense, incom- parable, dans la boucle Nord, la profondeur est grande, d’un vert d’émeraude dans la boucle Sud, le niveau n’est que de quelques mètres. Aucune ride ne creuse la surface de la lourde nappe, dont nulle verdure n’encadre les bords en ce point ; le niveau du lac a baissé depuis quelques semaines sous l'influence des chaleurs du printemps, et de nombreux troncs d'arbre, rangés à quelques mètres comme de gigantesques chevaux de frise, enchevêtrent en un fouillis lamentable leurs branches dépouillées et noircies: déracinés des berges du Jourdain lors des crues impétueuses du fleuve, ils ont longtemps été charriés à l’aventure, jusqu’à ce que les vents et les courants les aient ainsi poussés à la rive.

En face de nous, au pied des montagnes de Moab, nimbées de rose et d’or sous les rayons du soleil levant, se dresse la fière forteresse de Kérak; à droite se profile le Djebel-Ousdoum, la mon- tagne de sel de Sodome, au-delà de laquelle on aperçoit au fond la plaine marécageuse de la Sebkah; à gauche, les alluvions anciennes de la Mer Morte (Marnes de la Lisän, de LaARTET) ont formé de hautes falaises d’un gris verdâtre, bizarrement découpées, ravinées en tout sens par les pluies: ces pics tourmentés, ces aiguilles hérissées, ces dômes pelés, enchevèêtrés pèle-mèle en un chaos bizarre, sont du plus pittoresque effet. C’est un inoubliable spectacle que celui de ce paysage revêtu d’un caractère de grandeur et de solennité morne et désolé.

Mais le soleil monte à l'horizon, et ses rayons intenses ne tardent pas à provoquer une abondante évaporation sur toute la surface du bassin ; bientôt une épaisse buée s'élève au-dessus de la nappe liquide et masque presque complètement la rive orientale. Je pousse jusqu'aux bords mêmes du lac et commence à retourner les pierres dans l’espoir de trouver quelque animal : peine perdue, pas la

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moindre trace d'organisme, à part quelques Podures (Wachilis sp.) et quelques rares Araignées qui se cachent sous les bois flottés que la crue d'hiver a laissés à quelques mètres au-dessus du niveau actuel. L’eau est claire, limpide, et c’est sans succès que j'y pro- mène à plusieurs reprises le filet fin : lorsque je le retire, je n’y puis rien découvrir, pas même à l’aide de la loupe. Toutefois pour ne laisser subsister aucun doute dans mon esprit, je mets à part le produit de quelques-unes de ces pêches, me promettant de l'examiner au microscope le soir, lors de mon retour au campement.

Nous continuons notre route au Sud, côtoyant la fameuse mon- tagne de sel de Sodome (Djebel-el-Mellah), plus connue sous le nom de Djebel-Ousdoum; c’est ici l’endroit où, suivant l'Ecriture, la femme de Loth fut changée en statue de sel. Le lieutenant Lynch a cru sérieusement en retrouver l’image dans l’une de ces aiguilles plus ou moins considérables qui s’isolent parfois de la masse sous l'influence des agents atmosphériques. Le Djebel-Ousdoum ne mesure mesure pas moins de 5 à 6 kilomètres de long, sur une hauteur d'environ 100 mètres et sur une largeur d’un millier de mètres à la base. En cet endroit, la plage est d’une aridité désespérante ; toute trace de végétation a disparu, et l’œil ne supporte point sans fatigue l'éclat éblouissant des larges plaques de sel qui marbrent le sol comme d’une lèpre hideuse. Quoiqu'il soit encore très tôt, la chaleur est écrasante dans cette atmosphère sursaturée de vapeur d’eau; le thermomètre marque 29° à l’ombre, mais l’ombre est un mythe sur cette plage rissolée ne pousse même point un brin d'herbe. Aussi est-ce avec un véritable plaisir que nous atteignons vers sept heures l'entrée de la profonde grotte (Moghärat Ousdoum) creusée dans les flancs de la montagne de Sodome : la température de 215 qui y règne nous parait d’une fraicheur délicieuse, et nous y attendons patiemment l'heure du déjeùner, au grand désespoir de notre cheikh qui redoute de voir tomber sur nous à lPimproviste une bande de Bédouins de Kérak, dont le mauvais renom est populaire parmi les tribus de la Mer Morte.

Le lac fume comme une chaudière en ébullition, évaporant ainsi l'énorme volume d’eau que lui apporte tous les jours le Jourdain et les sources du bassin; vers midi cependant, la buée s’éclaircit, et à une heure, lorsque nous remontons à cheval, un vent s’est levé qui, bien que lourd et chaud, produit néanmoins un courant d'air qui nous

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permet de ne point trop suffoquer. Nous suivons la plage en mar- chant droit au Nord, faisant lever sous nos pas de grosses Sauterelles d’un bleu de Prusse superbe, toutes tigrées de jaune d’or; à trois quarts d'heure environ au-delà du Ouady-Zoueirah, devant lequel repasse -la sente, mes regards sont attirés vers un endroit la végé- tation parait plus vigoureuse; quelques Graminées, et surtout de grands Roseaux ({Arundo donax) enserrent d’une ceinture verdoyante une sorte de fondrière tourbeuse, de couleur noire, croupissent deci-delà quelques petits bassins au sein desquels on voit bouillonner des sources minérales chaudes, assez fortement sulfureuses : elles sont mentionnées sous la simple rubrique de sources salées sur la carte de M. pe SauLcy, et sous celle de sources chaudes sur la carte du duc pe Luyxes. Les Bédouins de mon escorte sont unanimes pour désigner cet endroit sous le nom de Aïn-el-Merouhah (j'ortho- graphie aussi conformément que possible à la prononciation entendue), c’est-à-dire Source de la mauvaise odeur, en raison des émanations sulfureuses qu’elle dégage. L'eau de ces bassins est à 28°, le ther- momètre marquant 300 à l’air libre ; les Algues et les Diatomées y sont extrêmement abondantes, ainsi que les larves de Diptères, qui constituent évidemment avec quelques Infusoires, le fond de la nourriture des nombreux petits Poissons (Cyprinodon), qui vivent en très grande quantité dans les flaques, jusqu’à un mètre et moins de la rive du lac Asphaltite (1).

Moins de deux heures plus tard, nous dressons nos tentes sur le flanc Sud du Ouady-Embâggha (2) au milieu de ruines informes, sur un petit plateau élevé à l’entrée du ravin ; en face de nous, sur le versant Nord, se dressent les restes assez importants d’un château- fort de l’époque Hérodienne (?), le Kalaât Embâggha.

Le lendemain matin, je remontai le ravin sur une longueur de quelques centaines de mètres, désireux de rencontrer le « beau ruisseau d’eau vive » mentionné sur la carte de M. de Sauzcey. La gorge se rétrécit bientôt, prenant un aspect des plus sauvages et des plus pittoresques, la végétation devient plus fournie, les Gommiers et les Tamaris forment de véritables fourrés, et une ceinture verdoyante

x

de roseaux indique à n’en pas douter la présence de l’eau ; c’est en

(1) En examinant au microscope le contenu de plusieurs estomacs de Cypronodon, j'ai constaté qu'ils renfermaient également quelques valves d'Ostracodes.

(2) Le même que celui que M. pe SauLrcy a désigné, je ne sais pourquoi, sous le nom de Ouady-Embarrheg,.

notes

effet un ruisselet limpide et clair, qui sautille gaiement de pierre en pierre, et dont le murmure paraît délicieux à l'oreille au milieu de ces solitudes grides. De nombreux Crabes {Telphusa fluviatilis) courent le long des rives, mais, dans le ruisseau lui-mème, je ne recueille que quelques Coléoptères aquatiques et une petite Planaire jaunâtre.

Vers midi, nous descendons sur la plage pour continuer notre route au Nord ; l'étape est courte, car vers trois heures nous faisons halte à l’entrée du Ouady-el-Hafaf (le plus méridional des deux ouadys qui sont portés sous ce même nom sur la carte de M. pe SauLey). À quelque distance dans le ravin existe une sorte de citerne naturelle dans laquelle se sont amassées les eaux de la pluie en quantité suffisante pour abreuver toute la caravane, et force nous est de pro- fiter de cette aubaine car il n’y à pas une seule source d’ici à Aïn- Djedy. Je profite de cet arrêt forcé pour retourner, avec l’aide de mes moucres, les pierres du ouady et faire une chasse active aux Scorpions, aux Myriapodes, aux Araignées et aux Podures qui pullulent en ces lieux.

Le 15 avril, nous reprenons notre route au Nord, laissant bientôt à notre gauche le plateau élevé de Sebbeh, sur lequel on aperçoit les ruines de l’antique forteresse de Masäda, suprème refuge de l’indé- pendance juive, les derniers combattants, commandés par Eléazar, aimèrent mieux s'égorger entre eux jusqu’au dernier que de se rendre à l’armée romaine qui cernait étroitement la place sous la direction de Flavius Sylva. La montagne de Sebbeh est limitée au Nord par une large et profonde faille, le Ouady-Seyal (ravin des Acacias), qui s’enfonce de l'Est à l’O 1 st dans le massif des Monts de Judée ; en ce point la plage est très large, toute couverte de Gommiers (Acacia Seyal et A. tortilis), au gracieux parasol d’un vert tendre, et d'énormes Chénopodiacées arborescentes (Atriplexz halimus) de plus de deux mètres de haut (1), au milieu desquelles nos chevaux se frayent non sans peine un chemin. Quelques Jujubiers (Zizyphus spina- Christi, en arabe Nabq)dominent la brousse de leur taille plus élevée ; leurs fruits (Dom), gros comme des olives, sont mürs en ce moment, et les Bédouins ainsi que les Zaptiés de mon escorte paraissent apprécier beaucoup leur saveur aigrelette et rafraichissante. Je vois pour la

(1) Ces Atriplex, que mes Bédouns nomment Galaf, portent parfois une énorme quantité de Galles en forme de pompon qui leur donnent un aspect des plus singuliers.

Ces Galles, ainsi que toutes celles que j'ai rapportées, sont entre les mains de M. FOCKEU, qui les décrira prochainement.

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première fois une Gazelle (Gazella dorcas) que nous faisons lever du fourré ; le gracieux animal détale à fond de train, regagnant rapidement les hauteurs, et je le suis longtemps des yeux, bondissant légèrement au milieu des rochers, qu’il semble à peine effleurer de ses sabots agiles.

Une heure environ avant d’atteindre Aïn-Djedy, des émanations suliureuses nous prennent violemment aux narines; mais, avec quelque insistance que je les interroge, mes Bédouins affirment qu’ils ne connaissent aucune source en cet endroit : il est probable qu’il en existe pourtant, mais qu’elles doivent sourdre dans la Mer Morte. Pareille remarque a déjà été faite par M. ne SauLey et le duc DE LUYNES.

Vers neuf heures et demie du matin, nous débouchons sur la vaste plage d’Aïn-Djedy, l'Engaddi de l’Ecriture. C’est au bord même de la fontaine que nous camperons, et il faut, pour arriver jusque-là, accomplir une escalade de 120 mètres, par un sentier si glissant et si escarpé que nos pauvres montures mettent plus d’une demi-heure à le gravir, bien qu’à plusieurs reprises, nous ayions mis pied à terre. Les deux sources, très abondantes, jaillissent et se confondent dans un petit bassin creusé au pied d’un gros bloc de dolomie ; les eaux, abondamment chargées de carbonate de chaux qu’elles déposent inces- samment sous forme d’épaisses couches de travertin, sont très pures, très limpides, et excellentes au goût bien qu’un peu chaudes : le ther- momètre y marquait 28%, alors qu’à l’air libre il ne dépassait point 25°75. Les Telphuses abondent aux environs de la source, et Les pierres qui garnissent le fond du bassin sont mouchetées d'innombrables taches noires, qui ne sont autres que des Gastéropodes : Neritana Michoni BourG., Melamopsis præmorsa L., M. Saulcyi BourG., M. rubro-punctata TRISTR.

Aïn-Djedy paraît une oasis enchanteresse après les solitudes dénudées et grillées que nous venons de parcourir ; la source est ombragée de superbes Jujubiers (Zizyphus spina-christi), au tronc énorme, à la feuil- laison luxuriante, au pied desquels croissent dans un foullis élégant des grandes Mauves jaunes et des Morelles à large corolle violette (Solanum melongena). Une double haie de roseaux indique dans tout son parcours le trajet du ruisselet qui descend en cascades jusqu’au voisinage de la Mer Morte ; deci delà, donnant au paysage un cachet tropical, se dressent quelques unes de ces curieuses Asclépiadées (Calotropis procera), nommées Ochr par les Arabes, et dont les fruits sont ces fameuses Pommes de Sodome, qui ont autrefois tant intrigué les

EN BAT naturalistes : ce sont des plantes étranges, aux feuilles épaisses des- quelles s'écoule un suc laiteux dès qu'on les brise, aux fleurs, réunies en corymbe, qu’on dirait modelées dans de la cire. Les Perdrix pullulent dans ces fourrés, et bien qu'elles soient assez sauvages, j'en tue quelques- unes, appartenant à deux espèces différentes : les plus grosses, communes dans toute la Syrie, sont connues sous le nom de Caccabis Chukar GraAY, les plus petites, Ammoperdix Heyi TEMM., sont spéciales au bassin de la Mer Morte et au massif du Sinaï.

Cette localité d'Engaddi, autrefois si peuplée, est presque déserte aujourd'hui; seule une tribu de Taâmirah habite ce riant vallon, ne logeant même point sous la tente, mais perchant, c’est le cas de le dire, sur des sortes de terrasses qu’ils construisent avec des branchages à l’affourchement des Gommiers et qui ressemblent de loin aux aires gigantesques de quelque Roc fantastique, tel qu’en décrit dans les Mille et une Nuits Simbad le marin : les Arabes échappent ainsi aux dangereuses atteintes des Scorpions et surtout des Serpents, très nombreux en cet endroit. Ces Bédouins sont agri- culteurs, et, grâce à une ingénieuse irrigation qui éparpille le ruisseau d’Aïn-Djedy dans toutes les directions, ils obtiennent d'excellents Concombres que leur précocité, due à la température - élevée du lieu et à l’abondance de l’eau, permet de vendre un bon prix à Jérusalem. Les Damans {Hyrax syriacus) sont, paraît-il, très friands de ces Cucurbitacées, et font de sérieux dégâts dans les plants; j'avais grande envie de voir, autrement qu’empaillé, un de ces curieux petits Mammifères, dont la place dans la série animale a été tant contreversée, aussi promis-je une bonne récompense à celui de mes Bédouins qui me rapporterait un Oudbr. Une heure et demie plus tard, mon désir était exaucé; je dépouillai l'animal séance tenante, afin d’en garder la peau, et examinai avec le plus grand soin le tube digestif : l’estomac était uniquement bourré de débris de Concombres et ne contenait aucun parasite, l'intestin au contraire logeait un grand nombre de Ténias, qui sont entre les mains du Professeur Montez (1).

Comme nous étions arrivés d’assez bonne heure à Aïn-Djedy, j'avais pensé mettre à l’eau mon canot de toile et entreprendre

(1) Ces Ténias ont été depuis déterminés par le Professeur Moniez : ils appar- tiennent à l'espèce Arhynchotænia crilica, établie par PAGENSTECHER d’après des échantillons trouvés dans le foie d’un autre Daman, l'Hyrax capensis.

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des recherches suivies pour établir d’une façon absolue la stérilité complète des eaux de la mer Morte, ce dont je ne doutais plus guère, je l’avoue, après mon premier examen à Sodome ; malheu- reusement le temps était orageux et un véritable ouragan de N.-E. s'était levé, si violent qu'il eût été plus qu'imprudent d'exposer notre frèle embarcation au choc des lames qu’il soulevait, lourdes et pressées. Je remis donc l’expédition au lendemain, comptant sur une journée plus favorable, que semblait nous promettre un superbe coucher de soleil, éclairant magnifiquement de sa lumière dorée les montagnes de Moab, dont les gorges sauvages s’accusent en ombres violettes, et la presqu'ile de la Lisän aux vastes plaines de sel scintillant comme d’éblouissants névés. Bientôt le crépuscule estompe ce magnifique tableau de sa teinte uniforme; à nos pieds, dans la vallée, les Taâmirah regagnent leurs nids aériens, et leurs feux scintillent au Join comme des étoiles dans la nuit qui tombe brusquement, claire et bleue comme toutes les nuits d'Orient.

Le lendemain tout le monde est sur pied avant cinq heures du matin, et, lorsque je sors de ma tente, j'aperçois déjà, dégrin- golant les pentes glissantes du sentier, les mulets chargés du canot Berthon, des dragues, des cordes, en un mot de tout l'appareil scientifique dont je compte avoir besoin. La côte d’Aïn-Djedy est en effet la localité qui me paraît la plus propice au genre de recherches que je me propose de faire. Comme elle est située vers le milieu environ de l’axe N.-S. de la Mer Morte, les eaux y ont une composition moyenne à peu près constante; l'influence du Jourdain ne s’y fait point sentir comme dans la partie septen- trionale; en outre elle n’a point l'inconvénient de la boucle Sud, trop voisine des masses de sel du Djebel-Ousdoùm, et qui n’est à proprement parler qu’une lagune de quelques mètres de profondeur. En face d'Aïn-Djedy au contraire, la rive est assez accore, et l’on arrive rapidement à des fonds de 100 mètres et au-dessus, ainsi qu’il est facile de s’en rendre compte d’après les excellentes cartes bathymétriques publiées par M. LartTer (avec le concours de l’amiral Vicnes) dans son « Essai sur la géologie de la Palestine », cartes dont mon savant collègue avait bien voulu m’envoyer plusieurs

exemplaires pour lesquels je le prie d’agréer mes bien sincères remerciements. (A suivre).

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NOTES SUR LES ACAROCÉCIDIES

par le Dr H. FOCKEU

Préparateur d'histoire naturelle à la Faculté de Médecine de Lille.

PHYTOPTOCÉCIDIE DU MARRONNIER PRODUITE PAR LE PHYTOPTUS HIPPOCASTANI, nov. se.

Les feuilles du Marronnier présentent parfois, dans notre région une production pathologique qui passe facilement inaperçue tant son action toute locale se manifeste sur une faible surface (1). Elle n’atteint en eftet que 3 à 4 millimètres de longueur sur 2 à 3 milli- mètres de largeur et siège dans les angles que forment les nervures secondaires avec la nervure médiane. Elle se présente sous la forme d’une légère élevure, de 1/2 millimètre de hauteur, faisant saillie à la face supérieure de la feuille qui offre à ce niveau une colo- ration vert pâle. Au point correspondant de la face intérieure, on trouve une touffe de poils brunâtres, très serrés, au milieu desquels habitent des Acariens. Cette Phytoptocécidie est placée tantôt à gauche, tantôt à droite de la nervure médiane, parfois même en alternance régulière : elle peut occuper tous les angles des nervures d’une même feuille ou certains d’entre eux seulement, très espacés les uns des autres. C’est à la base du limbe, ou l’écartement des nervures est plus prononcé, qu’elle a son siège de prédilection.

J'ai observé cette galle en petit nombre et dans très peu de localités de notre région ; par exception je l’ai trouvé en grande abondance vers le mois d’Août dans plusieurs jardins des environs de Cassel (Nord).

Op1z a signalé jadis sur le Marronnier une production présentant une localisation identique à celle dont je viens de faire la descrip-

(1) Elle ne porte d’ailleurs aucun préjudice à la plante,

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tion et à laquelle il donna le nom de Phyllerium axillare, la croyant de nature cryptogamique. AMERLING en découvrit la véritable origine et l’attribua à un Acarien qu’il appela Phyllereus, et auquel Kircaner (1), après lui, donna le nom de Phyllereus hippocastani. Mais ces différentes dénominations ne sont sanctionnées par aucune description, de sorte qu’il est impossible de dire si la galle signalée pour la première fois par OPiz peut être rapportée à celle qui fait l’objet de cette note.

Une coupe transversale de cette Phytoptocécidie, pratiquée perpen- diculairement à la nervure médiane de la feuille, montre d’abord une cavité largement ouverte et tapissée par des poils pluricellulaires (formés de cellules placées bout à bout sur une seule rangée), épais, cylindriques, à extrémité mousse, présentant un contenu protoplas- mique granuleux et quelques grains d’amidon, à leur base au moins. Ces poils sont surtout nombreux et bien développés sur les bords de la cavité gallaire aux points correspondant aux nervures médiane et secondaire, tandis que dans le fond de la galle, qui est constitué par le parenchyme ‘foliaire, ils sont plus petits, moins nombreux et présentent un protoplasme moins riche en matériaux nutritifs (fig. 1).

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F1G. 1. Coupe transversale de la Phytoptocécidie du Mar- ronnier, déterminée par le Phytoptus hippocastani nov. sp. N. Coupe de la nervure médiane de la feuille.— N°. Coupe d'une nervure secondaire. O. Ouverture de la galle.

(1) KincaNer, Beitrag zur Natur0konomie der Milben, Lotos, 1863, page 40.

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Ces poils ont tout à fait l'apparence d’un tissu vivant et n’ont rien de comparable avec les prolongements épidermiques qui se trouvent normalement aux mêmes points sur les feuilles de Marronnier privées de galles. Les poils normaux, situés dans les angles des nervures, sont de deux ordres ; les uns assez gros sont clairs et ont des parois épaisses ; les autres, plus enchevêtrés, sont plus minces, plus longs, et de coloration brunâtre. Ils sont tous deux monocellulaires et terminés en pointe ; ils ont perdu leur contenu protoplasmique et sont simplement remplis d’air. Si ces derniers, au point de vue physiologique, ne semblent plus destinés qu’à jouer un rôle protecteur, il n’en est pas de même des poils qui tapissent l'intérieur de la galle, car ils présentent, en effet, tous les caractères de cellules jeunes.

En outre de ces poils si caractéristiques, on remarque sur la coupe, au bord de l’infundibulum qui constitue la galle et préci- sément au niveau des nervures, une hypertrophie très manifeste du tissu sous-épidermique dont les cellules cloisonnées irrégulièrement présentent toutes un contenu protoplasmique assez riche en matériaux de réserve et surtout en amidon. Ce tissu est de néoformation au même titre que les poils qui le garnissent extérieurement, et en somme on pourrait comparer la Phytoptocécidie du Marronnier, malgré sa large ouverture, à une galle bursiforme, à celle de l’'Hormomyia fagi (1) par exemple, avec cette différence toutefois que la portion inférieure limitant l’orifice, au lieu d'être représentée par un parenchyme compact, est formée par un tissu dont les éléments se sont dissociés (2).

(1) La galle de l'Hormomyia fagi passe en outre pendant son développement par un stade qui est en tous points comparable à une Phytoptocécidie du type de celle que nous décrivons FA

(2) Du reste on trouve dans le groupe des Phytoptocécidies tous les passages entre la simple élevure faisant à peine saillie à l'extérieur et largement ouverte (Erineum) et la galle vésiculeuse, type si commun parmi les Diptérocécidies, Comme exemple du premier groupe citons la Phytoptocécidie de l’Alnus glu- tinosa qui se présente sous forme de touffes de poils blanchâtres disséminées à la face inférieure des feuilles et auxquelles ne correspond aucune élevure à la face supérieure (Erineum alneum). Comme exemple du second groupe nous Le citer la galle corniculée du Tilleul, FRGAPARÉ par le Phytoptus tiliæ (NALEPA), production qui présente beaucoup d'analowie extérieure avec la galle de l’Hormo- myia fagi que nous citions plus haut. La Phytoptocécidie du Marronnier semble- rait former un DÉPRARE entre ces deux groupes.

Il existe, on le voit, au point de vue morphologique de nombreux points de comparaison entre les Phytoptocécidies, groupe de galles de création relative- ment récente, et la grande majorité des zoocécidies de tous ordres ayant pour type la noix de galle. Mais c’est surtout dans l’étude du développement de ces pro-

ductions que l’on peut observer des processus anatomiques communs aux unes et aux autres,

Pour ce qui est du développement de la galle du Marronnier, on peut dire qu’elle résulte comme beaucoup d’autres du cloisonne- ment des cellules qui sont en contact immédiat avec l'animal qui l’habite. Les poils normaux, situés dans l’angle des nervures de la feuille, doivent naturellement attirer les parasites, car ils peuvent leur fournir un abri. C’est là, au milieu de ce fin duvet, que la femelle vient pondre ses œufs. Toutefois, sur un arbre infesté qui faisait spécialement l’objet de mes observations, j'ai pu constater qu'aucune hypertrophie cellulaire n'apparait avant l’éclosion de la larve. Bien au contraire, dans l'intervalle qui sépare la ponte de l'apparition de la larve, les poils normaux monocellulaires se flé. rissent et on les trouve plus tard par paquets au milieu des poils de la galle.

En l'espèce, ce phénomène de nécrose précédant l'apparition de l’hypertrophie cellulaire ne doit pas nous étonner; il se produit, en effet, dans des éléments déjà vides de protoplasma et réduits uniquement à leurs parois cellulaires. Mais si nous insistons sur ce fait, c’est que nous l'avons déjà constaté plusieurs fois dans l'étude de zoocécidies appartenant à des groupes bien différents. Ici comme ailleurs c’est seulement lorsque la larve est éclose, que com- mencent les cloisonnements cellulaires, et à ce moment l’action du parasite s'exerce non pas sur des éléments sans protoplasma et par conséquent sans vitalité, mais directement sur les cellules épider- miques de la plante et sur les tissus sousjacents. Il en résulte un tissu de néoformation compact dans ses couches profondes, mais dissocié à la périphérie il constitue les poils cylindriques pluri- cellulaires si caractéristiques de cette curieuse production. Ces poils sont d’abord de simples saillies de la surface : ils ressemblent alors à de petits mamelons gorgés de protoplasma et qui grandissent ra- pidement. Leur cloisonnement s'opère par la base; c’est en ce point que les cellules qui les constituent sont plus riches en matériaux de réserve; celles des extrémités perdent leur protoplasma au fur et à mesure qu’elles avancent en âge et finissent par être réduites à leur paroi comme les poils normaux de la feuille.

Quant à la nature de l’action produite par l’Acarien sur la plante, à la cause déterminante de la galle en un mot, je crois qu’il est bien difficile de pouvoir se prononcer, d’une façon formelle, à ce sujet. L’hypertrophie et la production des poils sont-elles dues au simple

2 TOR

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contact de l’animal avec les tissus vivants, ou bien sont-elles le résul- tat de succions répétées ? Voilà les deux seules explications, qui, à mon avis, peuvent venir à l'esprit, car il est diflicile de croire à l’action d’un venin sécrété par l’animal (1). Sans prétendre résoudre ce problème, je citerai les observations que j'ai faites à ce sujet dans le but d’élucider la question.

Je trouve la plupart du temps le parasite engagé la tète première au milieu des poils de la galle, pattes étalées et rostre en avant: or, nous avons fait remarquer plus haut que le cloisonnement des poils s’opérait à leur base, c’est-à-dire en contact immédiat avec les pièces buccales et les membres de l’animal. De plus, il existe sur les cellules pileuses des solutions de continuité qui ne sont nullement des artifices de préparation, mais qui peuvent être faites soit avec le rostre, soit avec les pattes.

Du reste, Le rostre assez proéminent, semble destiné à attaquer directe- ment les tissus végétaux et l’animal trouve justement en son lieu d'élection des éléments cellulaires à parois fines qu’il peut très facilement entamer.

Lorsqu'on détache, en effet, avec l'extrémité d’un scalpel, une large plaque épidermique avec les poils qui y adhèrent, on peut observer, sous la lentille du microscope, les mouvements lents mais très obstinés que ces animaux opèrent avec l'extrémité antérieure de leur corps. Engagées au milieu de ce duvet végétal, leurs pattes sur- tout sont toujours en travail, écartant et brisant les cellules et pro- duisant de ce fait, outre des ruptures des parois, un appel de sève qui détermine le cloisonnement des cellules. Le protoplasma de ces cellules sert ensuite de nourriture aux Acariens; on trouve toujours, en effet, dans la partie antérieure de leur tube digestif des granulations protoplasmiques et des grains d’amidon incom- plètement élaborés.

Ces faits ne sembleraient-ils pas indiquer qu’il faut attribuer une grande part dans la formation de la galle aux succions répétées du parasite et aux déchirures qu'il opère incessamment avec ses pattes dans les cellules végétales.

(1) Cependant NaLepa qui a fait une étude anatomique très complète de ces animaux, signale l’existence, dans la partie antérieure du corps, de deux glandes salivaires dont la sécrétion est du reste très peu abondante, L'auteur ne donne aucun renseignement sur la nature chimique et sur l’action physiologique de cette salive.

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J'ai donné à l’Acarien producteur de cette galle le nom de Phytoptus hippocastani nov. sp. Voici ses principaux caractères :

Le corps cylindrique dans sa partie médiane, est atténué en pointe mousse à son extrémité postérieure : vu de profil, sa face ventrale est plane, tandis que sa face dorsale est bombée. Par la forme générale du corps, notre espèce se rapproche beaucoup du Phytoptus pini NALEPA, dont elle s’éloigne du reste complètement par tous les autres caractères

(Fig. 2).

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Fi. 2. Phytoptus hippocastani, nov. sp. ® 1. Face ventrale. 2. Face dorsale.

Longueur de la femelle 160 y ; largeur prise au niveau de l’ouver-

ture génitale, 50 v. Le mâle est plus petit (longueur 140 ; largeur 40 u).

po

Le bouclier céphalothoracique de forme à peu près losangique, ne s'avance pas au dessus de l’ouverture buccale, mais recouvre la base des deux paires de pattes. Il fait avec le plan dorsal un angle très ouvert vers la face inférieure ; sa surface est ornée de crêtes qui sont surmontées de saillies linéaires dirigées vers le bord postérieur. Il porte latéralement deux longues soies flexibles, insérées au voisinage du bord postérieur et dirigées en arrière. La forme de ce bouclier thoracique est bien carac- téristique de notre espèce; chez la plupart des autres Phytoptus, en effet, cet appendice est triangulaire, semicirculaire ou semi-elliptique, de plus il est ordinairement placé dans le prolongement du plan dorsal. Cette courbure du plan céphalothoracique rapproche le Phytoptus hippo- castani des Acariens du genre Cecidophyes NazepA ; toutefois chez les animaux de ce groupe le bouclier thoracique recouvre l'ouverture buccale. Le Phytoptus viburni Narepa et le Phytoptus goniothorax NALEPA présentent bien également sur le bouclier thoracique des crêtes linéaires longitudinales, mais il n'existe pas chez ces espèces les sortes d'arcades que nous avons signalées chez notre espèce.

Le rostre, situé dans le prolongement du céphalothorax est long et bien développé : les maxilles portent sur leur article terminal un poil très court et très fin.

L’abdomen, nettement annelé et ponctué est formé de 60 anneaux présentant le même aspect et la même largeur sur la face ventrale et sur la face dorsale. Il porte sur ces deux faces trois paires de soies, dont les deux premières sont situées dans le tiers antérieur et la troisième dans le tiers postérieur, la partie médiane en étant dépourvue. Cette absence totale d’appendices dans la portion moyenne _ de l’abdomen, tant sur la face dorsale que sur la face ventrale, ne s’observe pas, je crois, chez beaucoup de Phytoptus : je ne connais guère que le Phytoptus viburni NALEPA qui présente ce caractère et encore d’une façon beaucoup moins nette que le Phytoptus hippocastani. Comme chez Ph. viburni et comme chez beaucoup de Phytoptus l'abdomen du Ph. hippocastant présente en outre ce caractère d’avoir toutes les soies dorsales insérées sur les côtés du corps, les soies ventrales étant plus rapprochées de la ligne médiane.

Le lobe caudal est large et formé de deux ailerons de même lar- geur, qui portent chacun sur la face dorsale une longue soie fine, flagelliforme, et un petit poil plus raide au bord interne de celle-ci.

Les ouvertures génitales mäle et femelle sont situées sur la ligne

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médiane, sous les épimères de la deuxième paire de pattes. L’ou- verture génitale mâle se présente sous la forme d’une fente à courbure inférieure et de la même longueur que l'intervalle qui sépare les épimères de la deuxième paire de pattes. Cette ouverture est située sur une éminence qui fait légèrement saillie en dehors du plan ventral et elle est limitée par deux lèvres dont la supé- rieure surplombe l’inférieure.

L'ouverture génitale femelle est bordée comme chez tous les Phytoptus par deux clapets chitineux. Le supérieur, cordiforme, est assez éloigné de la base dn sternum, l’inférieur légèrement concave présente un sillon médian. Les soies génitales sont courtes et insérées latéralement.

Les deux paires de pattes sont bien déve-

loppées et souvent dirigées en avant. Elles sont f d’égale longueur et leurs cinq segments pré- ; sentent des caractères spécifiques assez nets pour définir l’espèce (fig. 3). d Le coxa (a) est triangulaire et aplati, il ne présente pas de poils. Le fémur (b) est cylindrique, trapu, et ë possède une soie à la face inférieure. sb Le tibia (c) également cylindrique, mais plus petit, présente une soie latérale et une & très petite soie ventrale. H

Les deux articles terminaux qui constituent le tarse sont très allongés. Le premier (d) est Fic 3. Dessin de la pre- losangique, il porte à son extrémité distale Re 0 Re et sur le côté externe une longue soie très A TR fine, et à sa face inférieure, au contraire, un le texte). très petit poil plus trapu. Le dernier article (e), en forme de raquette, présente à son extrémité une dépression dans le fond de laquelle est implantée une soie plumeuse (/) présentant, de chaque côté, quatre barbules, et à la base de laquelle s’insère un poil recourbé assez épais, et plus long qu’elle. Il porte en outre deux poils : un externe, très effilé et très long, inséré vers son milieu, l’autre plus épais et

plus petit, sur le côté interne.

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NOTES SUR LES THYSANOURES

PAR R. MONIEZ

Professeur à la Faculté de Médecine de Lille

IV

SUR DEUX PODURIDES QUI VIVENT DANS LES FOURMILIÈRES

(Cyphodeirus albinos Nicozer et Lipura tuberculata Moxrez).

Nous avons souvent rencontré dans les Fourmilières plusieurs espèces de Thysanoures qui semblent ne s’y trouver qu’accidentelle- ment, telles par exemple que le Campodea staphylinus, qui est très fréquent, mais toujours en petit nombre, un ZLepidocyrtus de petite taille, qui se voit plus rarement et aussi en très petit nombre, l’Anura muscorum etc. ; il semble, toutefois, qu’il n’en soit pas toujours ainsi et que certaines espèces soient myrmécophiles, au sens propre du mot, ainsi, LuBBock consacre les lignes suivantes à l’une d'elles : « Il est une classe d'hôtes habitant toujours avec les Fourmis, » dans les mêmes chambres et les mêmes galeries, et auxquels les » Fourmis ne touchent jamais. Parmi ceux-ci, l’espèce la plus com- » mune en Angleterre appartient à un groupe voisin des Podura, » pour lequel j'ai proposé le nom Beckia. C’est un petit être très » actif et très remuant, dont j'ai pris des centaines, pour ne pas » dire des milliers, dans mes Fourmilières. Ils vont et viennent au » milieu des Fourmis, avec leurs antennes en perpétuelle vibration (1). »

L'Insecte dont parle LuBBock, son Beckia albinos, avait été décrit par Nicocer en 1842, sous le nom de Cyphodeirus albinos, qu'il doit nécessairement conserver; il n’est pas très commun, en ce sens qu'il n’a pas été observé par tous les auteurs qui ont recherché des Thysanoures : inconnu jusqu'ici en France, il a été rencontré en Suisse (Nicozer), en Angleterre (LusBock), en Italie (Parona); les deux derniers auteurs l’indiquent comme peu commun. OUDEMANS le signale en quelques localités de Hollande, mais sans indications au sujet de sa fréquence.

Tous ces auteurs, LUBBOCK y Compris, à part l'indication spéciale relevée plus haut, ont trouvé le Cyphodeirus albinos, vivant indépen-

(1) Luspock, J, Fourmis, Abeilles et Guêpes (Paris 1883), t. I, p. 64.

CPP

dant dans les mousses des forèts, ou dans Iles troncs vermoulus: ils ne mentionnent pas ses rapports avec les Fourmis.

L'observation de LupBocx restait donc isolée; on aurait pu même croire, peut-être, qu’elle était accidentelle, puisque l’animal avait été toujours trouvé dans des conditions normales par les zoologistes, et la liste est longue, des espèces d'Insectes qui ont été trouvés dans les Fourmilières, mais qui ne s’y rencontrent, pour ainsi dire, que par hasard (1)!

Nos observations montrent que le Cyphodeirus est bien un commensal très habituel des Fourmis de différentes espèces, et qu’il présente cette particularité, observée d'ailleurs, mais à un degré moindre, chez le Platyarthrus Hoffmansegqii, par exemple, autre espèce qui se rencontre très fréquemment chez les Fourmis, de pouvoir vivre indépendant : on sait que plusieurs espèces d’Insectes, au contraire, se rencontrent uni- quement dans les Fourmilières et ne peuvent vivre sans l’aide des Fourmis {Lomechusa, Claviger, ete.).

Nous avons rencontré le Cyphodeirus albinos dans les habitations de diverses espèces de Fourmis et dans la plupart des Fourmilières observées à Lille, au Portel (Pas-de-Calais), à Amiens, à Coucy-le-Château (Aisne), à Chinon, à Maiïlly-la-Ville et à Avallon, à Chaumont-en- Bassigny. Il n’est pas douteux, d’après cette liste de localités, que ce ne soit un hôte très habituel des Fourmis en France. Je dois signaler, en même temps, que je ne l’ai pas encore trouvé à l’état de liberté : l'animal est donc, tout au moins, rare chez nous, en dehors des Four- milières.

C’est d'habitude par centaines, comme dit Luppocx, qu’on voit cette espèce dans les Fourmilières : mis à découvert, les Cyphodeirus ne cherchent pas à s'enfuir au dehors, bien qu'ils sautent très aisément et soient même, pour cette cause, très difficiles à prendre, mais ils s'enfuient très rapidement, en courant par saccades, dans les galeries des Fourmis ils disparaissent : ils ne sautent que quand ils n’ont pas de galeries à leur disposition, comme lorsqu'on les a enlevés avec la pierre qui recouvrait la Fourmilière. Ces Thysanoures sont d’ailleurs aussi abondants dans les profondeurs de l’habitation qu’à la surface; on en trouve de toutes les tailles, et il est très certain qu'ils naissent et

«) ANDRÉ a compté près de 600 espèces d’Arthropodes, la plupart des Coléoptères, comme pouvant se rencontrer dans les Fourmilières en Europe. Cf ANbrÉé Ed. Descrip-

tion des Fourmis d'Europe, pour servir à l'étude des insectes myrmécophiles (Rev. et mag. de Zool. 3e s., t. 2 (1874).

Pr RE

meurent chez leurs hôtes. Les Fourmis semblent n’accorder aucune attention aux Cyphodeirus, bien qu’ils soient infiniment trop abondants et trop remuants, pour passer inaperçus, elles ne cherchent pas à les défendre quand on bouleverse leur habitation : nous avons dit qu'ils savaient eux-mêmes se mettre très vite à l’abri et rien d’ailleurs ne pourrait défendre ces hôtes délicats, contre les mâchoires des Fourmis, si ce n’est leur agilité. Les Cyphodeirus rentrent donc dans ia catégorie des animaux simplement tolérés dans les Fourmilières, peut-être en échange des services qu'ils rendent, en débarrassant l’habitation des déjections de ses propriétaires.

J’ai comparé très soigneusement les individus que j'ai récoltés dans les Fourmilières, aux dessins donnés par TuLLBERG (1) : je n’ai trouvé entr’eux aucune différence. Il est indubitable qu’il s’agit donc d’une seule et même espèce, dont la plupart des individus vivent en commensaux, et dont les autres sont restés entièrement libres. Sans doute le fait que nous signalons n’est pas unique, mais les exemples aussi caractérisés sont restreints, et il est toujours fort intéressant de noter les types qui présentent de telles particularités dans leurs mœurs. Il est certain que le nombre des individus de cette espèce, qui vivent abrités dans les Fourmi- lières, est beaucoup plus élevé que le nombre de ceux qui vivent à l'air libre, et que les premiers se trouvent dans des conditions bien meilleures de protection et d'alimentation que les autres, ce que prouve d’ailleurs leur extrème abondance dans un même nid; il n’y a guère de doute, que nous n’assistions là, pour une espèce, au passage de l’état d'indépendance, à la condition de servitude que présentent d’autres hôtes des Fourmis(2).

* *

Avec le Cyphodeirus albinos, j'ai trouvé dans les Fourmilières, mais seulement à Chaumont-en-Bassigny, une espèce de Lipure qui me paraît nouvelle et que je n’avais pas encore rencontrée jusqu'ici : j'en ai récolté quatre individus seulement, mais je l’ai cherchée vainement sous les pierres, au voisinage; je ne veux pas dire, bien entendu, qu’elle s’observe seulement dans les conditions que j'indique et il est fort probable, au contraire, qu’on la retrouvera ailleurs. Je lui ai donné le nom de Lipura tuberculata.

(1) Tuzu8erG : Sveriges Podurider (1872).

(2) Le R. P. Erica WaASMANYS. J., l'homme au monde qui connaît le mieux les hôtes des Fourmis et qui a publié sur cet_intéressant sujet des études fort rémarquables, n'écrit que, en Hollande comme aux environs de Prague, le Cyphodeirus albinos est l'hôte le plus fréquent de toutes les Fourmis : il est vraiment a ae ajoute-t-il, plus encore que le Platyarthrus Hoffmanseggii.

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Le plus grand individu de cette espèce que j'aie examiné, mesure 1710 de longueur, la plus grande épaisseur du corps, (comprimé dans la préparation) est de 400 ; les antennes atteignent 225 v et les épines anales 45 &; le corps est de couleur blanche, de forme allongée ; les caractères essentiels de cette Lipure sont tirés des ongles (fig. 1), dont le supérieur est robuste et assez court, relativement à celui des autres Lipures et dont l’inférieur est grèle, élargi en palette à sa base; les antennes (fig. 2), sont remarquables par la grosseur du dernier article : elles portent à leur base deux ocelles (fig. 2 en a) et l'appareil post-antennal est formé d'environ 22 éléments aux côtés parallèles (fig. 2 en b). Tout le corps est recouvert de tubercules très accentués. Je ne connais de tubercules analogues que chez la Lipura bipunctata Montrez (1), espèce des Açores, ils sont beaucoup moins développés ; les épines anales sont fortes, recourbées (fig. 3).

——

FiG. 1. Ongles de Fic. 2, Fi. 3. EM iber eur Lipura tuberculata Mz.— Antennes.

lala. ; Extrémité du corps. «.Ongle supérieur, a. Ocelles. b. Ongle iniérieur. b. Organes post-antennaux. a. Tubercules de la peau.

Il est aisé de distinguer à première vue, dans une Fourmilière, le Cyphodeirus albinos de la Lipura tuberculata, le premier est très agile, d’un blanc vitreux brillant, soa corps est aplati; la seconde est de forme plus allongée, son corps est arrondi, d’un blanc mat, sa démarche est lourde, elle ne cherche pas à fuir; bien entendu, ces déterminations par comparaison, ne s'entendent que pour les deux espèces que nous avons trouvées ensemble et ne pourraient convenir aux autres Thysanoures myrmécophiles (2).

(4) Moxrez, R. Notes sur les Thysanoures : I. Espèces recueillies aux Açores. Rev. biol. du N. de la France, t. 2, p. 24.

(2) Contrairement aux Podurides, les Lépismides, autre grande division des Thysanoures, paraissent comprendre un certain nombre d'espèces myrmécophiles : ainsi, Lucas à décrit un Lepismina myrmecophila qu'il n’a rencontré, dit-il, que dans les Fourmilères, aux environs d'Alger, il n’est pas très rare; le Lepismina pseudolepismina Grass, le Lepisma Lub- bocki Gr. se trouvent aussi parfois chez les Fourmis, de mème que la Lepisma aurea Dur., qui semble très fréquente dans ces conditions. Von HEYDEN a aussi décrit une espèce de Lépismide, Atelura formicaria, dont l'identité n’est pas très bien établie,

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V ESPÈCES NOUVELLES POUR LA FAUNE FRANÇAISE

Dans le livre sur les Orthoptères de France qu'il vient de publier (1), M. Finor dit, à propos des Thysanoures : « l'étude de » Ces animaux est encore peu répandue, il est à craindre que le » nombre de leurs espèces habitant la France ne soit, en réalité, » bien supérieur à celui des espèces décrites ici... Je dois faire cet » aveu que je n’ai presque rien observé moi-même de ce qui est » relatif aux Thysanoures.... »

C'est seulement d’après les anciens auteurs, en eflet, et surtout d’après Nicocer ou d’après BourLer, que M. Finor cite ses espèces, sans critique d’ailleurs; un certain nombre de Thysanoures que nous avons fait connaître en France, n’ont pas été relevés dans son catalogue, et la présente note a pour but de signaler celte lacune, en remédiant à l'inconvénient qu’il y a de donner des indications de faunistique sous des titres qui ont peu de rapport avec ce sujet ; en même temps elle nous permettra d’ajouter à la liste des Thysa- noures de notre pays, les espèces assez nombreuses que nous y avons rencontrées jusqu'ici, mais que nous n'avions pas signalées encore.

Nous reviendrons plus tard sur les formes critiques ou nouvelles, et sur la dispersion géographique des espèces anciennement connues.

Smynthurus miger Lugs. A Lille dans les mousses et sous les pierres, commun.

Smynthurus luteus Lu. Très abondant cette année, dans les jardins de la Faculté de médecine, sur les plantes herbacées.

Templetonia major. J'ai indiqué pour la première fois cette espèce, en appendice à ma faune des eaux souterraines du départe- ment du Nord (2); elle est assez commune sous les pierres dans les

(1) Finor, À. : Faunede la France. Insectes orthoptères, Thysanoures et Orthoptères proprement dils (1890). (2) Revue biologique du N. de la France, t, 1, p. 261.

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jardins à Lille et se trouve quelquefois dans les lieux souterrains (puits, mines). Elle est décrite dans mes Notes sur les Thysanoures : I, Espèces qui vivent aux Açores (1).

Macrotoma tridentifera Tuzzs. Comme je l'ai dit ailleurs (2) cette espèce est commune à Lille, elle vit dans les mêmes condi- tions que le Macrotoma vulgaris ; je l’ai aussi souvent trouvée dans le Boulonnais et je l’ai rapportée du Berri.

Cyphodeirus albinos Nic. Voir R. Moniez : Sur deux espèces de Thysanoures qui vivent dans les Fourmilières : Revue biologique du N. de la France, t. 3, 1890. Espèce très commune dans les Fourmilières.

Lepidocyrtus meglectus Mz. Voir R. Montz : Notes sur les Thysanoures, TTL. Sur quelques espèces nouvelles ou peu connues récoltées au Croisic (3). Espèce commune à Lille et que j'ai aussi trouvée au Portel; M. Trouessarr me l’a envoyée du Croisic.

Lepidocyrtus cyaneus Tuzzs. Je l’ai rapporté de la forêt d'Har- delot (Pas-de-Calais).

Seira domestica Nic. J'ai pris récemment un individu de cette espèce dans mon laboratoire, il courait sur les tables.

Seira Trouessarti Mz. J'ai fait connaître cette espèce dans le travail précédemment cité (Revue biol. du N. de la Fr., t. 2, p. 440). Lille, Le Croisic.

Seira elongata Nic. Çà et là, à Lille. Isotoma maritima Turcs. Voir R. Montrez : Acariens et Insectes marins des côtes du Boulonnais (4). Cette espèce, très rare sur nos

côtes, a été prise au Portel.

Isotoma littoralis Mz. J'ai décrit cette espèce nouvelle dans le travail que je viens de citer (p. 324). Elle est très commune sur la côte du Boulonnais et a été retrouvée au Croisic.

(1) Revue biologique du N. de la France, t. 2, p. 26.

(2) Moxez, R, Noles sur les Thysanoures : 1. Espèces qui vivent aux Açores. Revue biologique du N. de la France, t. 2, p. 26.

(3) Revue biologique du N. de la France, t. 2, p. 429.

(4) Revue biologique du N, de la France, t. 2, p. 323.

LT ER Isotoma Stuxbergi Tuzzs. Au Portel sous les pierres de la falaise. Isotoma pulchella Mz. J'ai décrit cette espèce d’après un envoi

de M. TrouessartT; elle a été trouvée au Croisic (R. Monxz, loc. cit., p. 431).

Isotoma quadrioculata TuzzB. J'ai récolté cette espèce dans la forêt d'Hardelot (P.-de-C.), sous les mousses et je l’ai aussi prove- nant de Cayeux (Somme).

Isotoma crassicauda Tue. C'est l’espèce relevée par Finor sous le nom d’Actaletes Neptuni Gn. Voir R. Moniez : Acariens et Insectes marins des côtes du Boulonnais.

Achorutes viaticus Tuzzs. Je l’ai trouvé sous les pierres de la berge de la Vienne, à Chinon.

Achorutes inermis TuLLB. -— Sur des pommes de terre gâtées à Lille; n’est connu jusqu'ici qu’en Suède.

Achorutes ununguiculatus TuzzB. Sur les racines pourries de chicorée ; carrières de Lezennes près Lille; n’a été signalé jusqu'ici qu’en Suède.

Achorutes longispinus TuzLs. Cette espèce a été décrite pour la première fois dans les Collembola borealia. Je l’ai trouvée sous les pierres dans la vallée du Cousin, près d’Avallon, elle vit en compagnie du Polyxenus lagurus, et dans les bouses de vache, au Portel.

Achorutes dubius ! TuzzB. Signalé pour la première fois en France,

en appendice à ma Faune des eaux souterraines du Nord de la France. Remonté avec l’eau des puits, sur les parois desquels il habite sans doute.

Xenylla maritima Tuzzs. J'ai été le premier à indiquer cette rare espèce en France (Rev. biol. du N. de la France, t. 2, p. 433). Le Croisic.

Lipura armata Tuzrs. Dans les bouses de vache. Le Portel.

Lipura agilis Mz. Lille, sous les mousses dans les fortifications de la

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ville.—Voir R. Monrez : Notes sur les Thysanoures. I. Espèces recueillies aux Açores. Rev. biol. du N. de la France, t. 2, p. 30.

Lipura bipunctata Mz. Assez commune à Lille (voir R. Montrez, log.:"cit., px 31).

Lipura debilis Mz. Espèce décrite in Acariens et Insectes marins des côtes du Boulonnais, Rev. biol. du N. de la France, t. 2, p. 346.

Lipura tuberculata Mz. Cet animal vit dans les fourmilières ; je l’ai trouvé à Chaumont (Haute-Marne). R. Montez : Sur deux Thysanoures qui vivent dans les Fourmilières, Rev. biol. du N. de la France, t. 3, 1890.

Anurida granaria Nic. Je cite cette curieuse espèce, qui est indiquée comme ayant été trouvée aux environs de Paris elle serait rare, d’après Nicocer, parce qu’elle semble commune à Lille (carrière de Lezennes, jardins, sous les pots à fleurs, etc.).

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MATERIAUX POUR LA FAUNE ENTOMOLOGIQUE DES FLANDRES

COLÉOPTÈRES

QUATRIÈME CENTURIE PAR Alfred PREUDHOMME DE BORRE

Membre de diverses Sociétés savantes

Famille des HYDROPHILIDES (suite)

06. Hydrous caraboïdes L. Taille d'environ 16 à 18 mill. Ovale et convexe en dessus. D’un noir un peu verdâtre et brillant en dessus ; noir mat et couvert d’une courte pubescence en dessous; antennes testa- cées à bouts rembrunis; palpes de même. Pattes brun de poix plus ou moins foncé. Tète présentant un peu en avant des yeux deux dépressions grossièrement ponctuées. Corselet transverse, lisse, avec deux strioles ponctuées sur le disque un peu en arrière du bord antérieur, deux autres transversales après les épaules et un espace grossièrement ponctué près du bord latéral, immédiatement après le milieu. Écusson triangu- laire, lisse, assez grand. Élytres présentant des séries géminées de points ; les externes un peu confuses. Prosternum en arête très élevée et se terminant en arrière par une pointe acérée. Arèête métasternale se terminant en arrière par une pointe mousse assez courte. Chez la femelle, les angles des tarses sont simplement incurvés ; chez le mâle, ils se courbent fortement et brusquement près la base, en forme de grappins. Nieuport, Audenarde, Grammont, Sleydinge, Wachtebeke.

(1) Voir pour les 3 précédentes Centuries, le Bulletin scientifique du Département du Nord : 1882, page 206. 1883, page 165. 1886, page 53.

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57. Limnoxenus oblongus Hergsr. -- Taille de 8 à 10 mill. Ovale un peu allongé, très convexe. D’un noir un peu verdâtre et assez luisant en-dessus ; antennes, palpes et tarses brun-clair. Pro- sternum relevé en carène; mésosternum s’élevant obliquement en lame carrée; partie antérieure du métasternum carénée. Tout le dessus du corps couvert d’une ponctuation très fine et très dense. Élytres portant chacune neuf lignes de points plus forts, formant des stries qui ne se creusent que vers le sommet; une strie suturale profonde s’avançant du sommet pour cesser vers le milieu de la longueur de lélytre. Oostduynkerke, dunes entre Ostende et Blankenberghe, Sleydinge.

58. Hydrobius fuscipes L. Taille de 6 à 7 mill. environ. Ovale assez régulier, très convexe en-dessus; ponctuation du dessus générale, très dense et très fine. Couleur d’un brun de poix brillant et parfois même un peu métallescent; le bord externe des élytres générale- ment plus clair. Antennes, palpes, sommet des cuisses, tiblas et tarses testacés ou rougeâtres. Chez la variété œneus Sor., la teinte du dessus est plus franchement bronzée et même verdâtre. Chez la variété picicrus Tuoms., les pattes sont entièrement rembru- nies, avec les angles postérieurs du corselet plus ouverts. Corselet transverse, rebordé latéralement, à angles antérieurs et postérieurs obtusément arrondis. Aux élytres, une strie suturale bien marquée, allant du sommet jusqu’au premier quart de la longueur, neuf autres stries ponctuées, un peu inégales de longueur et n’aboutissant pas tout à fait à la base; chez la variété subrotundus Sreru., le premier sixième de l'élytre est à peu près absolument dépourvu de stries. Dessous du corps densément pubescent, ainsi que les cuisses sur leurs deux premiers tiers. Carène mésosternale en saillie pointue. Commun. Nieuport, Ostende, les dunes entre Ostende et Blanken- berghe, Heyst, Sleydinge, Exaerde, Gand, Grammont.

99. Philydrus testaceus FaBr. Taille de 6 mill. environ. En ovale régulier et très convexe. Ponctuation générale, fine et dense. Châtain très clair, avec le dessous brun, ainsi que les cuisses et le front ; le devant de la tête entièrement testacé chez le mâle, divisé par un prolongement foncé chez la femelle. Sur le corselet, quatre points vagues noirâtres et, de chaque côté, une série de

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points plus forts que la ponctuation générale. Sur chaque élytre, une strie suturale profonde, s'étendant sur les deux tiers postérieurs et quelques stries de points foncés vers le bout; de plus, trois séries de points plus gros. Carène de mésosternum presque horizontale et un peu dentée en avant. Ostende.

60. Ph. hispanieus Kuwert. Taille de 4 4 mill. environ. Ovale assez court et assez convexe. Ponctuation générale, très fine et très dense. D'un testacé jaunâtre assez clair, brun en dessous, ainsi que le disque du corselet, la base de l’écusson et des raies longitudinales vagues sur toute l'élytre. La tête est d’un brun très foncé, avec l’épistome largement testacé clair chez le mâle et seulement deux petites taches latérales de cette couleur chez la femelle. Un arc de points plus gros de chaque côté du corselet; trois séries de pores sur chaque élytre. Très rare. J'en ai pris un exemplaire à Wenduyne, le 12 octobre 1878. |

61. Ph. vultur KuwerT. Taille de près de 5 mill. Ovale oblong, remarquable par les bords du corselet et des élytres dilatés en marge aplatie et à peu près translucide, comme aussi l'élytre, mais à un moindre degré. Entièrement d’un testacé blafard. Également très rare. La collection Wesmael en renferme un exemplaire provenant des Dunes.

62. Ph. maritimus Taoms. Taille de 4 # mill. environ. Ovale oblong assez convexe, couvert d’une ponctuation très fine et dense. Testacé jaunâtre luisant, un peu rembruni finement sur tous les bords, ainsi que, plus faiblement, sur le milieu du front et le disque du corselet, l’on ne voit même souvent que les 4 points noirs placés en carré. Dessous brun. Pattes testacées, avec les cuisses faiblement rembrunies. Une série arquée de points de chaque côté du corselet. Trois séries de points sur chaque élytre et une strie suturale très longue arrivant à peu près au premier quart de l’élytre. Knocke (C. VAN VoLxEM).

63. Ph. sternospina Kuwerr. Taille de près de 5 % mill. Ovale assez régulier, convexe. D’un testacé-isabelle, plus clair sur tous les bords. Le labre est rembruni, ainsi que le derrière de la tête,

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une vague tache discale au corselet entre quatre points bruns et enfin des linéoles sur les élytres. Strie suturale s’avançant peu au-delà du milieu. Ponctuation dense et pas précisément fine, de sorte que les trois lignes de points des élytres ne sont pas très apparentes. Dessous brun, ainsi que les pattes, dont les tibias et les tarses sont assez brillants ; les cuisses et tout le dessous du corps densément revêtus d’une pubescence très courte. Carène mésosternale portant une épine courbe assez forte. Rare. Heyst (C. Van VozxEM).

64. Ph. grisescens GyLL. (bicolor BEenez). Taille de 5 à 5 % mill. Ovale un peu allongé et assez convexe, couvert d’une ponctuation fine et dense. D’un jaune sale luisant, avec le dessous noir, ainsi que le sommet de la tête et une moitié longitudinale des cuisses; quatre petits points noirs sur le disque du corselet. L’épistome est testacé chez les deux sexes, mais avec une tache foncée médiane chez la femelle. Une série arquée de points de chaque côté du corselet. Sur chaque élytre, trois séries de pores, quelques stries de petites macules noires vers le sommet et enfin une strie suturale assez longue, bien que n’arrivant pas à la base. Heyst (M. Bivort).

65. Cymbiodyta marginella Fapr. (ovalis Taoms.) Taille de près de 4% mill. Ovale, convexe, couverte d’une ponctuation fine, avec deux séries de points plus forts sur les côtés du corselet et et trois séries longitudinales sur chaque élytre. Corselet nullement rebordé au milieu de la base. Noir de poix ou brun de poix, luisant en dessus, mat en dessous, avec le bord antérieur et les côtés du corselet, ainsi que le bord externe des élytres plus ou moins rougeâtre. Une strie suturale abrégée en avant. Mésosternum offrant une saillie conique. Ploegsteert (M. LETHIERRY).

66. Anacæna globula Payx. Taille de 3 mill. environ. Semi- globuleuse, couverte d’une ponctuation très fine et très dense; une strie suturale raccourcie en avant sur chaque élytre. D'un noir très brillant en dessus, mat en dessous, les côtés du corselet et des élytres testacés, plus ou moins largement et sans limite nette. Pattes ferru- gineuses, ainsi qu’une partie des hanches et aussi la base des antennes et des palpes. Le dernier article de ceux-ci plus long que le 3. Point de carène au prosternum, ni au mésosteruum. Staden, Renaix.

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67. A. limbata Fagr. (ambigua Rey). Taille de 2 % à 3 mil. Subglobuleuse, mais un peu moins courte que l'espèce précédente. Ponctuation dense, fine, générale; une strie suturale raccourcie en avant sur chaque élytre. Noir de poix, brillant en dessus, mat en dessous, avec les élytres brun-marron quelquefois clair, les côtés du corselet testacé-brunâtre, ainsi que les cuisses ; le reste des pattes ferrugineux, de même que la base des autennes et des palpes. Dernier article de ceux-ci plus long que le %. Prosternum non caréné ; mésosternum avec une petite saillie conique. Dunes (Coll. WESMAEL).

68. A. bipustulata MarsHam. Taille de 2 à 2 %# mill. Très brièvement ovale et presque subglobuleuse ; ponctuation très fine, mais moins dense que chez les deux précédentes. En dessus, d’un brun noisette luisant, avec une tache testacée de chaque côté de l’épistome, et, le plus souvent, sur le corselet, trois taches foncées, sujettes à disparaître ; dessous d’un brun mat. Strie suturale des élytres raccourcie en avant. Dernier article des palpes plus long que 3. Prosternum sans carène; une petite carène conique sur le mésosternum. Sleydinge.

69. Helochares lividus Forster. Taille de 5 mill. et plus. Ovale un peu oblong, faiblement convexe ; côtés des élytres peu arqués. Dessus entièrement, finement et uniformément ponctué. Testacé rougeâtre en dessus et souvent vaguement taché de noirâtre- lavé, formant mème quelquefois des linéoles indécises sur les élytres; noir mat en dessous. Pattes rougeàtres avec les cuisses rembrunies. Angles postérieurs du corselet à peu près droits, avec le bout arrondi. Sur chaque élytre, trois séries de points fort peu apparentes ; pas de strie suturale. Sternum non caréné. Ostende, Grammont.

70. H. punetulatus Snarr. Taille de # à 5 mill. environ. Ovale un peu plus large, par suite d’une courbure plus marquée des bords des élytres. Ponctuation générale, fine, dense, uniforme. Angles postérieurs du corselet plus obtus et plus arrondis. Le dessus tes- tacé brunâtre luisant; le dessous noir mat; fort souvent de vagues linéoles noirâtres sur les élytres, les rois séries de points sont toujours assez distinctes. Point de strie suturale. Point de carène

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sternale. Espèce faiblement caractérisée et difficile à séparer de la précédente. Dunes, Termonde, Tèête-de-Flandre.

71. H. dilutus Ericus. Mème forme et mème taille. Ponctuation des élytres beaucoup plus fine et moins facile à distinguer, d’où il résulte que les trois séries de points sont d'autant plus apparentes. Couleur variant du testacé brunâtre au jaune pâle et verdâtre livide (var. pallidus). "Très souvent un certain nombre de linéoles noires sur le sommet et le côté des élytres. Cuisses rembrunies. Cette espèce est aussi mal définie et pourrait bien devoir plutôt être rattachée comme variété

à la précédente, si pas même à l’H. lividus. Grammont. 72. Laccobius bipunetatus Far. (minutus GyYLL.). Taille de

2% mill. environ. Subhémisphérique. Tête et corselet noir verdâtre. Sur les côtés de l’épistome, devant les yeux, une assez grande tache blan- châtre; au corselet, une bordure latérale d’un blanc un peu jaunâtre, envoyant le long du bord antérieur et de la base des prolongements étroits très allongés et se rejoignant presque à ceux du côté opposé. Fond des élytres d’un blanc un peu jaunâtre, avec de nombreuses fines stries de petits points noirâtres, qui s’oblitèrent sur les côtés, sur le sommet et sur deux places maculaires situées de chaque côté de la suture, peu avant le sommet. Carène prosternale bien marquée et Îor- mant à son sommet une petite dent recourbée. Les exemplaires moins foncés en couleur constituent la variété pallidus Cast. Oostduynkerke, Grammont, Wachtebeke.

73. L. minutus L. Taille de 2 à 2% mill. Brièvement ovalaire et fortement convexe. Ponctuation du corselet fine et un peu espacée. Tête et corselet noir verdâtre ; une tache transversale blanche devant les yeux. Bordure latérale du corselet blanc-jaunâtre, avec de courtes saillies le long du bord antérieur et de la base. Élytres d’un testacé brunâtre luisant, avec de nombreuses stries de points noir verdâtre assez grands, devenant obsolètes sur les bords, sur le sommet et sur une grande tache vague se rattachant à ce sommet. Point de carène prosternale. Les individus plus foncés constituent la variété globosus Heer.— Wachtebeke,.

14. Limnebius papposus Muzs. Taille dépassant généralement un peu 2? mill, Ovale, oblong et assez convexe. Élytres se terminant par

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une troncature droite. D’un gris brun noisette, avec la tête et le disque du corselet noirs. Antennes et palpes rouges. Bord des élytres un peu relevé et formant gouttière. Grammont.

15. Berosus affinis AupouIx et BRuLLÉ. Taille de 3 à 4% mill. Oblong et convexe. Testacé jaunâtre luisant, noir en dessous; la tête métallique verdâtre plus ou moins foncé, cuprescente ou irisée; une tache discale de la même couleur sur le corselet, dont les côtés sont presque droits. Antennes et pattes rougeâtres; les cuisses intermédiaires et postérieures plus ou moins foncées. Élytres à stries assez fines, mais assez fortement ponctuées. Une strie préscutellaire un peu longue, entre la {re et la 2e stries. Au premier tiers, deux vagues macules discales enfumées, et, un peu plus bas, quelques autres plus ou moins en série transverse. Carène du mésosternum bidentée. La variété murinus a les élytres assez pubescentes. La variété Lispanicus les a plus fortement striées. Ostende, Heyst.

Famille des SPHÆRIDIIDES.

16. Sphæridium searabæoïdes Fagr. Taille d'environ 6 mill. Ovale très court et assez bombé. Noir; les élytres marquées chacune de deux taches, l’une antérieure, subhumérale, d’un rouge plus ou moins vif, l’autre apicale, plus large et en lunule, d’un rouge jaunâtre. Quelquefois le corselet et les élytres ont une fine bordure de la même couleur. Chez la variété lunatum, la lunule apicale existe seule, la tache subhumérale manquant. Dessous du corps très finement velouté. Tête lisse, tronquée en avant. Corselet large; les angles de la base obtus et arrondis. Écusson allongé et étroit. Élytres lisses, sauf dans la variété striolatum, la base, près de l'écusson, montre quelques commen- cements de stries. Une strie suturale sur la moitié postérieure de l’élytre seulement. Les mâles se reconnaissent à la dilatation des articles des tarses antérieurs, dont l’ongle externe est fortement coudé en grappin. Très commun, Ostende, Blankenberghe, Heyst, Knocke, Nieuport, Oostduynkerke, Tète-de-Flandre, Grammont.

77. Sph. bipustulatum Fagr. Taille de 4% à 5 mill. Suborbiculaire et assez convexe, quelque peu tronqué en arrière. Noir, avec une fine bordure testacée sur les côtés du corselet et des élytres et une tache en

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le

lunule au sommet de l’élytre. Dans la variété quadrimaeulatum, il existe de plus une tache rouge subhumérale, comme chez le scarabæoïdes. Dans une autre variété, la même tache existe, la tache apicale manque. Une variété fort commune (marginatum) ne présente aucune tache et n’a que la fine bordure du corselet et des élytres. Tout le dessus très finement pointillé. Angles postérieurs du corselet droits, point arrondis au sommet. Écusson étroit et allongé. Aux élytres, une seule strie suturale, effacée sur le tiers antérieur. Pattes testacé jaunâtre; une tache noire sur le milieu de la cuisse. Caractères du mâle comme dans l’espèce précédente. Heyst, St-Julien-lez-Ypres, Grammont.

18. Cereyon littorale GyLzz. Taille d'environ 2 % mill. Ovale, légèrement convexe. D’un noir brunâtre, quelquefois assez clair, avec le bout des élytres, la base des antennes et les pattes d’un testacé roussâtre. Épistome sinué en avant. Angles postérieurs du corselet obtus, non arrondis, précédés d’un léger sinus du bord externe. Écusson triangulaire. Élytres à stries ponctuées en avant et creusées en arrière. Un petit tubercule sur le dernier segment abdo- minal. 11 en existe des variétés la couleur foncière du corselet et des élytres devient plus ou moins entièrement testacé-roussâtre. La variété binotatum, rencontrée en Belgique, a les élytres entière- ment jaunes avec une pustule noire de chaque côté de la suture. Rare et propre à la zone maritime. Knocke.

19. €. hæmorrhoïdale Fasr. (impressum STurM, Rey). Taille d'environ 3 mill. Ovale très court et très convexe. Noir brillant, avec le bout des élytres brun-rougeâtre, de même que les antennes et les pattes ; abdomen soyeux seulement à la base et sur les côtés, Épistome faiblement sinué en avant. Corselet à angles postérieurs obtus; une petite fossette au milieu de la base, devant l’écusson. Celui-ci triangulaire curviligne. Élytres se rétrécissant peu à peu dès la base; finement striées-ponctuées, à interstries plans et nette- ment ponctués. Les stries 2 à 4'‘sont un peu sinueuses après leur premier quart. On donne le nom de piceum à une variété les élytres sont d’un brun-rougeûtre, plus clair à l'extrémité. Tête-

de-Flandre, Grammont. (A suivre).

M: ets

SUR LA PRÉSENCE À CHINON (Indre-et-Loire) d’une Orchestie terrestre (Orchestia cavimana HELLER)

Nouvelle pour la Faune française

PAR Théod. BARROIS

Professeur-agrégé d'histoire naturelle à la Faculté de Médecine de Lille.

J'ai déjà insisté, dans une précédente publication (1), sur la remar- quable facilité qu’offrent les Orchesties à s'adapter à la vie terrestre. Parmi les espèces ainsi différenciées, l’une des mieux étudiées est l’Orchestia cavimana, décrite en 1865 par C. HELLER ; cet Amphipode avait été recueilli par Korscuy, en différents points humides, au voisinage d’une source, sur le mont Olympe (Ile de Chypre), par 4,000 pieds d’alti- tude (2).

Hoëx la retrouva en Hollande, à Zalt-Bommel, dans la province de Gueldre ; les exemplaires qui lui ont été soumis provenaient d’un jardin, distant de plus de 80 kilom. de la mer, et habitaient un recoin humide, sous des pots à fleur (3).

Le mont Olympe et Zalt Bommel étaient jusqu'à présent les deux seules stations de cette curieuse espèce; grâce au professeur Montrez, il nous est permis d’en faire connaître aujourd’hui une troisième, en France cette fois. Les Orchestia cavimana qu'il a bien voulu me communiquer ont été recueillies à Chinon, à quelques mètres des bords de la Vienne, sous les pierres de la berge, elles étaient très communes. C’est une intéressante trouvaille pour la faune française.

(1) Ta. Barrois : Note sur l'histoire naturelle des Açores. De l'adaptation de l'Orchestia littorea MonraGu à la vie terrestre. Bull. Soc. zool. de France, t. XIII, janvier 1888.

(2) C. Hezzer : Kleine Beiträge zur Kenntniss der Süsswasser-Amphipoden. Verhandl. der K. K. Zool.-bot. Gesellsch. in Wien, 1865.

(3) Hock. Carcinologische. Tydschr, der Nederl. Dierk. Vereen., Deel. IV, 1879.

50661 LILLE, LE 8icOT FRÈRES, Le Gérant, Tu. BARROIS.,

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ANNÉE 1890. No 3. 1er DÉCEMBRE.

REVUE BIOLOGIQUE

DU NORD DE LA FRANCE

Paraissant le de chaque mois

UN CAS DE STÉNOSE DE LA PULMONAIRE

Avec Occlusion partielle de l'nfondibulum et Perforation ventriculaire PAR F. CURTIS

Au cours de l’année 1889, nous eûmes l’occasion d'observer, dans la clinique de la Charité, une jeune enfant atteinte d’une affection cardiaque congénitale que notre regretté maitre, M. le professeur Hazcez, avait diagnostiquée en ces termes : sténose de Ia pul- monaire et communication interventriculaire des deux cœurs. A cette époque, la jeune malade séjournait déjà depuis plusieurs années dans le service, et son état s'était rapidement aggravé par l'apparition d’une tuberculose pulmonaire aux progrès de laquelle elle finit par succomber. Nous pümes ainsi, il y a quelques mois, pratiquer l’autopsie et constater l'exactitude du diagnostic porté sur le vivant. L'observation clinique détaillée de ce cas n'étant malheu- reusement pas entre nos mains, nous nous voyons obligés de restreindre notre étude à la partie purement anatomique, en résu- mant brièvement d’après nos souvenirs les signes physiques perçus chez notre malade. Les malformations semblables à celles que nous allons décrire, intéressent d’ailleurs l’anatomiste autant que le clini- cien. La question de l’origine de ces conformations vicieuses se rattache intimement à l’embryogénie de l'organe, et nous croyons utile de démontrer que, grâce aux importants travaux de His, sur le développement du cœur, ces anomalies sont devenues parfaite- ment compréhensibles.

[Sa]

1 ND

RÉSUMÉ DES SIGNES CLINIQUES. L'enfant, qui fait le sujet de cette étude, était une jeune fille de 1% ans, petite, malingre, et qui, de tout temps, par le fait de sa lésion cardiaque, s'était vue condamnée à une existence recluse et peu active. Il n'existait pas, à proprement parler, de cyanose quand l'enfant était au repos, mais à la moindre fatigue, à propos d’une ascension ou même d’une marche un peu trop rapide, l’essoufflement survenait, la face devenait pâle, puis bleuâtre, les lèvres violacées, en même temps que les battements du cœur perdaient de leur régularité. Ces phénomènes existaient déjà alors que la lésion pulmonaire n'avait encore que faiblement diminué le champ de l’hématose; plus tard ils augmen- tèrent, et devinrent une menace continue d’asphyxie.

Les signes physiques qui guidèrent le diagnostic étaient les suivants. Il existait, sur la ligne médiane du thorax, un frémis- sement cataire d’une intensité peu commune, s’atténuant vers la droite et vers la gauche. A l’auscultation, on percevait en plein sur le sternum, depuis l’appendice xyphoïde, jusqu’au niveau des 3m cartilages costaux, un souffle très fort du premier temps qui se propageait légèrement de chaque côté du foyer de la pulmonaire. Parfois, quand le cœur devenait irrégulier, un souffle plus faible du second temps succédait au premier, mais ce second bruit n’était jamais que transitoire. On trouvait, en outre, tous les signes connus de l’hypertrophie du ventricule droit.

DESCRIPTION DE L'ORGANE : aspect extérieur. A l'ouverture du thorax, on ne constate aucune irrégularité dans la situation des principaux organes. Le cœur seul attire notre attention par sa Con- figuration extérieure. Extrait de la poitrine et placé sur la table, il paraît globuleux, fortement bombé sur sa face antérieure, très arrondi sur les bords et vers la pointe. Cet aspect résulte d’une hypertrophie considérable de la moitié droite de l'organe. Comme le montre la figure 1, tout le ventricule droit est à la fois plus large et plus long qu’à l’état normal; de sorte que sa pointe descend jusqu’au niveau de celle du ventricule gauche. Celui-ci, peu modifié dans ses dimensions absolues, paraît petit relativement à la masse charnue de son voisin.

Les mensurations suivantes rendront mieux compte des dimen- sions de l'organe :

à

Longueur du cône ventriculaire, de l’origine de la coronaire gauche à la pointe : 10 cent.

Circonférence du cœur droit dans le sillon auriculo-ventriculaire : 136 mill.

Circonférence du cœur gauche dans le sillon auriculo-ventriculaire : 60 mill.

Poids de l’organe vide : 163 grammes.

Nous ajouterons que déjà, à la première inspection, la pulmo- naire et l’infundibulum semblent de dimensions singulièrement réduites.

Configuration intérieure. Les ventricules étant méthodiquement ouverts, une première exploration nous fournit un résultat qui parait absolument paradoxal et que nous pouvons résumer de la manière suivante : En ouvrant la pulmonaire, on ne tombe pas dans le ventricule droit; 2 En introduisant alternativement un stylet dans le cœur droit et gauche, on pénètre chaque fois dans l'aorte. Un examen plus complet va nous donner l’explication de cette anomalie.

Cœur droit. Le cœur droit, largement ouvert, frappe tout d’abord par la masse de ses parois qui atteignent jusqu’à 12 mill. d'épaisseur. Cette hypertrophie n’occupe pas seulement la région équatoriale du ventricule, elle s'étend à toute la longueur de ses parois qui, mème vers la pointe, mesurent encore 8 à 9 mill. Les colonnes charnues de la tricuspide sont volumineuses, celle qui se fixe à la paroi antérieure, en particulier, a de 6 à 8 mill. de diamètre. La cavité du ventricule droit est spacieuse, elle ne s’affaisse pas comme dans un cœur normal, mais reste largement béante par le fait de l’épaisseur et de la rigidité de ses parois. L’'orifice atrio- ventriculaire offre à peu près ses dimensions ordinaires, et se trouve bordé de valvules absolument saines et de configuration régulière. Si maintenant on cherche à pénétrer dans l’infundibulum, très bien formé et visible à l'extérieur, on en est absolument empêché par une cloison musculaire qui sépare cette cavité de celle du cœur droit. Ce n'est qu’en cherchant de près, qu’on finit par trouver, à 12 mill. de la cloison interventriculaire, un très petit orifice caché entre les Saillies des muscles papillaires. C’est l’entrée d’un canal, ayant à peu près le calibre d’une plume d’oie et débouchant dans l'infundibulum transformé en une sorte de petit ventricule accessoire,

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situé au devant de la grande cavité du cœur droit (fig. 1). En continuant à explorer celle-ci, on rencontre une deuxième anomalie non moins importante, En efet, le doigt enfoncé dans la direction de l’infundibulum, glisse sur la paroi musculaire antérieure, dévie vers la cloison et pénètre dans un orifice qui donne directement accès dans l'aorte. Cette perforation de la cloison interventriculaire occupe son angle antéro-supérieur ; elle laisse facilement pénétrer l'extrémité de l'index.

Cœur gauche. Le ventricule gauche est également bien musclé, ses parois sont cependant beaucoup plus minces que celles de son voisin, elles ne dépassent guère 8 à 9 mill. L’orifice atrio-ventricu- laire et les chefs de la mitrale sont en parfait état. C’est sur lori- cine de l'aorte que doit surtout porter notre attention; c’est de ce côté que la perforation du septum est nettement visible et peut être bien étudiée. Sa situation exacte répond au sommet de la cloison interventriculaire demeurée libre; sa partie centrale se trouve placée immédiatement au-dessous du bord adhérent des sigmoïdes, à l'union de la valvule postérieure et de la médiane; c’est-à-dire au point précis où, dans un cœur normal, existe le septum membranaceum. L'orifice a une forme semi-elliptique, il est limité en bas par un bord concave un peu tranchant, en haut par un bord rectiligne qui dépend de l’anneau fibreux de l'aorte. Il mesure dans le sens ver- tical 8 à 10 mill.; dans le sens antéro-postérieur 14% à 15 mill. environ. La cavité du cœur droit n’est pas directement visible à travers cette lacune de la cloison ; le chef interne de la tricuspide se fixe précisément à peu de distance du bord supérieur de l’orifice interventriculaire et le voile en partie. Dans son ensemble, le septum inférieur occupe absolument sa position normale ; l’origine de laorte n’est déviée ni d’un côté ni de l’autre, elle ne surplombe pas la cavité du cœur droit plus qu'à l'ordinaire. En somme, un cœur normal dont on perforerait le septum membraneux, reproduirait exactement les dispositions que nous venons de décrire.

Infundibulum et pulmonaire. La disposition la plus curieuse est celle qu'on observe du côté de la pulmonaire. Le petit ventri- cule accessoire, qui résulte de l’oblitération inférieure de l’infundi- bulum, présente la forme d’une cavité conique très aplatie; on peut lui décrire deux faces, l’une antérieure et l’autre postérieure, une

base et un sommet dirigé en haut et à gauche, donnant naissance au tronc de la pulmonaire. La face antérieure n’est autre que la paroi normale de l'infundibulum, mais plus rigide et plus forte, car elle atteint une épaisseur de 5 à 6 mill., qu’elle conserve encore non loin des sigmoïdes. La face postérieure présente la con- figuration d’un triangle isocèle dont la base répond à l'origine de la pulmonaire et mesure environ 21 à 22 mill., tandis que les deux côtés égaux placés verticalement atteignent 32 mill. Cette sur- face triangulaire peut être divisée en deux parties distinctes d’envi- ron 45 mill. chacune (1) ; l’une, supérieure, est lisse, d'aspect artériel, l’autre, inférieure, est pourvue de saillies musculaires analogues à celles des ventricules. En disséquant légèrement le tronc de la pul- monaire, on constate que la région lisse supérieure peut être séparée de l’origine de l'aorte, et n'est en somme qu’un prolongement de la paroi même de l'artère pulmonaire.

A l’union des deux zones qui constituent la face postérieure de notre troisième ventricule, et sur le bord droit de cette cavité, débouche létroit canal déjà signalé. Sa direction est oblique de haut en bas et d'avant en arrière.

Le tronc de la pulmonaire, qui termine l’infundibulum, est garni de valvules saines et bien conformées, mais au nombre de deux seulement. Chacune d’elles mesure, le long de son bord libre et tendu, 18 à 19 mill. L'origine du vaisseau est donc excessivement étroite, elle n’atteint en effet que 45 mill. de circonférence intérieure, immédiatement au dessus des sigmoïdes, et conserve à peu près ce calibre dans sa continuité. L'aorte, mesurée comparativement, nous a donné au même niveau 51 mill. de circonférence ; parmi ses trois _ valvules, la médiane et la postérieure atteignaient 18 mill., l’externe 16 mill. seulement. Les proportions relatives des deux vaisseaux sont donc totalement l'inverse de ce qu’on observe sur un cœur bien constitué. Nous pourrons être bref au sujet des oreillettes, dont les dispositions anatomiques sont absolument régulières. Il nous suflira de signaler l’occlusion parfaite du trou de Boraz. Nous ajouterons que, du côté de l'aorte, nous avons pu constater également la fermeture complète du canal artériel.

Les autres organes offrent des lésions très avancées que nous ne ferons que mentionner, car elles nous semblent être plutôt sous la

(1) La partie supérieure est un peu plus grande que l'inférieure,

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dépendance de l'affection pulmonaire, que de la lésion cardiaque. Le foie et les reins offrent déjà, à l’œil nu, l’aspect particulier des organes atteints de dégénérescence amyloïde. L’examen microscopique confirme cette apparence. Ç

Les coupes du foie nous font voir un tissu parcouru en tous sens par de larges travées de substance amyloïde qui circonscrivent par places des îlots de cellules hépatiques en voie de dégénéres- cence graisseuse avancée. La structure lobulaire est absolument méconnaissable. Dans le rein, tous les capillaires de la substance corticale, et en particulier les pelotons glomérulaires, ont subi une transformation amyloïde avancée.

Quant aux poumons, ils présentent les lésions de la tuberculose chronique vulgaire. Les deux sommets, très adhérents, sont criblés de cavernes.

Les organes génitaux et les mamelles sont peu développés, mais n’ofirent aucune altération spéciale. |

INTERPRÉTATION EMBRYOLOGIQUE DE LA MALFORMATION CARDIAQUE. Depuis les remarquables études de Roxrransky sur les anomalies des cloisons cardiaques, plus n’est besoin de discuter l’ancienne conception qui attribuait ces malformations à des inflammations fætales de l’endocarde, ayant engendré des adhérences pathologiques. On peut, croyons-nous, admettre actuellement comme démontré ce fait, que toutes les dispositions vicieuses du système cavitaire du cœur doivent être rattachées à quelque anomalie primordiale de son développement. C’est donc par la connaissance de l’embryogénie normale que nous devons chercher à expliquer le cas présent ; et nous ne saurions mieux faire à ce sujet que de prendre pour guide de notre inter- prétation les travaux si complets de His sur le mode de formation du cœur et des ses cavités définitives.

Sans nous arrèter aux premiers stades du développement, qui seraient actuellement pour nous sans intérêt, prenons l'organe au moment s’'ébauchent les vestiges d’une division organique. A cette époque, le cœur se trouve composé de deux segments distincts; l’un, directement en continuité avec les gros troncs veineux, représente

l'oreillette indivise ; l’autre, plus volumineux et situé au devant-duw.

premier, répond à l’ensemble des deux ventricules. Ce dernier segment communique à gauche et en arrière avec l'oreillette par un étroit

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canal, le canal auriculaire, et donne naissance à droite au bulbe aortique dont il n’est séparé que par un court rétrécissement, le Fretum de HALLER.

La forme de cette portion ventriculaire du cœur peut être comparée très exactement, comme le dit His, à celle de l’estomac, le canal auricu- laire répondant au cardia, le détroit aortique au pylore. On peut ainsi décrire à la poche ventriculaire une partie gauche plus large appelée par His le cône veineux, et une partie droite plus exiguë qui méritera le nom de cône artériel.

Au cours du développement, la petite courbure de la poche ventri- culaire se rétrécit de plus en plus, de telle sorte que le sommet du cône artériel, d’abord situé à droite, se trouve reporté graduellement en avantet vers la ligne médiane. Il résulte de ce reploiement, que le cône artériel finit par se trouver à droite et en avant du cône veineux, tandis que le détroit aortique se place au devant du canal auriculaire et des oreillettes. Pendant que ces déplacements s'effectuent, un sillon se dessine à l'extérieur, au niveau de la région moyenne du sac ventriculaire; c’est le premier vestige du sillon définitif. Les deux cœurs sont dès lors suffisamment séparés pour qu’on puisse en com- prendre le cloisonnement.

A l’intérieur de la cavité des ventricules, et au niveau même du sillon externe, une cloison se développe sous forme d’un repli semi-lunaire, à bord supérieur concave ; c'est le septum inférieur qui va pousser de bas en haut et séparer graduellement les deux cônes ventriculaires. Si toutefois cette séparation s’achevait par le seul septum inférieur, le cœur gauche recevrait toutes les voies d’afflux, le cœur droit toutes les voies d'écoulement. L'intervention de deux cloisons accessoires, provenant de l'oreillette et du bulbe, remédie à cet inconvénient. Sans insister sur les détails du cloison- nement auriculaire, nous rappellerons qu’il s'effectue par l’intermé- diaire de deux replis qui naissent de la face supérieure et postérieure de l'oreillette primitive. La cloison postérieure, désignée par His sous le nom de septum intermédiaire, contribue seule à la séparation des ventricules. Elle ne provient pas directement du cœur mais d’une portion annexe, le saccus reuniens, débouchent les gros troncs veineux. Ce sinus veineux accessoire, placé derrière l'oreillette, s’invagine à un moment donné dans la cavité de celle-ci et le bord gauche de son orifice de communication vient ainsi

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proéminer à l’intérieur et constituer le scptum intermédiaire, Celui-ci, mince et membraneux, s’élargit au niveau de son bord antérieur qui pousse d’arrière en avant, pénètre dans le canal auriculaire, y contracte des adhérences et divise ce conduit en deux orifices distincts ; les orifices atrio-ventriculaires.

Le septum intermédiaire continuant à croître, son bord antérieur élargi finit par rencontrer le bord supérieur du septum inférieur

et se soude à la moitié postérieure de ce dernier, laissant libre

d’adhérences sa moitié antérieure. De cette facon se trouve formé un cœur dont les deux ventricules ne communiquent plus que par un petit orifice situé à la partie supéro-antérieure du septum inférieur. Cette dernière lacune se trouve bientôt comblée par le septum aortique qui divise le bulbe en aorte et pulmonaire. A cet eflet, la cloison qui se développe de haut en bas pénètre dans l’origine du cône artériel et vient se souder en dernier lieu au septum intermédiaire et au bord libre de l’hiatus interventriculaire, L’aorte, dès lors, ne s'ouvre plus dans le cœur droit mais pénètre dans le ventricule gauche à travers l’orifice même du septum inférieur. Les dispositions défini- tives sont maintenant établies (6me à 7m semaine).

En analysant la description précédente nous pourrons en déduire quelques conclusions qui nous intéressent directement.

La communication des deux ventricules observée chez notre malade s'explique aisément, ce n’est en effet que la persistance d’une disposition transitoir: chez l’embryon, comme nous venons de le voir. Cette persistance, toutefois, ne résulte pas d’un simple arrêt de développement ; mais elle est la conséquence de l'anomalie plus com- plexe que nous trouvons au niveau de la pulmonaire. Celle-ci, croyons- nous, peut être attribuée à une irrégularité primitive du cioisonnement de l’organe.

En eflet, supposons que le septum du bulbe aortique, au lieu de se former dans sa position normale, naisse plus en avant et à droite, il résultera de ce déplacement que le bulbe aortique et l’origine du cône artériel seront divisés en deux conduits de dimensions très inégales; le plus petit, situé en avant, deviendra la pulmonaire, tandis que l’autre, plus large, sera l'aorte. Par ce fait mème du manque d'espace réservé au canal de la pulmonaire, il sera matériellement impossible que les valvules sigmoïdes se développent en nombre réglementaire; l’une d’elles au moins pourra

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manquer totalement, comme dans le cas présent. Enfin, une conséquence bien plus grave va résulter de cette simple déviation de la cloison du bulbe. Celle-ci, en effet, croissant de haut en bas, ne peut rencontrer le septum inférieur et intermédiaire qu'à condition d'occuper, dans le canal du bulbe, une position très- exactement déterminée. Vient-elle à être déplacée, à être reportée trop fortement en avant, elle ne pourra plus, en temps opportun, venir rejoindre ses congénères. Au moment de pénétrer dans le ventricule, elle passera tangentiellement devant l’hiatus du septum inférieur, et ne sera en définitive arrêtée dans son développement que par sa rencontre et sa soudure avec la paroi antérieure du cœur droit. Les voies de la pulmonaire et de l’infundibulum se trouveront ainsi séparées entièrement de la cavité du cœur droit. Quelque petit orifice, ménagé entre les colonnes charnues, pourra seul maintenir une communication absolument insuflisante. C’est ce que nous avons pu voir chez notre malade. Les mensurations et les détails anatomiques relatés précédemment, prouvent que l'explication que nous proposons ici n’est pas une simple hypothèse. La situation régulière du septum inférieur, la position normale de l'aorte, les dimensions relatives des vaisseaux, enfin la structure artérielle de la majeure partie de la cloison qui ferme l’infundibulum, ce sont autant de faits qui se trouvent en parfait accord avec l'interprétation embryologique que nous venons de donner.

En résumé, la sténose de la pulmonaire, l’occlusion de linfun- dibulum, la perforation ventriculaire, toutes ces anomalies s'expliquent par une seule irrégqularité primordiale du plan structural de l'organe : à savoir, la déviation du septum aortique.

EXPLICATION DES FIGURES

Fic. TI. Cœur vu de face, l'infundibulum et le cœur droit ouverts, Fic. II. Cœur vu de trois quarts, le ventricule gauche et l'aorte ouverts. VD. Ventricule droit. VG. _ Ventricule gauche. T1. Infundibulum séparé du cœur droit. A. Aorte. P. Pulmonaire. S. Sigmoïdes pulmonaires. OV. Orifice interventriculaire. 0. Orifice faisant communiquer l'infundibulum et le cœur droit,

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LE LABORATOIRE MARITIME DE ZOOLOGE DU PORTEL

PAR Paul HALLEZ

Professeur à la Faculté des Sciences de Lille.

Je l’ai déjà écrit (4), je n'avais, lorsque je fus nommé titulaire de la chaire de zoologie à Lille, d'autre alternative que d'aller travailler, soit en Bretagne, soit sur les bords de la Méditerranée, mes élèves ne pouvaient pas m’accompagner faute d'argent, ou de m'installer à proximité de Lille. Je crois qu’un professeur se doit à ses élèves, je crois aussi que l’étude des animaux marins pris au gite est indispensable aux futurs naturalistes. Voilà pourquoi j'ai fondé, il y a trois ans, un laboratoire maritime au Portel, à 2 kilomètres de Boulogne-sur-Mer.

Au début, c'était un simple pied-à-terre je menais mes élèves pendant les vacances pour les mettre en rapport avec le merveilleux

monde de la mer, si propre à exciter leur curiosité et leur admi-

ration. Sur des tables improvisées, chacun déballait sa trousse et son microscope. Le matériel ne comprenait que des seaux en toile, un peu de verrerie et quatre. dragues. On partait en mer sur un canot de pêcheur loué pour la circonstance. Telle fut l'installation en 1888.

Le rapport présenté l’an dernier à M. le Ministre, au nom du conseil général des Facultés de Lille, signale quelques améliorations dans l'installation et dans l'outillage du laboratoire naissant: acqui- sition de tables de travail et de nouveaux engins de pêche.

C’est seulement pendant les vacances qui viennent de s’écouler, que l’organisation a pu être complétée d’une manière satisfaisante. Les améliorations ont porté à la fois sur les locaux et sur le matériel. Voici un extrait du rapport sur la situation du labora- toire en 1890:

« Acquisitions. L'installation et l'outillage du laboratoire mari-

(1) Revue biologique du Nord de la France, T. ],.p: 23.

ag es

time du Portel ont été considérablement améliorés dans le courant de cette année scolaire.

» L’acquisition la plus importante a été celle d’une embarcation. Grâce à la générosité du Conseil général des Facultés, qui à voulu contribuer à cette utile acquisition en votant une somme de 1,300 francs, le professeur a pu faire construire un bateau qui mesure 7 mètres 65 de tête en tête et 2 mètres 80 de large. Ce bateau « Béroé » est entièrement ponté: il est pourvu à l’avant d’un loge- ment pour les deux hommes et le mousse composant l’équipage, et au milieu d’une cabine pour les travailleurs. Celle ci est garnie de deux armoires, de deux bancs, de deux lits, d'une table; elle est largement éclairée, de sorte qu’on peut au besoin y faire des observations au microscope. Le « Béroë » est pourvu d’une quille en fonte de 1,000 kilos et de trois tonneaux de lest; il est gréé en côtre; son mât a dix mètres de haut; un treuil, placé sur l'avant, rend très facile la manœuvre des dragues et des ancres. L'’embarcation est pourvue en outre d’un petit canot. Les dépenses totales, tant pour l'acquisition du bateau et de tous ses acces- soires que pour la construction du hangar qui lui sert d’abri pendant les mois d’hiver, ne se sont élevées en chiffre rond qu’à 4,000 francs.

» Aux engins de pêche acquis dans les deux années précédentes et consistant en quatre dragues de formes et de dimensions difié- rentes adaptées aux diverses natures des fonds, en fauberts et en une nasse susceptible d’être éclairée par une lampe à incandes- cence, il faut ajouter cette année un grand filet fin en soie et à fond mobile pour la pêche pélagique.

» Pour recevoir les produits des pêches faites à la côte et au large, le laboratoire à acquis cette année huit bacs commodément installés et dont le nombre pourra être porté à seize dans le courant de l’an prochain. Une lampe électrique mobile permet de les éclairer fortement de telle sorte qu'aucun animal, même de très petite taille, ne peut échapper à l'observateur (1).

(1) C’est au retour d'un séjour que je fis au printemps dernier, pendant les vacances de

Pâques, au Laboratoire de Banyuls-sur-Mer, que je résolus l'acquisition de lampes élec- triques. Dans la merveilleuse installation du Laboratoire Arago, l'électricité joue un grand rôle, d’abord dans l'éclairage des sailes. Mais ce qui excite le plus l'admiration, c’est l'aspect féérique des bacs éclairés par un puissant faisceau Inmineux et grouillant des belles espèces méditerranéénnes aux couleurs diaprées. Je fus frappé aussi des avantages qu'offraient les photophores et les appareils pour l'éclairage des liquides construits par

»

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» À ces différentes acquisitions, il convient encore d'ajouter celle de réservoirs à eau de mer d’une contenance de 10 litres chacun. Ces réservoirs en grès et pourvus d’un robinet, sont d’une grande commodité, chaque travailleur ayant ainsi toujours sur sa table une reserve d’eau très pure, recueillie au large, lui permettant de conserver facilement en vie les animaux ou les œufs qui font l’objet de ses recherches spéciales,

» Locaux. Les locaux primitifs du laboratoire maritime con- sistaient en deux salles, l’une de 30 mètres carrés, l’autre de 17 mètres carrés, éclairées par sept fenètres, en un magasin pour la verrerie, l’alcool et les engins de pêche, et en une cour: le tout formant le rez-de-chaussée d’une maison située tout à proximité de la mer. A ces locaux, le professeur a ajouté à la fin de cette année, les étages de la maison, de sorte que le laboratoire se compose actuellement de trois grandes salles d’environ trente mètres carrés chacune, de sept chambres à coucher toutes meu- blées et pouvant servir en même temps de cabinets de travail particuliers, d'un magasin, d’une cour, d’une plate-forme de 9 mètres de long sur #4 mètres de large et d’un hangar destiné à abriter l’embarcation pendant les mois d'hiver.

» Les locaux sont ainsi plus que doublés, et les travailleurs ont dorénavant l'avantage d’être logés dans le laboratoire mème, et pendant toute l’année. L'aménagement des locaux à été aussi amélioré d’une facon très sensible, notamment par l'installation du gaz d'éclairage qui a remplacé le pétrole et a surtout permis d'obtenir une température constante dans les étuves. Cette instal- lation est d'autant plus appréciée qu'elle est plus rare dans les laboratoires maritimes. <

» Travailleurs. T’accroissement des locaux à été rendu néces- saire par le nombre croissant des personnes qui ont fréquenté le

Trouvé. Rien n’est commode comme l'emploi de ces appareils pour la recherche des animaux de petite taille au milieu des touffes d'hydraires, de bryozaires, ou d'algues provenant des dragages. Ces avantages sont tels que je réserve maintenant pour le soir la pêche à la pipette. Je remercie M. ne Lacaze-Durniers de m'avoir fait connaître ces appareils. Je le remercie surtout de la façon gracieuse dont il m'a accueilli, de la franche et libérale hospi- talité qu’il m’a offerte, mettant tout à ma disposition, et les animaux, et les engins, et les livres, et ce vaste cabinet à la large baie découvrant un panorama splendide. Je le remercie vivement. Je remercie aussi MM. Prouno, Guirec et PruvoT de leur aimable accueil et de leur cordialité. La station de Banyuls offre tant d'attraits pour le naturaliste que, lorsqu'on y est allé, on désire y retourner. On se sent d'autant plus heureux de se trouver dans un

semblable milieu, qu'on a eu plus à souffrir d'une mesquine jalousie, ÿ

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laboratoire dans le courant de cette année. Neuf étudiants y ont travaillé soit en vue de la préparation à la licence, soit en vue de recherches spéciales pour le doctorat. Plusieurs sont allés au laboratoire jusqu’à quatre fois dans l’année et y ont fait pendant les vacances un séjour de plusieurs mois. En outre, trois amateurs ont également profité des avantages oflerts par l’organisation du laboratoire pour y entreprendre des recherches fauniques. Si l’on ajoute que le professeur, le maître de conférences et le préparateur passent la plus grande partie disponible de leur temps au Portel, on voit que le nombre des personnes qui ont fréquenté le labo- ratoire pendant l’année scolaire 1889-90 est de quinze. A certaines époques il y a eu jusqu’à onze travailleurs en même temps.

» Ces nombres sont en croissance sur ceux des années précé- dentes; ils montrent l'utilité de notre station maritime qui ne peut que se développer davantage. L'organisation et la situation du laboratoire présentent en effet des avantages qu’il n’est pas inutile d'indiquer rapidement.

» Depuis que le bateau a été livré, c’est-à-dire depuis le 1er septembre, voici comment est organisé le service de la station. L’embarcation prend la mer trois fois par semaine, de sorte que le laboratoire reçoit à peu près tous les deux jours des matériaux d'étude en abondance. Toute personne inscrite au laboratoire est autorisée à monter à bord, si elle le désire. Chaque travailleur peut prendre librement dans les bacs toutes les espèces animales ou végétales dont il a besoin pour ses études; il n’est fait d’ex- ception que pour les espèces qui ne figurent pas encore dans la collection du laboratoire.

» Si l’on ajoute, à ces facilités de travail, les avantages qu'offrent, pour la recherche des espèces côtières et de la zone des Lami- naires, les rochers de l’Heurt, de Lineur, d’Alprech et de la digue du port en eau profonde, situés à proximité du laboratoire, on comprendra combien est exceptionnelle la situation faite à nos étudiants qui ont, en outre, à leur disposition des microscopes perfectionnés, des microtomes de différentes constructions et tous les instruments et réactifs nécessaires.

» On peut, par cet exposé rapide, s'assurer que l'organisation du laboratoire du Portel est maintenant complète et supérieure à celle de quelques laboratoires du mème genre anciennement fondés et

NES

» subventionnés par l'Etat. Et cependant ce laboratoire ne reçoit » aucune subvention particulière... »

J'ai la satisfaction de pouvoir dire que le laboratoire du Porte] n’est pas indigne du centre universitaire lillois.

Les travaux qui ont été faits jusqu'à présent dans le laboratoire intéressent plus particulièrement la faune. C'était fatal. Il importait avant tout de s'assurer des ressources que pouvait offrir la station. Les dragages que je poursuis depuis trois ans m'ont permis d'étudier les différents fonds du détroit, de déterminer avec précision les points les plus riches, et, grâce aux repères qui sont soigaeusement relevés sur un registre spécial, Je suis à même aujourd'hui de pouvoir me procurer en abondance et à coup sûr une foule d’es- pèces dont l'existence dans nos mers n’était pas même connue. Quelque soit le travail spécial qu’on veuille maintenant entreprendre, les matériaux sont assurés. Les recherches fauniques que j'ai entre- prises, avec l’aide de mes élèves, ne sont donc que des études pré- liminaires. Dans ma pensée, elles n'étaient destinées qu'à faciliter des recherches plus importantes de morphologie et d'embryogénie, qui, je l’espère, occuperont à l'avenir la place d'honneur dans les tra- vaux du laboratoire.

La Revue biologique du Nord de la France a publié plusieurs mémoires faits à la station du Portel. Il serait trop long de rap- peler ici les nombreuses espèces, nouvelles pour la faune du Boulon- nais, qui ont été trouvées dans mes dragages. Je dirai seulement quelques mots sur les résultats de nos récherches pendant les vacances qu viennent de finir. A la liste déjà longue des Annélides polychètes des côtes du Boulonnais, publiée par M. Mazaquix (1), il faut ajouter les espèces suivantes, toutes nouvelles pour notre faune, toutes recueillies et étudiées par ce jeune et zélé naturaliste :

Euphrosyne foliosa Aup. et Epw. Autolytus punclatus ne Sr-Josern.

Polynoe scolopendrina Sav. Autolytus Edivarsi ne Sr-Josern.

Harmothoe Macleodi Mc. Ixr. Autolytus longeferiens ne Sr-Josepu.

Nereis Marioni Ebw. Aulolylus brachycephalus MARENZELLER,

Syllis (Haplosyllis) hamatla Cr». Myrianida maculata CLar.

Eusyllis Blomstrandi Micr. Eulalia (Pterocirrus) limbata Crar. | Eusyllis lamelligera Mar. et Bos. Keferstenia cirrata Kerr. Trypanosyllis cæliaca Cie». Glycera tridactyla Scamarpa. | Plerosyllis spectabilis Jouxsron. Scione lobata MLGrm.

Procerastea Halleziana MarAQUIN.

(1) Voir Revue biologique du Nord de la France. T. IT, nos 5, 7, 40, 41. T. LI, no 8.

PPT EE.

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A la liste des 110 bryozaires que j'ai publiée (1) je dois ajouter le Membranipora trifolium S. Woo.

Je ne parlerai pas ici des Turbellariés Dendrocælides et Rhab- docælides dont je publie le catalogue à part (2), je dirai seulement que pendant ces vacances j'ai trouvé une variété de Plagiostoma rufodorsatum GR. que je décrirai dans un appendice aux Rhabdocælides.

Les Némertiens provenant des dragages et que j'ai déterminés

jusqu’à ce jour sont

Amphiporus spectabilis Quarr. Micrura purpurea DaLYELL. Tetrastemma flavida Eur. Micrura fusca Mc. INTosx. Prosorhochmus Claparedii KEFERST. Micrura fasciolata Enr. Nemertes Neesii OERSsT. Carinella annulata MonrTaGu.

Lineus lacteus MonraGu.

A ces espèces trouvées par des fonds de trente à cinquante-cinq mètres il faut ajouter les suivantes, déjà trouvées à la côte et que nous avons rencontrées sur différents fonds à des profondeurs moindres.

L) Amphiporus lactifloreus Jonxsrox. Lineus bilineatus DELLE CHIAÿE. Tetrastemma candida O.F. MüLzz. Lineus (esserensis O. P.MüLr. Tetrastemma dorsalis ABirpc. Cephalothrix linearis RATAKE.

Lineus sanguineus RATHKE.

Parmi les espèces de Mollusques, nouvelles pour le Pas-de-Calais ou rares, mais que nous avons draguées en quantité, je puis citer : Doto fragilis Forges (3). | Doto pinnatifida Moxraau.

Ces deux espèces vivent sur les toufles d’Antennularia antennina

et dichotoma, la première à l’ouest de la Bassure de Baas, la seconde à l'est de ce même banc:

Doris bilamellata Linxxé. Emarginula fissura Linné. Doris pusilla Anz. et Hanc. Emarginula rosea BELz. Eolis concinna Apr. et Haxc. Dentalium encore indéterminé. Elysia viridis MoxraGu. | Modiolaria discors Link. Polycera ocellata Anz. et Haxc. Mytilus modiolus Link. Tritonia Hombergii Cuvrer. Mylilus barbatus Linxé. Philine aperta L. Cardium minimum Parcrppr. Antiopa hyalina Az. et Hanc. Arca nodulosa MüLLer.

Embletonia pulchra Ar. et Hanc.

Il est bien entendu que je ne cite que des espèces trouvées vivantes. Les zoologistes, qui font entrer dans leurs listes des (1) Voir Revue biol. du Nord de la France. T. I, 1.

(2) Voir Revue biol. du Nord de la France. T. I, n°9 4, 5, 6, 8, 10. (3) Voir Revue biol. du Nord de la France. T. I, no 7.

Cat 2 «

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espèces trouvées à l’état de dépouilles, me paraissent commettre une erreur analogue à celle du géologue qui voudrait étudier la nature géologique des fonds sous-marins d’après l'examen des cailloux roulés.

Dans le groupe des Echinodermes, aux espèces nouvelles pour la faune que j'ai déjà signalées (1), je puis ajouter le Palmipes mem- branaeus Lixck, magnifique Stelléride vivant très bien en aquarium et qui à fait l’admiration de tous les travailleurs du laboratoire.

Les Cnidaires les plus intéressants qu’il me reste à signaler après ceux que j'ai déjà fait connaître, sont

Zoanthus Couchii Jonnsr. Vté linearis. Aglaophenia pennatula Ezc. et So. Sagarlia coccinea Gosse. Sertularia gracilis HassaLL. Haleciuwm Beanii Jonnsr.

Enfin, parmi les Éponges trouvées dans nos dragages je relève :

Tethya Lyncurium Jonxsr. Dictyocylindrus Howsei Bowers. Polymastia robusta Bowers. Hymentiacidon celata Bowers. Chalina oculata Bowers. Iymeniacidon Thomasii BowERrs. Dysidea fragilis Jonxsr. Halichondria incrustans Jouxsr.

Dictyocylindrus pumilus Bowers.

Tous ces noms et tous ceux que j'ai déjà fait connaître précé- demment, ne représentent qu’une faible partie des richesses de la mer du Pas-de-Calais. En présence de l’abondance des matériaux rapportés par le bateau, nous n'avons pas pu arriver à déblayer tous les produits de nos dragages; de pleins bocaux attendent encore que leur tour soit arrivé. Je ne regrette donc pas le temps que j'ai passé à l’organisation du laboratoire, puisque en ces trois années, j'ai pu augmenter dans des proportions que je n'aurais jamais osé prévoir la liste des espèces du Pas-de-Calais. J'ai visité tous les fonds compris dans le triangle ayant ses angles à Berck- sur-Mer, Dungeness et au cap Gris-Nez, et les résultats que j'ai obtenus m'encouragent à continuer, Depuis le premier coup de drague, donné il y à trois ans, et qui inaugura si heureusement nos recherches par la trouvaille de l’Amphiorus, jusqu’au dernier, donné cette année en octobre, et qui nous procura le Palmipes et le Zoanthus, la chance ne nous a pas abandonné.

(1) Revue biol. du Nord de la France. T. I, no 1.

[RS ANNÉLIDES POLYCHÉTES DES COTES LU BOULONNAN

(1e LISTE)

PAR À. MALAQUIN

Préparateur du Cours de Zoologie à la Faculté des Sciences de Lille Licencié es-sciences naturelles.

(Fin)

FAMILLE DES PHYLLODOCIENS GRUBE GENUS PHYLLODOCE Sav. Phyllodoce laminosa SAv. V. ne Sainr-Josepn, Ann. polych. des côtes de Dinard. (Ann. des sc. nat., 1888, p. 274).

Cette Annélide, une des plus grandes de nos côtes, est commune dans le Boulonnais.

Un exemplaire dragué dans le Muroquoi sortit d’une pierre ramenée . de ce dragage et se mit à ramper sur les parois d’un des aqua- riums du Laboratoire du Portel. Il ne mesurait pas moins 60 centimètres et comptait près de 400 segments suivis d’une vingtaine de segments plus étroits terminés par un bourgeon proliférant,.

Océan Atlantique, La Manche, Méditerranée.

Phyllodoce (Genetyllis) Rathkeï QTrr. DE QuaTRErFAGESs, Æist. des Annelés, t. II, p. 151 et pl. 9, fig. 12-14.

Ce Phyllodocien, commun sur les rochers du fort de l’Heurt,

“rentre dans le s. g. Genetyllis de MALMGREN par la disposition de A] à :

ses cirres tentaculaires réunis sur le segment buccal.

(1) Voir 2e année, n°5, Février 1890; n°7, Avril 4890 ; n°10, Juillet 1890; n°11, Août 1890,

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Sa transparence, et sa couleur jaune pâle sur laquelle vient trancher une raie brune sur chaque segment, la font facilement reconnaître. On trouve très communément les pontes de cette

Annélide à la fin de mars. La Manche.

Phyllodoce (Carobia) mucosa (ŒRSTED.

V. Gruge : Miltheilungen über die Familie der Phyllodoceen und Hesioneen, p.11.

La Phyllodoce mucosa, extrèmement abondante à la Roche de Lineur, est d’une couleur brune légèrement verdâtre. La taille varie de 20 à 50 millimètres. Le nombre des segments atteint 170 sur un individu de 40 millimètres, et 95 sur un autre de 20 millimètres.

La partie antérieure de la trompe extroversée ne porte pas de papilles ; la moitié postérieure compte 12 rangées de papilles dont le nombre sur chaque rangée est de 6 à 10. Les yeux sont volu- mineux et pourvus d’une lentille centrale. Les quatre antennes sont courtes.

Les cirres tentaculaires sont ainsi répartis : une paire au segment buccal, deux paires au deuxième segment et une quatrième paire plus longue au troisième segment : la P. mucosa rentre donc dans le s. g. Carobia. Les cirres dorsaux foliacés, recouvrent en partie le dos, les lames foliacées de la partie antérieure sont ovalaires un peu plus longues que larges; les moyennes sub-qua- ; drangulaires, les postérieures presque elliptiques. Le cirre ventral foliacé dépasse légèrement le pied. |

Cette Annélide secrète un abondant mucus; lorsqu'on la projette dans l'alcool, on la retire quelquefois enveloppée d’un étui de mucus coagulé.

Mer du Nord, Méditerranée.

GENUS EULALIA OERsTED. Eulalia viridis MULLER. (Eulalia clavigera MILNE-EDWARD). V, pe Sr-Joseru, loc. cit., page 283.

Commune sur toute la côte dans le niveau moyen des marées, sur les rochers, parmi les Ulves et les coquilles.

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Kulalia ornata DE ST-JOSEPH.

De Sanr-Josepx. loc. cit., p. 291 et pl. XI, fig. 158-161.

Je rattache à cette espèce une Eulalia commune à la Roche- Bernard (zone de Laminaires) bien que sa taille ne dépasse pas 35 millimètres, tandis que celles des côtes de Dinard ont de 45 à 65 millimètres.

La forme de la tête est subquadrangulaire et les cinq antennes sont d’égale longueur. Le segment buccal porte une paire de cirres, le suivant deux paires et enfin le troisième segment n’en porte qu'une seule paire.

Sur la face dorsale existent sur chaque segment deux raies brunes parallèles de chaque côté et au milieu une tache foncée. Cette tache médiane n'est bien visible que sur les segments moyens; sur les segments antérieurs elle est peu distincte ou absente.

Pour une longueur de 35 millimètres je compte 115 segments.

La Manche. |

Eulalia (Eumida) parva DE ST-JOSEPH,

De Sr-Josepu, loc. cit., p. 298 et pl. XIL, fig. 168.

Un exemplaire long de 8 millimètres compte 45 segments; le corps, transparent, a une raie brune transversale sur chaque segment.

La tête, cordiforme, a deux yeux assez gros; le segment buccal à un cirre tentaculaire, le segment suivant en à deux, dont un plus long ; le troisième segment à un cirre assez long et un petit cirre ventral foliacé.

Les deux cirres anaux diflèrent légèrement de ceux de l’espèce de Dinard, en ce que élargis en feuille ils se rétrécissent brusque- ment et deviennent filiformes ; ils ont 0,45 millimètres.

La Manche.

= 100 2

FAMILLE DES HÉSIONIENS

Peribœa longocirrata EHLERS (1), Encens. Die Borsteniwurmer, p, 199, Taf, VIIT, fig. 12-46.

Cette espèce, qui vit à la Roche-Bernard et à la Roche de Lineur, diffère légèrement de l’espèce méditerranéenne. Comme la Peribæa d’'Euzers elle compte sept paires de cirres tentaculaires (caractéristique du genre). Elle en varie par les caractères de la trompe dont les papilles sont plus nombreuses : 20 ou 22 au lieu de 16.

I y à trois cirres tentaculaires au segment buccal, et deux aux deux segments suivants bien visibles de dos.

Les soies sont très fortes et ont toutes la forme figurée par EuLers, cependant il en existe de deux tailles différentes : les unes à grande serpe, les autres à serpe plus courte.

Le corps est transparent; les mouvements de l'animal sont très vifs et il se brise en plusieurs tronçons si on le comprime trop brusquement.

Méditerranée.

(1) En rencontrant cette espèce pour la première fois, j'avais cru y reconnaitre des différences assez importantes pour en faire une espèce distincte de celle d'Enxers. Depuis, j'ai eu l’occasion de revoir et d'étudier cette Peribæa et je me suis convaincu que les différences n'étaient pas assez considérables pour nécessiter la création d’une nouvelle coupe spécifique. Les lecteurs voudront bien rectifier,

101

ANNÉLIDES TUBICOLES

Ophelia limacina RATHKE.

Un seul exemplaire dragué sur la bassure du Baas. Mer du Nord. Capitella capitata FABR.

V. H. Ersic. Monographie des Capitelliden.

Cette Annélide, très abondante sous les pierres du fort de- l’Heurt pendant l'hiver 1889-90, en a presque complètement disparu pendant l'été par suite de l’envahissement des Moules. On la trouve quelquefois en d'autres points de la côte, vers le cap d’Alprech, sous les pierres, dans le sable vaseux.

Méditerranée, Atlantique, Mer du Nord.

Arenicola marina L. Très abondante sur toute la côte. Mers Européennes. Cirratulus borealis LAMARCK. A la Roche Bernard dans les fentes des rochers; dans le sable. Mer du Nord, Manche.

Polydora ciliata JOHNSTON.

Cette espèce est des plus communes sur nos côtes; elle est partout très abondante sur les coquilles habitées ou vides des Gastéropodes et des Acéphales, sur les rochers, etc.

Elle répond plutôt à la variété mainuta GRruBe qu'à l'espèce _type de JOHNSTONx.

Atlantique, Mer du Nord, La Manche.

Polydora audax QTRF. DE QUATREFAGES. //isloire des Annelés, t. II, p. 298 et pl 19, fig. 3-6,

Je rapporte à cette espèce une Polydore dont les mœurs sont bien différentes de la précédente. Tandis que P. ciliata est plutôt

102

une espèce perforante, P. audax habite des tubes délicats qu’elle confectionne en agglutinant de fines particules de vase. Vers le cap d'Alprech, on rencontre souvent une boue fine, qui n’est pour ainsi dire qu'un agrégat des tubes de ce Polydore. Elle habite aussi contre les murs des digues et des vieux forts qu’elle tapisse de vase fine.

La description qu'en donne M. pe QuATRErFAGESs n’est pas suffisante pour aflirmer l'identité de cette espèce et j'espère revenir dans quelque temps sur les Polydora de nos côtes.

Je signalerai en passant l’analogie de mœurs de P. audax Quarr. et de P. Agassizit CLAPARÈDE, les particularités anatomiques sont également très semblables. Peut-être faudra-t-il identifier ces deux espèces. |

La Manche.

Scolecolepis vulgaris JOHNSTON. V. MALMGREN, Ann. polych., p. 90.

Ce Spionidien est une des Annélides les plus abondantes. S. vulgaris est excessivement répandu sur toutes les plages de sables d'Equihen du Portel, du port de Boulogne. Il s'étend depuis la zone moyenne du balancement des marées jusqu’à une très grande hauteur la mer ne baigne que quelques heures par jour.

Mer du Nord, La Manche.

Magelona papillicornis FR. MULLER.

Peu commune au Portel et à Equihen.

M. Grarp la signale comme très abondante à Wimereux sur la plage de sable de la Pointe à Zoies (1).

Océan Atlantique, La Manche, Mer du Nord.

Chœtopterus variopedatus RENIER.

Rejeté à la côte par les gros temps.

Il vit à une petite distance sur les fonds sableux, j'ai indiqué plus haut les parages il à été dragué. Dans le milieu du détroit il est particulièrement abondant dans l'endroit appelé par les pècheurs : Trou à l'Andouille.

Méditerranée, Océan Atlantique, La Manche, Mer du Nord,

(1) Bulletin scientifique du département du Nord, 1886, p. 98.

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Siphonostoma (Chlorœma) Dujardini QTRr.

La Chloræma Dujardini est bien connue à cause de ses habi- tudes de commensalisme sur les oursins : Æchinus lividus Leske. Elle se dissimule si bien entre les piquants de cet échinide qu'elle échappe parfois à l'œil.

Elle est très commune et on peut sur les gros oursins en faire une récolte abondante; il n'est pas rare d’en trouver une vingtaine sur les gros Echinus ramenés par la drague.

Océan Atlantique, La Manche, Mer du Nord,

Lanice (Terebella) conchylega PALLAS.

Très abondante dans le sable, particulièrement dans le port en eau profonde de Boulogne, et surtout vers le cap d’Alprech, les tubes de Térébelles forment souvent des paquets énormes entre les rochers.

Mer du Nord, Océan Atlantique, La Manche, Méditerranée.

Pectinaria belgica PALLAS.

Elle se rencontre surtout dans le voisinage du port en eau profonde de Boulogne. En avant des gros rochers de la Roche-Bernard il existe un banc de sable elle est très commune.

Sa taille est assez variable: j’en ai récolté deux exemplaires dans le port en eau profonde qui étaient de grandes dimensions. Les tubes mesurent 9 centimètres de hauteur.

Océan Atlantique, La Manche, Mer du Nord.

Sabellaria (Hermella SAv.) alveolata Sav.

On peut recueillir abondamment cette Annélide dont les tubes couvrent les